Tour de France - Mathieu van der Poel la 2e étape et le Jaune, Tadej Pogacar battu
Par Arthur DE SMEDT le 06/07/2025 à 17:41
Au lendemain du triomphe de Jasper Philipsen au sprint à Lille, les puncheurs étaient attendus de pied ferme ce dimanche 6 juillet sur le Tour de France. Au terme de cette 2e étape accidentée et longue de 209,1 km (la plus longue du Tour), avec 2 550 mètres de dénivelé au menu et un bel enchaînement de trois bosses dans un final explosif et mouvementé, c'est le grand favori du jour qui a levé les bras à Boulogne-sur-Mer, Mathieu van der Poel s'imposant en patron dans un sprint en petit comité pour décrocher sa 2e victoire sur le Tour ! Le Néerlandais reproduit le même scénario qu'il y a 4 ans à Mûr-de-Bretagne (déjà sur la 2e étape), lorsqu'il avait fait coup double en s'emparant du Maillot Jaune, qu'il chipe à son coéquipier Jasper Philipsen pour poursuivre le début de Tour parfait d'Alpecin-Deceuninck. Pourtant calée dans sa roue dans les 300 derniers mètres, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) a été impuissant face à la puissance et la vitesse de MVDP et se contente de la 2e place, devant un Jonas Vingegaard (Visma) en forme et offensif. Les Français ont répondu présent mais se contentent des places d'honneur.
Vidéo - MVDP heureux après sa victoire sur 2e étape et le Jaune
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▶️ Relive the electric last km of stage 2 won by ?? @mathieuvdpoel ?
— Tour de France™ (@LeTour) July 6, 2025
▶️ Revivez le dernier kilomètre explosif de l'étape 2 remportée par ?? @mathieuvdpoel ?#TDF2025 pic.twitter.com/TkEHC4RY7X
Les puncheurs français en force, MVDP en Jaune
Car derrière les trois cadors qui trustent le podium du jour, on retrouve pas moins de 4 coureurs tricolores dans les huit premiers ! Romain Grégoire (Groupama-FDJ, 4e), Julian Alaphilippe (Tudor Pro Cycling Team, 5e), Aurélien Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale, 7e) et un Kévin Vauquelin (ARKEA-B&B HOTELS, 8e) intenable dans le final prouvent encore une fois que les puncheurs français sont au top du cyclisme mondial. 26 coureurs composent ce "peloton" principal avec la plupart des favoris, un deuxième groupe avec notamment le maillot Jaune Philipsen, vaillant mais logiquement un peu juste, ainsi que Ben O'Connor (Team Jayco-AlUla) ou encore Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers) terminant à 31 secondes.
Au général, Van der Poel fait donc coup double et retrouve la tunique jaune qu'il avait portée pendant six jours en 2021. Il devance de 4 et 6 secondes Pogacar et Vingegaard, tandis que Vauquelin grimpe lui en 4e position, à 10".
Le résumé de la course
Le départ est assez chaotique à Lauwin-Planque : les intempéries ont provoqué d'importants embouteillages aux abords de la zone de départ, compliquant l’accès pour plusieurs équipes, suiveurs et spectateurs. Face à cette situation, l’organisation du Tour a pris la décision de décaler légèrement le départ afin de garantir la sécurité logistique et permettre à tous les véhicules de course d’arriver à temps. Le départ fictif a donc été donné à 12h30, au lieu de 12h15. Heuresement, même si les conditions météorologiques sont restées humides toute la journée, la matéo a fini par s'améliorer progressivement au fil des heures.
Une fois la course lancée, encore sous une forte pluie, l'échappée se forme rapidement avec un quatuor pour mener la danse : Bruno Armirail (Decathlon AG2R), Yevgeniy Fedorov (XDS Astana), Andreas Leknessund (Uno X) et Brent Van Moer (Lotto) ouvrent la route et compteront jusqu'à trois minutes d'avance. Derrière, les équipes Intermarché-Wanty de Biniam Girmay et Alpecin-Deceuninck du maillot Jaune Jasper Philipsen prennent la responsabilité de la poursuite et ne laisse pas plus de marge aux attaquants. Alors que le pluie finit par cesser, la situation reste très stable au fil des kilomètres, rien à signaler à l'exception de quelques chutes ou incidents sans plus de conséquence.
Quelques chutes et un sprint intermédiaire disputé... le calme avant la tempête finale
A la mi-course, à 100 bornes de l'arrivée, l'écart reste maintenu à environ 2'30". A l'avant, Andreas Leknessund empoche un point au sommet de la Côte de Cavron-Saint-Martin, première des 4 difficultés du jour, les dernières étant toutes concentrées dans le final et les 30 derniers km. La tension et la nervosité montent alors d'un cran pendant quelques minutes, avec plusieurs chutes qui s'enchaînent. Valentin Paret-Peintre (Soudal-QuickStep), Lennert Van Eetvelt (Lotto) ou encore Fred Wright (Bahrain Victorious) sont impliqués et plus ou moins touchés. Cela se calme ensuite à nouveau jusqu'au sprint intermédiaire d'Énocq, à 55 bornes du but.
Le peloton accélère logiquement et est même tout proche de reprendre les 4 échappés, qui résiste de justesse, permettant à Yevgeniy Fedorov de passer en tête. La bataille pour les points de la 5e place fait rage quelques secondes plus tard, et c'est Jonathan Milan qui prend les 11 pts devant Tim Merlier, Biniam Girmay, Jasper Philipsen et Anthony Turgis. A noter que Milan était visiblement très remonté envers Girmay, l'Italien exprimant sa colère avec de grands gestes auprès de l'Érythréen. On assiste dans la foulée à un regroupement général, c'est donc un peloton au complet qui va aborder ce final vallonné qui s'annonce palpitant.
Les favoris et les Français au rendez-vous, belle explication dans le final
C'est la côte du Haut Pichot (1,1km à 9,4%) à 30 km qui lance les hostilités, et la lutte pour le placement gagne forcément en intensité à l'avant du peloton. La bosse est montée sur un gros rythme, avec Wout van Aert (Visma) qui prend les commandes, le Belge étant ensuite relayé par son compatriote Tim Wellens (UAE). Le peloton se morcèle logiquement, mais ça temporise et se regroupe une fois le sommet franchi, que Wellens passe en tête devant... Pogacar. Malgré ce premier coup d'accélérateur, et comme on pouvait s'y attendre, c'est dans les 10 derniers kilomètres que la victoire va se jouer. A noter que Thibau Nys (Lidl-Trek), tombé samedi, n'est lui pas rentré.
C'est la Groupama-FDJ qui prend la tête à l'approche de la côte de Saint-Etienne-au-Mont (900m à 11%) pour Romain Grégoire, la Visma prenant le relai juste au pied. On monte à une vitesse folle, le maillot jaune semble loin et ne va sûrement pas insister. Lewis Askey fait un gros tempo, relayé par Benoot qui s'écarte à 350 mètres du sommet. Tous les gros noms sont devant, et Matteo Jorgenson en remet un couche. Les favoris s'envolent avec Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard, Mathieu van der Poel, Remco Evenepoel et Romain Grégoire dans la roue de l'Américain au sommet... que Pogacar passe en tête, prenant ainsi provisoirement le maillot à pois à Benjamin Thomas. Kévin Vauquelin et Axel Laurance font l'effort pour revenir dans la descente, suivis par d'autres coureurs avant la côte d'Outreau (800 à 8,8%), qui arrive dans la foulée.
Vauquelin, Vingegaard et Alaphilippe tentent leur chance, Van der Poel trop fort dans le sprint final !
Jhonatan Narváez calme le jeu dans cette dernière ascension et roule avant la montée finale vers Boulogne-sur-mer. Vauquelin a des fourmis dans les jambes et tente sa chance avant le sommet, sans succès, même si ça étire à nouveau le groupe de tête, que Philipsen n'est pas loin de pouvoir rattraper. Vingegaard attaque à son tour mais est tout de suite pris en chasse à 5 bornes du but. Intenable, Vauquelin relance dans la foulée, suivi par Jorgenson et Lutsenko. Mais ça se regarde, et le groupe des favoris qui s'est légèrement étoffé à l'approche du dernier kilomètre et du raidard final les reprend. Lipowitz profite d'un virage pour prendre quelques mètres avant d'être repris sous la flamme rouge.
On va assister à un sprint entre costauds et cadors ! Alaphilippe tente le coup aux 500 mètres mais se rassoit très vite. Mathieu van der Poel prend ensuite la tête très loin, en patron, et lance le sprint. Intouchable, il s'impose facilement devant Pogacar et Vingegaard, les Français échouant au pied du podium.
Quand Les Pitchounes rencontrent Remco Evenepoel à Toulouse...