Tour d'Italie - Richard Carapaz la 11e étape en costaud... David Gaudu a craqué
Par Arthur DE SMEDT le 21/05/2025 à 17:04

Les coureurs de ce 108e Giro d'Italia faisaient face ce mercredi 21 mai à une 11e étape difficile entre Viareggio et Castelnovo ne' Monti, avec 186 kilomètres à parcourir et trois difficultés répertoriées après la mi-course, dont le monstrueux Alpe San Pellegrino (13,8 km à 8,8 %) à environ 100 bornes de l'arrivée. Après une rude et longue bataille pour former l'échappée du jour, cette terrible ascension a d'ailleurs été fatale à un David Gaudu (Groupama-FDJ) en perdition dès le pied, tandis que les favoris se sont bien employés sous l'impulsion d'un Egan Bernal (INEOS Grenadiers) à l'attaque, sans plus de conséquences. On pensait ensuite que la victoire se jouerait entre les cinq derniers rescapés de l'échappée, mais c'était sans compter sur une équipe Lidl-Trek insatiable, Mads Pedersen condamnant presque à lui seul le quintet de tête dans le final... pour rien, la faute à un numéro exceptionnel de Richard Carapaz (EF Education - EasyPost) ! L'Equatorien s'est envolé dans le Pietra di Bismantova (5,8 km à 5,8 %) à la suite d'une attaque impressionnante et n'a plus été revu, s'offrant son 4e bouquet sur le Giro.
Vidéo - Une 11e étape animée... avant le show de Richard Carapaz !
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Del Toro reste en Rose, Carapaz grappille... Gaudu 126e dans le gruppetto !
Isaac Del Toro (UAE Team Emirates-XRG) a lui réglé le sprint du peloton pour la 2e place 10" plus tard et conforte son maillot Rose. S'il n'a pu récompenser le gros travail de Pedersen et de son équipe, Giulio Ciccone prend tout de même une belle 3e place devant Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling Team), Egan Bernal (INEOS Grenadiers) et le reste des favoris, 17 coureurs ayant franchi la ligne dans le même temps que le leader du général. Del Toro en profite donc pour augmenter son avance à 31" sur son coéquipier Juan Ayuso au général. Carapaz remonte lui à la 6e place à 1'56", tandis que Brandon McNulty et Adam Yates reculent chacun de deux positions dans le top 10 après avoir travaillé dans le final et perdu quelques secondes à l'arrivée. Quant à Gaudu, il est finalement arrivé 126e au sein du gruppetto, à 27'40", perdant ainsi tout espoir pour le général.
Le résumé de l'étape
Comme on peut s'y attendre, la lutte pour former l'échappée du jour est intense dès le départ donné depuis Viareggio. De nombreux coureurs veulent profiter des 80 kms de plat avant d'attaquer le très gros morceau de la journée pour prendre de l'avance. Mais comme souvent danx ce genre de situation, personne n'arrive à faire la différence, avec des relances incessantes. Mads Pedersen (Lidl-Trek) fait encore une fois partie des plus actif avec Wout Van Aert (Visma | Lease a Bike), mais même les deux stars ne parviennent pas à créer un écart... et pour cause, la première heure et demi de course étant avalée à plus de 50 km/h de moyenne ! On arrive ainsi très rapidement au pied d'un des cols les plus durs de ce Giro : l’Alpe San Pellegrino (13,8 km à 8,8 %).
Mais juste avant d'y arriver, un large groupe d'une trentaine d'unités parvient enfin à prendre une grosse minute d'avance sur le peloton. Difficile d'y voir clair pour le moment, mais la difficulté du col à venir devrait très vite permettre de faire le ménage. D'autant plus que dans le peloton, on ne s'amuse pas non plus, l'équipe UAE au complet imprimant dès le pied un rythlme soutenu. Un tempo qui est rapidement fatal à un David Gaudu (Groupama-FDJ) en perdition et qui va perdre tout espoir de bien figurer au général ce mercredi. A l'avant, l'entente est mauvaise, et Lorenzo Fortunato (XDS Astana Team) décide d'y aller en solitaire pour s'assurer de passer le sommet en tête et faire le plein de points pour conforter son maillot bleu de meilleur grimpeur.
Le show Fortunato dans l’Alpe San Pellegrino... ça bouge chez les favoris !
L'Italien prend environ 30 secondes sur ses anciens compagnons de fuite, desquels émerge un quatuor de costauds constitué de Nairo Quintana (Movistar), Wout Poels (XDS Astana), Luke Plapp (Jayco AlUla) et Pello Bilbao (Bahrain Victorious). Le peloton maillot Rose, déjà bien amaigri et réduit à moins de 40 coureurs, reste lui pointé à un peu plus d'une minute seulement... et cette montée est loin d'être terminée ! Après une courte descente qui offre un peu de répit aux coureurs, la boucherie se poursuit dans la deuxième partie d'ascension, qui présente les plus forts pourcentages. Et à 94 km de l'arrivée (un peu moins de 3 bornes du sommet), Egan Bernal accélère ! Le Colombien d'INEOS Grenadiers secoue les favoris, et seuls Juan Ayuso et Isaac Del Toro (UAE Team Emirates XRG) réagissent directement dans sa roue.
Le reste des leaders revient ensuite petit à petit sur le trio, mais certains souffrent, à l'image de Tom Pidcock et des frères Yates. UAE est en force tandis que Primoz Roglic (Red Bull - BORA - hansgrohe) est lui totalement isolé. Les choses finissent ensuite par se calmer, et Lorenzo Fortunato, auteur d'une superbe montée, franchit en tête l’Alpe San Pellegrino et glane les 40 pts qui vont avec, portant ainsi son total àn 138 unités, soit presque le triple de son dauphin au classement (Ayuso avec 52 pts). A 90 km de l'arrivée, le quatuor de chasse ne pointe pas très loin de l'Italien, qui se fait d'ailleurs logiquement reprendre un peu plus loin dans la descente. Le groupe des favoris, réduit à seulement 15 unités, passe lui le sommet avec 1'15" de retard.
Les cinq échappés condamnés par Mads Pedersen... Carapaz contre !
La situation se stabilise sans surprise dans la longue portion descandante qui va mener les coureurs à la prochaine difficulté, Toano (11.1 km à 4.9%), située à 40 km de l'arrivée. Le quintet de tête collabore bien et porte son avance à près de deux minutes sur un peloton qui s'étoffe un peu et voit revenir quelques grappes de coureurs dans la descente. L'équipe UAE assume toujours ses responsabilités et assure la poursuite. Dans le Toano, Fortunato en profite pour engranger 18 pts supplémentaires au sommet, alors que l'écart atteint désormais les 2'40". Présent au sein du peloton, Mads Pedersen vient alors rouler pour tenter de favoriser un retour et son coéquipier Mathias Vacek. Mais il y a tout de même près de 3 minutes à boucher en 35 km sur un solide groupe de tête, la tâche s'annnonce ardue.
Encore une fois exceptionnel, le travail du Danois porte cependant rapidement ses fruits, l'écarts chutant à moins de deux minutes alors qu'on entre dans les 30 dernières bornes ! Une situation qui donne également des idées à l'équipe Q36.5 de Tom Pidcock, la formation suisse venant mettre un homme à rouler en chasse pour aider le porteur du maillot Cyclamen. La tendance n'est plus du tout favorable aux 5 échappés, qui ne possèdent plus qu'une minute aux 20 kms, alors qu'il reste encore la montée de la Pietra di Bismantova (5,8 km à 5,8 %) à gravir. Et ils ne verront même pas le sommet de cette ultime ascension, le peloton les avalant juste après le pied, à 9 km du but ! Le suspense est dont total dans ce final.
Et Richard Carapaz (EF Education - EasyPost) n'attend pas longtemps avant de dégainer ! L'Equatorien place une violente attaque dans un virage et prend rapidement plusieurs mètres d'avance. Le Maillot Rose en personne tente de réagir en contre mais se ravise ensuite, laissant la chasse à ses coéquipiers. Impressionnant, Carapaz creuse et franchit la sommet avec une demi-minute d'avance sur le peloton, malgré le travail d'UAE. En grande forme, l'ancien vainqueur du Giro se met ensuite en mode contre-la-montre et résiste jusqu'à la ligne ! Del Toro règle lui les favoris à 10 secondes.