Critérium du Dauphiné - Jake Stewart s'offre la 5e étape, Axel Laurance pas loin
Par Arthur DE SMEDT le 12/06/2025 à 17:14
Après un contre-la-montre qui a lancé les hostilités au général et avant une fin de semaine difficile en montagne, cette 5e étape disputée ce jeudi 12 juin entre Saint-Priest et Mâcon (182,6 km) devait offrir aux coureurs un dernier moment de répit sur ce Critérium du Dauphiné... mais ces derniers n'ont finalement pas amusé la galerie tout au long de cette journée loin d'être de tout repos ! A l'issue d'une course très animée et exigeante, notamment dans les quelques ascensions placées après la mi-parcours, le rythme imprimé et la chaleur ont sérieusement entamé les organismes, et le sprint massif annoncé a bien failli ne pas avoir lieu ! Les Français Jordan Labrosse, Benjamin Thomas et Thibault Guernalec ont réalisé un beau numéro en échappée mais ont finalement été repris aux 2 kms. Et alors que tout le monde attendait la 2e victoire de Jonathan Milan (Lidl-Trek), l'Italien a été trop juste dans la dernière ligne droite, et c'est Jake Stewart (Israel-Premier Tech) qui en a profité pour s'offrir son premier bouquet en WorldTour !
Vidéo - Axel Laurance, 2e de cette 5e étape
Lire la suite de l'article
??♂️? Sprint de costauds à Mâcon !
— Critérium du Dauphiné (@dauphine) June 12, 2025
⏪ Revivez le dernier kilomètre de l’étape 5
??♂️? Tough sprint in Mâcon !
⏪ Relive the last kilometre of Stage 5#Dauphiné pic.twitter.com/21szHlCk02
Un sprint atypique... Tejada chute et abandonne
La formation israélienne avait pourtant perdu son sprinteur numéro un Pascal Ackermann sur chute en cours d'éatpe, mais l'ancien coureur de la Groupama-FDJ a parfaitement pris la relève pour signer son 2e succès de la saison, confirmant son excellente forme après avoir déjà pris la 5e place lors de la 1ère étape, derrière les "Fantastiques". Le Britannique a lancé le sprint au bon moment et tout de suite pris une longueur d'avance sur ses rivaux, qui n'ont jamais pu le remonter. Preuve de la difficulté de cette journée et de ce sprint pour costauds, on ne retrouve que des sprinteurs "endurants" aux premières places, le Français Axel Laurance (INEOS Grenadiers) terminant 2e devant Søren Wærenskjold (Uno-X Mobility) et Laurence Pithie (Red Bull-BORA-hansgrohe).
Probablement trop entamé par les bosses du jour et les poursuite qui s'en sont suivies, Jonathan Milan n'a pas eu les cannes et doit se contenter de la 5e position malgré l'énorme travail abattu par son équipé tout au long de la journée. Victime d'une petite chute visiblement sans conséquence dans le dernier kilomètre, Remco Evenepoel a franchi la ligne avec plus d'une minute de retard mais restera bien maillot jaune puisqu'il sera reclassé dans le même temps. Si Lenny Martinez (bahrain Victorious) a connu des moments difficiles mais s'est accroché pour ne pas perdre de temps, le 7e du général Harold Tejada (XDS Astana) a lui dû quitter la course après une chute.
Résumé de l'étape
Dès le départ donné depuis Saint-Priest, trois coureurs attaquent et prennent le large : les deux Français Jordan Labrosse (Decathlon AG2R La Mondiale) et Pierre Thierry (Arkéa - B&B Hotels) et le Néerlandais Enzo Leijnse (Team Picnic PostNL). Ce trio est cependant très vite contrôlé par le peloton et notamment la formation Lidl-Trek, qui espère un sprint pour Jonathan Milan. Mais alors qu'on approche de la mi-course qui verra plusieurs difficultés s'enchaîner, l'écart chute sous la minute, ce qui donne des idées à quelques baroudeurs désirant relancer la course. Benjamin Thomas (Cofidis) et Thibault Guernalec (Arkéa - B&B Hotels) parviennent à s'extraire du peloton et à rapidement faire la jonction sur la tête, un renfort de poids au vu des qualités de rouleurs des deux Français.
La situation se stabilise ensuite jusqu'au pied de la première belle montée de la journée, le Col de Fontmartin (6.7 km à 4.6%). L'avance du quintet de tête étant toujours inférieur aux deux minutes, les relances continuent de pleuvoir au sein du peloton, et un trio se dégage à 80 bornes de l'arrivée avec Mathieu Burgaudeau, Mattéo Vercher (TotalEnergies) et Tobias Foss (INEOS). A noter que le 7e du général Harold Tejada (XDS Astana) est victime d'une chute et doit abandonner. Le rythme élevé et la chaleur font plus de dégâts que prévu, et certains sont en souffrance, à l'image d'une Lenny Martinez (Bahrain Victorious) qui ne semble pas au mieux et s'accrocher comme il peut à l'arrière.
Une course animée avec des relances, des chutes... et un rythme infernal
Le Col de Boubon (4.7 km à 5%) suit dans la foulée et le tempo ne ralentit pas à un peu plus de 60 km de l'arrivée. Au sein du groupe de contre, Burgaudeau et Vercher ne tiennent pas la cadence et sont lâchés par Foss, qui reçoit un peu plus loin le renfort de deux autres coureurs : Alex Baudin (EF Education - EasyPost) et Gregor Mühlberger (Movistar). Ce nouveau trio navigue à un peu plus d'une minute mais ne parvient pas à se rapprocher de la tête, se faisant même avaler par le peloton à 45 bornes du but. Juste avant cela, Pascal Ackermann (Israel - Premier Tech), parmi les favoris du jour en cas de sprint massif, est lui aussi victime d'une chute et est trop touché pour repartir.
Il reste encore deux bosses à franchir : le Col du Bois Clair et la Côte des Quatre Vents (5.4 km à 4.6%), dont le sommet est situé à 27 bornes. Avant d'y arriver, la Lidl-Trek est obligée de sérieusement s'employer pour garder les cinq hommes de tête à 1'30", Julien Bernard donnant tout pour limiter l'avance de ces derniers, qui font forte impression. Tout le monde semble à la limite, et de nombreux scénarios sont encore possibles. Mais la Côte des Quatre Vents va finalement offrir un changement de physionomie claire : sentant qu'il y a moyen de distancer les sprinteurs, la formation Alpecin-Deceuninck prend les commandes et fait le forcing dès le pied pour favoriser les dessein du maillot vert Mathieu van der Poel. La formation néerlandaise fait mal et est même relayée par Andreas Leknessund (Uno-X Mobility), qui fait mal à tout le monde.
Les Français font de la résistance en vain... Jake Stewart s'offre Jonathan Milan !
Pierre Thierry ne peut suivre le rythme à l'avant, et le quatuor restant franchit le sommet... mais avec seulement 20 secondes d'avance suite à la grosse accélération du peloton ! La favoris sont vigilants, et la Lidl-Trek fait elle l'effort pour ramener au sein du groupe maillot jaune Jonathan Milan, logiquement distancé dans la bosse mais rapidement de retour. Ce petit temps de temporisation permet à l'échappée de reprendre un peu de champ, avec 40 secondes de marge à 20 km de la ligne. A 10 km, Enzo Leijnse ne peut plus suivre ses compagnons de fuite, et c'est donc un trio français composé de Jordan Labrosse, Benjamin Thomas et Thibault Guernalec qui va tenter de résister au retour du peloton.
Le bras de fer est superbe, et le trio tricolore offre une superbe résistance face à un peloton clairement entamé et plus très frais. Il n'y a plus beaucoup de main d'oeuvre, mais le regroupement s'opère finalement à 2 km de l'arrivée. Le sprint massif attendu va donc bien avoir lieu. Evenepoel est pris dans un incident à la flamme rouge mais sera crédité du temps du vainqueur. Jake Stewart produit son effort en premier et personne ne peut remonter le Britannique, même un Jonathan Milan visiblement bien entamé et finalement 5e sur la ligne.
Wout van Aert a testé son matos sur les pavés de Paris-Roubaix