Tour de France - Richard Plugge: «Si j'étais ASO j'aurais honte d'avoir des chutes»
Les chutes font partie intégrante du cyclisme et on s'en rend encore mieux compte après la première semaine de course, où peu d'étapes se sont terminées sans que des coureurs soient projetés à terre. La chute et l'abandon de Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) lors de la 3e étape du Tour de France en est certainement un des révélateurs. Nombreux sont les acteurs du monde du cyclisme qui ont pris position et proposé des solutions pour lutter contre ce fléau, qu'il s'agisse de coureurs tels que Michael Woods (Israel-Premier Tech) ou d'autres personnalités comme Patrick Lefevere, l'ancien patron de la Soudal-Quick Step. C'est désormais au tour du directeur de la formation Visma | Lease a Bike, Richard Plugge de s'exprimer sur ce sujet, en pointant directement du doigt la communication d'ASO, l'organisateur du Tour de France.
Vidéo - Jonas Vingegaard est passé à travers les chutes sur le Tour
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"On ne célèbre pas en montrant les chutes..."
Richard Plugge a ainsi dénoncé la mise en avant des chutes dans les contenus autour du Tour de France, que ce soient les vidéos promotionelles ou la récente série Netflix, Tour de France Unchained : "On ne célèbre pas le cyclisme en montrant des accidents. On célèbre le cyclisme en montrant le sprint entre les plus grands sur le Mur de Bretagne et d'autres sprints, pas les chutes. Je l'ai dit à ASO, mais ils incluent des images de chutes dans leurs vidéos promotionnelles pour le Tour de France. Si j'étais organisateur, j'aurais honte d'avoir des accidents pendant ma course ; je les cacherais presque. Nous devrions avoir honte de montrer nos accidents au monde entier, car ce n'est pas bien."
Avec la création de SafeR pour décortiquer le problème et trouver des solutions, Richard Plugge a également mis en exergue l'influence du parcours et des routes empruntées par les course : "29 % des chutes sont dues au comportement du coureur, mais les 71 % restants peuvent être répartis en plusieurs parties. Si l'on considère la situation, on peut tout ramener aux circonstances de la course, par exemple le parcours, comme les descentes raides ou les dos d'âne. Les solutions les plus faciles sont les parcours et l'environnement de la course. Les organisateurs devraient faire mieux, en évitant d'installer des ralentisseurs 150 mètres avant la ligne d'arrivée, par exemple". Ainsi, Richard Plugge, qui est très investi dans le fonctionnement de SafeR, rejette l'idée d'un test de restriction de vitesse lors du Tour du Guangxi en Chine, préférant modifier les parcours.

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