Route - Jonathan Vaughters : «Le modèle économique du vélo est incohérent»
Par Christophe MONGAY le 18/12/2025 à 20:54
Jonathan Vaughters, patron d'EF Education - Easy Post, s'est exprimé sans détour dans le podcast Domestic Hotseat. Il juge la situation économique du cyclisme peu rassurante... Les organisateurs de courses et les équipes peinent de plus en plus à trouver des financements. En effet, le monde du vélo traverse une ère inflationniste, que le sponsoring seul, ne peut pas absorber. La solution serait de trouver d'autres sources de financements, et s'inspirer d'autres disciplines, qui ont su le faire.
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"Les licences WorldTour génèrent de l'instabilité"
Les licences WorldTour créent une dépendance et une instabilité : "Bien que les licences WT durent 3 saisons, dans les faits elles ne durent que un an donc ce n'est pas ce que j'appelle de la sécurité. Ca ne fait que créer de la dépendance au sponsoring. Or, dans une période inflationniste, mieux vaut varier les sources de financements. Cette ère s'explique en grande partie par la hausse des salaires et des coûts relatifs au soutien des coureurs. Certaines équipes disposent de budgets quasi illimités donc elles paient généreusement les coureurs dans une logique de performance. Mais cela se répercute sur toutes les équipes. Malheureusement toutes les équipes ne sont pas soutenues par des multinationales ou des Etats."
"Le vélo doit s'inspirer des autres sports"
Les coûts de fonctionnement d'une équipe de vélo se rapprochent de ceux d'une écurie de F1 ou de foot US. A la difference du vélo, leur modèle économique fonctionne, parce que les financements sont variés : "Ces sports fonctionnent parce que le sponsoring est assez maginal, la majeure partie de leur ressource provient des droits TV, discutés sur plusieurs saisons et donc cela crée une visibilté à moyen terme si ce n'est plus. Chez nous, c'est ASO qui détient ces droits, ça fait 30 ans que nous discutons en vain pour en récupérer une partie."
"Franchiser le cyclisme"
La licence n'offre pas assez de visibilité pour attirer des financements à cause de son système de relégation. En effet, le risque potentiel de la baisse de la valeur d'une équipe, refroidit les investisseurs : "En NBA, quand une équipe termine dernière sa valeur ne baisse parce que c'est une ligue fermée donc les investisseurs ont de la visibilité sur du long terme. On devrait s'inspirer de ce modèle. On pourrait également mettre en place un salary cap aussi pour limiter les inégalités."
Vaughters ne mâche pas ses mots pour conclure son intervention, supposant que l'UCI et les équipes ont des intérêts opposés : "Je ne suis pas convaincu que les mesures de l'UCI soientt bénéfiques à nos intérêts commerciaux."

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