Tour de France - Richard Virenque : «Les records sont faits pour être battus»
Sept maillots à pois, sept victoires d'étape, six tops 10 au classement général... Richard Virenque était un homme du Tour de France, alors qui de mieux que lui pour revenir sur l'actualité, lors de la deuxième journée de repos de cette 111e édition. Le 15 juillet, un jour spécial pour le Varois d'adoption, qui avait remporté il y a 30 ans de cela sa première victoire sur les routes de la Grande Boucle, à Luz Ardiden. Le duel entre Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike), les Français, la lutte pour le maillot à pois... l'ancien chouchou du public est revenu sur tous ces sujets au micro de Cyclism'Actu. Et c'est à regarder et/ou à lire ci-dessous.
Vidéo - Richard Virenque, au micro de Cyclism'Actu
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#CyclismActu : Richard Virenque : « Les Français ? Je suis un peu sur ma faim avec certains coureurs... »ðŸ‡«ðŸ‡·ðŸ˜¬
— Cyclism'Actu (@cyclismactu) July 15, 2024
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Il y a 30 ans jour pour jour, vous remportiez votre première étape sur le Tour de France, quels souvenirs vous gardez de cette journée ?
On n'a pas l'impression que ça fait 30 ans. C'est incroyable, le temps passe vite. Je m'en souviens comme si c'était hier, c'était une étape marquée par un grand raid en solitaire. J'étais parti aux avant-postes pour dynamiter la course et pour le maillot à pois. Cet exploit reste gravé dans ma mémoire. Ça reste un grand moment de ma carrière et un très bon souvenir.
Enfant des années 1980, je garde un souvenir ému de la victoire de Virenque à Luz Ardiden en 1994. pic.twitter.com/7SU7SuAiMq
— David Guénel (@davidguenel) June 29, 2022
Pour revenir sur l'actualité, qu'est-ce que vous pensez de ce Tour de France jusqu'à présent ?
Déjà, les Français ont rempli leur rôle en gagnant trois étapes. Mission accomplie. Mais je reste un peu sur ma faim pour certains coureurs que je pensais voir plus au classement général, alors qu'ils sont inexistants, c'est mon regret, il n'y a aucun Français dans le top 15, c'est dommage. J'aurais bien aimé voir un Lenny Martinez en montagne, même si ce n'est pas fini.
La course tient ses promesses, même si on a perdu un des 4 fantastiques avec Primoz Roglic. Comme chaque année, il est touché par la malchance, peut-être aussi qu'il n'est pas assez adroit sur un vélo. Jonas Vingegaard est impressionnant, après trois mois sans compétition, il est au contact avec l'intouchable Tadej Pogacar. Vingegaard doit se sentir de mieux en mieux, il l'a attaqué sur la 15e étape. Pour l'instant, Pogacar a la main sur le Tour, mais il n'est pas à l'abri d'un renversement de situation dans les derniers jours. Et Remco Evenepoel, chapeau, pour son premier Tour, il est sur le podium et il a remporté le contre-la-montre, c'est formidable.
Pour l'instant, ce Tour me satisfait au niveau du spectacle. Maintenant on va filer vers les Alpes du Sud et ça va être difficile pour tout le monde. On va avoir un beau spectacle.
Tadej Pogacar est-il intouchable sur ce Tour ?
L'avantage de Pogacar, c'est que Vingegaard revient d'une blessure. Plus ça va aller et plus ça va s'inverser. Il a profité de cet avantage là pour prendre 3 minutes. Maintenant, il faut qu'il gère bien cette fin de Tour. Il est sur une année exceptionnelle et est bien parti pour faire le doublé Giro-Tour. Pour l'instant, tout est bon pour lui, mais on n'est jamais à l'abri. Il a faim de victoire, puisqu'il s'est fait mettre de côté par Vingegaard sur les deux dernières années. C'est la personne qui lui a barré le chemin et Pogacar est très remonté. Mais il sait très bien que la menace est toujours présente, 3 minutes, ce n'est pas encore un matelas de sécurité.
On a eu quelques polémiques ces derniers jours, avec des records de montée explosés par Pogacar, quel est votre avis là dessus ?
Les records sont faits pour être battus. Le matériel, la façon de récupérer, l'alimentation... tout évolue. On est en 2024, on s'avance vers une évolution super forte du coureur et de l'optimisation du sportif. Il faut aussi voir le vent dans les ascensions ces jours là, parce que monter un col vent de dos ou vent de face, ce n'est pas du tout la même chose.
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Ces dernières années, on ne voit plus de vraie bataille pour le maillot à pois, ce sont les leaders du classement général qui le remporte, est-ce que ce n'est pas dommage ?
Oui et non, le maillot à pois est réservé à une personne prendre les points dans les ascensions HC, 1ère ou 2e catégorie. Ce qu'on voit, ce sont des coureurs qui luttent pour des points dans les petites ascensions de 3e ou 4e catégorie, alors que le maillot à pois s'est toujours gagné dans les grands cols. Et ces dernières années, on voit que ce sont les coureurs du classement général qui se jouent la gagne dans ces grandes ascensions.
C'était pareil à mon époque, si je voulais ce maillot, il fallait que je m'illustre en haute montagne. C'est quelque chose de compliqué à aller chercher. Et aujourd'hui ce sont les coureurs du général qui ont le maillot à pois sans le vouloir, ça leur tombe dessus, parce qu'il n'y a personne en face qui va faire le show devant.
Les baroudeurs sont aussi en difficulté sur ce Tour en haute montagne, où ils n'arrivent plus à se jouer la gagne. Qu'est-ce qui leur manque selon vous ?
Depuis le départ du Tour, Tadej Pogacar saute sur tout ce qui bouge. On a soit des étapes très difficiles pour le classement général, soit des étapes toutes plates pour les sprinteurs, et pas beaucoup d'entre-deux. Même si on a vu un Romain Bardet faire un hold-up sur la 1ère étape avec Frank van den Broeck.
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