Tour de France - Didier Rous : «Kévin Vauquelin a passé un cap»
Kévin Vauquelin (Arkéa B&B Hôtels) n'a pas fini d'impressionner tout le monde ! 5e du contre-la-montre de la 5e étape du Tour de France, le Normand va pénétrer sur ses terres à la troisième place du classement général, devancé uniquement par Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step). Toutefois, Vauquelin comme son directeur sportif Didier Rous ne veulent pas griller des étapes et gardent les pieds sur terre pour la suite de ce Tour de France. Au micro de Cyclism'Actu, le directeur sportif de la formation bretonne est revenu sur la performance de sa jeune pépite.
Vidéo - Didier Rous sur la montée en puissance de Kévin Vauquelin
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"Aujourd'hui, Kevin fait partie des plus forts"
On t'a regardé observer l'arrivée de ton coureur, qu'est-ce que l'écart, 49 secondes ?
49 secondes, c'est rien, c'est toujours 49 secondes, mais sur le meilleur coureur du monde dans la discipline, donc non, Kevin fait un très très très bon chrono. Même par rapport au plus fort dans ce domaine. Je pense qu'aujourd'hui il en fait partie, en sachant que le chrono, il y a quand même eu des modifications de vent, et donc ça n'a pas forcément été en leur faveur, tout au moins toute la première partie, jusqu'aux 7 derniers kilomètres, donc non non, il fait vraiment un très très bon chrono.
Vous ne vouliez pas être derrière lui cette fois ?
Non, bon après voilà, nous on a une répartition des rôles, on travaille pour une seule et même chose, c'est qu'on soit les meilleurs possibles, donc un coup c'est les uns, un coup c'est les autres... ça dépend du domaine de chacun.
Un maillot blanc sur les épaules, ça transforme ?
Non, je ne pense pas que ce soit le maillot blanc, parce que Kevin prouve que depuis le Tour de Suisse, il monte crescendo, il monte en puissance. Bien sûr que le maillot blanc c'est une distinction sur le Tour, on savait qu'aujourd'hui avec Remco ça allait être compliqué de le garder, mais il s'est battu comme un chef. Il y a encore de belles étapes pour lui, qui lui conviennent, et pour nous on fait un très bon début de Tourde France, donc c'est ce qu'on recherchait, et toute l'équipe est avec lui, derrière lui, ses équipiers font un gros gros boulot, tout va bien.
Peut-être que c'est un problème, le fait qu'il soit aussi bien placé au classement général. On ne va pas le laisser filer, comme sur l'étape de demain, ou partir dans une échappée.
Après, d'un jour à l'autre tout peut changer, mais Kevin il n'est pas là pour le général, les coureurs du général le savent aussi. Maintenant c'est sûr qu'à Mûr-de-Bretagne et autres... c'est des étapes où il peut aussi se passer des choses, est-ce qu'un Pogacar va vouloir verrouiller la course ? Je ne suis pas si sûr, on verra, on va voir au jour le jour comment ça se passe, mais le but premier c'est une victoire d'étape.
Et quand on fait un aussi bon début de Tour de France, comme le fait Kevin, ça ne change pas les objectifs quand même ?
Non, ça ne change pas les objectifs, parce que les objectifs, il faut s'y tenir, parce que sinon on part dans tous les sens, et on en perd nos repères, et aujourd'hui nos repères on les a, et donc on va continuer dans ce sens.
Comment est-ce qu'il se sent psychologiquement avec ce nouveau statut-là ?
Il ne peut pas être mieux psychologiquement qu'il ne l'est là, il est en totale confiance. Depuis le Tour de Suisse, il a vu qu'il avait passé un cap sur les courses à étapes d'une semaine, il y en a beaucoup qui peuvent penser qu'il a pris du temps le premier jour, etc... mais c'est la première fois aussi où il se trouvait dans cette situation, et en fait ça fait partie d'un apprentissage. Kevin est encore jeune, et en apprentissage, c'est pour ça qu'il ne faut pas brûler les étapes, l'année dernière quand je disais qu'il faut déjà briller dans les courses à étapes d'une semaine, avant de penser au reste, c'est exactement ça. C'est une progression, tous les ans il faut passer un cap, et y aller petit à petit, et pour l'instant il passe des caps.
Demain c'est un peu différent émotionnellement pour lui ?
Non, parce que c'est des sportifs de haut niveau, donc l'émotion, oui fait partie du jeu, mais ça se gère. Nous on est là aussi pour prendre un petit peu de pression que lui peut avoir, et le délester de ça. Surtout le laisser, qu'il garde un peu les pieds sur terre, mais qu'il soit capable de prendre un peu de recul, parce que c'est important.

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