Tour d'Espagne - Le numéro de Marc Soler sur la 14e étape, Vingegaard grappille
Par Arthur DE SMEDT le 06/09/2025 à 17:59
Au lendemain de la mythique arrivée à l'Angliru, une nouvelle journée montagneuse et décisive pour le général était au menu sur La Vuelta ce samedi ! Pas de répit pour les favoris sur cette 14e étape avec plus de 4000m de dénivelé à escalader en seulement 136 km entre Avilés et l'Alto de la Farrapona. Une course qui ne se résumait pas à une simple arrivée au sommet de cette montée finale longue de 16,9 km à 5,9% de moyenne, cette dernière étant précédée du redoutable Puerto de San Lorenzo et ses 10,1 km à 8,5%. Un final qui a été marqué par le numéro de Marc Soler, qui a écoeuré ses compagnons d'échappée en sortant à 19 km avant de résister au retour des favoris pour s'imposer en solitaire ! Une belle revanche pour l'Espagnol, cinq ans après avoir été battu par un certain David Gaudu (Groupama-FDJ) ici-même il y a cinq ans. Après 2020, 2022 et 2024, quatrème victoire pour lui sur son Grand Tour national, et la 7e en 14 jours de course pour son équipe UAE Team Emirates-XRG sur cette 80e édition !
Vidéo - Vingegaard grappille 2" de bonifs sur Joao Almeida
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Vingegaard reprend 2" à Almeida, peu d'écart entre favoris
Derrière, malgré un rythme soutenu dès le Puerto de San Lorenzo avec un gros tempo de la formation émiratie, les favoris ont attendu le dernier kilomètre pour s'attaquer, en raison du vent de face dans le final qui a empêché toute offensive lointaine. C'est Jai Hindley (Red Bull - BORA - hansgrohe) qui a mis le feu aux poudres après un gros relais de Giulio Pellizzari, l'Australien étant ensuite contré dans le final par Joao Almeida, suivi comme son ombre par Jonas Vingegaard. Et cette fois-ci, le Portugais a dû s'incliner dans ce sprint final pour les bonifications, le Danois le passant sur la ligne pour gratter 6", contre 4" à son dauphin. Une petite victoire qui permet au maillot Rouge de porter son avance à 48" avant la fin de cette deuxième semaine.
Derrière ce duo, les écarts sont minimes entre les huit meilleurs grimpeurs de cette Vuelta, qui se tiennent en seulement 14 secondes sur la ligne. Statuquo donc entre Pidcock, Hindley, Gall, Kuss, Pellizzari et Riccitello dans la bataille pour le podium. Diminué par des douleurs aux fessiers, Giulio Ciccone (Lidl-Trek) a lui explosé et termine à plus de 21 minutes, tout comme Egan Bernal (INEOS Grenadiers), les deux hommes étant désormais exclus de la course au top 10 (respectivement 16e et 18e).
Le résumé de la course
Après une belle bataille pour former l'échappée durant les premiers kilomètres, ils sont finalement 21 à réussir à s'échapper. On retrouve à l'avant un beau groupe, avec Bruno Armirail (Decathlon AG2R La Mondiale) comme coureur le mieux placé, à 12'04" de Jonas Vingegaard (Visma). Le rouleur français est accompagné par trois coéquipiers, Staune-Mittet, Bisiaux et Labrosse. Parmi les autres noms à retenir, ceux de Soler, Garofoli, Cepeda, Vermaerke, Bagioli, Pickering, Hirt, Verona, Bjerg et Denz notamment. L'échappée voit son avance culminer à plus de six minutes jusqu'à la première grosse difficulté du jour : le Puerto de San Lorenzo (10,1 km à 8,5%).
La physionomie de course change alors, car c'est l'équipe UAE Team Emirates-XRG de Joao Almeida qui prend les choses en main et dicte un tempo très élevé pour son leader portugais. Ivo Oliveira, Domen Novak puis Juan Ayuso se succèdent en tête de peloton et font un sacré ménage, puisque Junior Lecerf (Soudal Quick-Step), Egan Bernal (INEOS Grenadiers) et Giulio Ciccone (Lidl-Trek) sont notamment distancés, soit les 13e, 12e et 8e du général. Au sommet et à 30 bornes de l'arrivée, il y a environ 20 coureurs dans le groupe maillot Rouge. L'écart avec l'échappée a lui fondu à un peu plus de 3 minutes. James Shaw (EF Education - EasyPost) a franchi le sommet en tête, le Britannique possèdant quelques secondes d'avance sur un groupe de poursuivants réduit à 10 coureurs et emmené par Armirail, qui travail pour Léo Bisiaux.
Le numéro de Marc Soler, statuquo entre favoris
La descente et la vallée qui mène jusqu'au pied du juge de paix du jour voit James Shaw être repris, puis Marc Soler anticiper avec une attaque à 19 km du but. L'Espagnol est suivi par Staune-Mittet, mais il fait exploser le Norvégien de sa roue 3 km plus loin sur une grosse relance. C'est donc avec une trentaine de secondes d'avance sur ses anciens compagnons qu'il aborde l'ultime ascension, le peloton pointant lui à 3 minutes... avec son équipe UAE qui roule derrière lui. Soler fait forte impression et se lance dans un contre-la-montre de plus de 15 km pour tenter de décrocher une 4e victoire d'étape sur La Vuelta. Un succès à la Farrapona constituerait une belle revanche pour lui, cinq ans après y avoir été battu par un certain David Gaudu (Groupama-FDJ).
Et il semble bien parti pour y parvenir, puisque le Catalan continue d'écraser les pédales et repousse ses poursuivants à plus d'une minute à 8 km du sommet, tandis que l'écart avec le peloton reste stable, même si les pourcentages les plus forts n'ont pas encore été abordés. Le groupe maillot Rouge est désormais mené par Jay Vine pour maintenir un rythme soutenu, relayé ensuite par Felix Großschartner, dernier étage du train UAE avant Almeida. Il faut attendre les trois derniers kms pour voir la situation évoluer, avec les Redbull-BORA qui prennent les commandes du groupe des favoris avec Giulio Pellizzari devant Jai Hindley. Il ne reste que les 8 meilleurs grimpeurs, avec derrière eux Almeida, Vingegaard, Kuss, Pidcock, Riccitello et Gall.
Alors que Soler s'en va décrocher son 4e succès sur La Vuelta en solitaire, Hindley lance les hostilités juste après la flamme rouge. Almeida et Vingegaard sont les seuls à suivre, mais le reste des leaders n'est pas loin. Tous semblent éprouvés par cette dure journée et semaine, et les écarts restent minimes. Almeida attend le sprint final pour placer son accélération, mais Vingegaard résiste bien et le dépasse sur la ligne pour les bonifications. La suite, vous la connaissez déjà...

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