Tour d'Italie - Del Toro : «Maintenant, je crois en tout ce que Pogacar m'a dit»
Isaac Del Toro (UAE Team Emirates XRG), porteur du Maillot Rose au départ de la 20e étape du Giro ce samedi, a été renversé dans le Colle delle Finestre par un Simon Yates irrésistible. Focalisé sur Richard Carapaz, le Mexicain s’est contenté de répondre aux attaques de l’Équatorien. Lorsque Yates a tenté à plusieurs reprises de faire la différence, Del Toro a laissé son rival direct faire l’effort. Mais quand Carapaz a finalement renoncé à suivre le Britannique, Del Toro a, lui aussi, laissé partir… sans vouloir rouler derrière. Le Britannique s’est alors envolé. Et quand Del Toro a tenté de collaborer avec Carapaz, il s’est vite retrouvé seul à prendre les relais. Les deux hispanophones se sont neutralisés, s’oubliant dans un duel tactique stérile, et ont laissé Simon Yates remporter ce Giro 2025. À l’arrivée, Del Toro est revenu sur cette montée décisive.
Vidéo - La réaction d'Isaac Del Toro après avoir perdu le Rose
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"Yates a été le plus intelligent"
"Oui, c’est certain, Simon Yates a été le plus intelligent, et chapeau à Visma, parce qu’ils ont vraiment bien joué, avec aussi Van Aert à l’avant. Ils ont fait grandir l’écart très rapidement dans la vallée. C’était très bien joué tactiquement de la part de son équipe", a reconnu Del Toro. Il est ensuite revenu sur ce qu'il s'est passé dans le Finestre : "Au début, il y avait juste cette pression : Carapaz voulait faire exploser tout le monde, et je l’ai laissé faire pour voir s’il pouvait vraiment nous lâcher. Mais au final, il ne pouvait pas, et Simon est revenu."
"Je pensais que je pouvais rester avec eux, mais je devais aussi surveiller Carapaz, parce qu’il est proche de moi au classement général. Mais quand Simon a commencé à gagner du temps, qu’il est 3e et que Richard est 2e, c’est à Richard de le suivre, juste pour rester 2e. Après, s’il ne veut pas suivre ou qu’il hésite, chacun met la pression à l’autre, et voilà", explique-t-il ensuite.
"J'ai dit à Richard que c'était le moment de rouler, mais..."
"J’avais 1 minute 20 d’avance sur Simon, je pouvais le laisser partir et ensuite travailler avec Richard. Parce qu’au final, c’était mieux pour nous deux de collaborer. Mais c’est allé autrement. Quand Yates a pris une minute, j’ai dit à Richard que c’était le moment, que s’il voulait m’aider c’était bien, mais que je ne voulais pas rouler tout seul pendant que lui, à la fin, pourrait juste me passer et gagner le Giro. Il m’a dit : « Non, parce que toi, tu ne m’as pas aidé quand il y avait 20 secondes d’écart », et j’ai répondu « OK »", a déclaré Del Toro.
"Mais quoi qu’il en soit, même si je perdais le général, je ne voulais pas perdre la deuxième place. Ce n’était pas un pari, je faisais juste ce que je pensais être le plus intelligent. Quand j’ai vu qu’ils avaient deux minutes d’avance au sommet, j’ai commencé à prendre la descente à fond. J’ai essayé de prendre des relais avec Richard, mais il a refusé. Et je lui ai dit : « OK, mais je ne peux pas te ramener à une minute de Simon et ensuite te voir m’attaquer pour gagner le Giro, non ? » C’est comme ça, chacun a joué sa carte."
"Je ne vais pas pleurer... Maintenant, je crois en tout ce que Tadej Pogacar m'a dit. On reviendra"
"Je ne devrais pas prendre ça trop au sérieux. Bien sûr, ça fait mal, mais c'est comme ça. Je ne vais pas pleurer. Je vais continuer à travailler et je reviendrai, c'est sûr. Qu'ai-je appris sur moi-même pendant ce Giro ? Que je peux y arriver. Maintenant, je crois en tout ce que Tadej (Pogacar, ndlr) m'a dit. Je veux rester détendu et prendre les choses au jour le jour. Bien sûr, je suis déçu, mais ne stressez pas. On reviendra", a-t-il conclu.

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