Route/Bilan - Bardet, Arensman, Dainese... ils ont porté le Team DSM

Par Waldemar NEY le 19/12/2022 à 11:06

Photo : Sirotti

La formation néerlandaise Team DSM a bouclé la saison 2022 avec 10 victoires cette saison, dont la moitié décrochée sur des courses WorldTour. Pour tenter de briller cette année, l'équipe a naturellement compté sur son leader français, Romain Bardet sur les clasements généraux des courses à étapes, mais a pu bénéficier de l'éclosion de jeunes talents comme Thymen Arensman - qui évoluera en 2023 chez INEOS Grenadiers - ainsi qu'Andreas Leknessund et l'Italien Alberto Dainese. Quelles ont été les principales satisfactions et déceptions cette saison ? Retour en détail sur le bilan de la WorldTeam batave.

Vidéo - Romain Bardet s'était adjugé le Tour des Alpes 2022

 

Romain Bardet a bien rebondi après sa désillusion du Giro 

Pour la deuxième saison d'affilée avec son équipe, Romain Bardet a fait du Tour d'Italie son objectif principal en 2022. Afin de s'y préparer, le natif de Brioude avait effectué sa rentrée à l'occasion de l'UAE Tour, où il a pris une honorable 9e place. Forfait pour raison de maladie sur les Strade Bianche, il a ensuite pris la 12e place de Tirreno-Adriatico, où il a évolué dans un rôle d'équipier de luxe pour son coéquipier Thymen Arensman. Au mois d'avril, il décide de prendre part au Tour des Alpes, son dernier rendez-vous avant d'aborder le 106e Giro. Très solide au cours des 4e étapes et aux avants postes du classement général, le Brivadois a dynamité la course sur la 5e étape pour décrocher la victoire finale. En confiance avant le premier Grand Tour de la saison, il a remporté sa première course à étapes depuis le Tour de l'Ain en 2013.

Avec ce succès en poche, le Tricolore abordait logiquement son 2e Tour d'Italie de sa carrière avec le plein d'ambitions. Leader incontesté de son équipe au départ de Budapest, il a pu passer la première semaine de course sans encombres en finissant avec les favoris lors de la première arrivée au sommet, à l'Etna lors de la 4e étape. Onzième du classement général provisoire avant la première grande explication entre les plus costauds lors de la 9e étape au Blockhaus, le natif de Brioude est logiquement très attendu. Parmi les tous meilleurs de la Corsa Rosa, il prend une excellente deuxième place, seulement battu par Jai Hindley (BORA-hansgrohe), Bardet monte sur le podium du classement général provisoire (3e). Toujours au contact des meilleurs, il a malheureusement dû abandonner au cours de la 13e étape, épuisé par des problèmes intestinaux lors des derniers jours. 

Avec une préparation tronquée, il décide finalement de s'aligner sur le Tour de France, sans objectifs précis en tête. Ayant su déjouer les pièges de la première semaine - notamment sur les pavés de la 5e étape menant les coureurs à Wallers-Arenberg - il se montre globalement à son avantage sur La Planche des Belles Filles (8e) pour la première arrivée au sommet de la Grande Boucle. Mais c'est bel et bien sur la 11e étape menant le peloton au Col du Granon qu'il va frapper un grand coup ! Offensif sur les pourcentages les plus raides de cette ascension, il prend une excellente deuxième place derrière le futur vainqueur de l'épreuve, Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma). Plus en retrait lors du passage dans les Pyrénées, il est victime d'une grande défaillance lors de la 16e étape où il perd tout espoir de finir sur le podium à Paris. Après le déclassement de Nairo Quintana, Romain Bardet achèvera sa 9e Grande Boucle à la sixième place au classement général final.

Pour la dernière partie de sa saison, l'Auvergnat s'est consacré aux classiques, où il aura été globalement performant. De retour sur les classiques canadiennes, il s'est montré résolument offensif sur ces deux rendez-vous et a notamment décroché une belle huitième place sur le Grand Prix Cycliste de Montréal, remporté par Tadej Pogacar (UAE Team Emirates). Aligné avec l'équipe de France sur la course en ligne des Championnats du Monde, il s'est projeté à l'avant afin de contenir les attaques de ses adversaires. 22e à l'arrivée, il retourne en Europe afin de disputer les classiques italiennes d'automne. 16e des Trois Vallées Varésines, il concluera sa saison à l'occasion du Tour de Lombardie, où il se sera classé huitième.

 

Deux victoires en WorldTour, 6e du classement général de La Vuelta : la révélation Thymen Arensman

Déjà auteur de performances intéressantes l'an passé (10e du Tour de Romandie), le jeune coureur néerlandais de 22 ans Thymen Arensman s'est véritablement révélé au plus haut niveau cette année. Aligné sur les mêmes épreuves que son coéquipier Romain Bardet, il s'est illustré notamment sur Tirreno-Adriatico, qu'il a conclu à une belle sixième place au classement général final. Aligné sur le Tour des Alpes avant de disputer le Giro pour la première fois de sa carrière, il a fini troisième à l'arrivée à Linz après un très gros travail effectué pour son leader français qui a remporté la course. Equipier exemplaire de Bardet jusqu'à son abandon (13e étape), il a pu jouer ensuite sa carte et chassé les étapes. S'il n'a pas réussi à trouver l'ouverture, le natif de Deil a pris la deuxième place sur la 16e et 21e étape et la cinquième place sur l'avant-dernière étape. 

Pour la deuxième partie de saison, il a connu un programme résolument différent de son coéquipier Romain Bardet. Après un abandon sur le Tour de Suisse, Arensman a effectué son retour à la compétition sur le Tour de Pologne. Carte principale de son équipe, il s'est illustré en y remportant son premier succès depuis qu'il est passé professionnel : sur la 6e étape où il s'est adjugé le seul contre-la-montre individuel de l'épreuve. Grâce à cette victoire, il a pu terminer à la deuxième place du classement général final, seulement devancé par le Britannique Ethan Hayter (INEOS Grenadiers). 

Pour la première fois de sa carrière, Thymen Arensman était le leader désigné du dernier Grand Tour de la saison : le Tour d'Espagne. Régulièrement au contact des meilleurs de la course, il a remporté un succès de prestige à l'occasion de la 15e étape. Présent dans la bonne échappée du jour, il a signé sa première victoire sur un Grand Tour, sur le point culminant de l'épreuve ibérique. En bonne forme lors de la troisième semaine, il a conforté son bon classement général final, où il a décroché une très prometteuse 6e place à l'arrivée à Madrid. Aligné sur les classiques italiennes de fin de saison, il n'est pas parvenu à se mettre en valeur sur ces épreuves.

Alberto Dainese passe encore un cap en 2022

Déjà auteur d'une saison 2021 très prometteuse (plusieurs places d'honneur sur le Tour d'Espagne notamment), le jeune sprinteur transalpin Alberto Dainese a réussi à trouver l'ouverture cette saison. Régulier en début de saison (5e d'une étape sur le Saudi Tour et Tirreno-Adriatico), il a trouvé l'ouverture sur la 11e étape du Tour d'Italie, auquel il participait pour la première fois de sa carrière. Toujours aux côtés de Romain Bardet, le natif d'Abano Terme s'est également aligné sur le Tour de France. S'il n'a pas pu remporter un nouveau succès de prestige, il se sera illustré régulièrement au sprint en signant notamment une belle troisième place à l'arrivée de la 20e étape à Cahors. Pour l'un de ses derniers rendez-vous de l'année, il a également fini cinquième du Circuit Franco-Belge.

 

La déception Soren Kragh Andersen

Attendu pour briller sur la saison des classiques et pour chasser les étapes sur les Grands Tours, le Danois Soren Kragh Andersen n'aura pas été en mesure de pleinement s'illustrer. Au départ à la fois des flandriennes et des ardennaises, l'ancien vainqueur de Paris-Tours n'aura pu faire mieux qu'une 5e place sur Gand-Wevelgem. Au départ de La Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, il ne se sera pas montré à son avantage sur ses rendez-vous. Hormis une 3e place sur le Tour de Suisse, il ne se sera pas illustré sur les autres épreuves. Pas conservé par sa formation, il rejoindra les rangs d'Alpecin-Fenix en 2023.

Leknessund, Welsford... des jeunes coureurs qui s'illustrent

Choisissant de miser sur la jeunesse, certaines jeunes pousses de la WorldTeam néerlandaise ont su tirer leur épingle du jeu. Particulièrement prometteur dans la catégorie espoirs, Andreas Leknessund aura été l'une des révélations de l'année au sein de son équipe. Pour sa deuxième saison avec le Team DSM, le Norvégien a réussi à décrocher son premier succès en WorldTour : à l'occasion de la 2e étape du Tour de Suisse. Présent dans l'échappée du jour, il aura parfaitement résisté au retour du peloton. Après un premier Tour de France disputé en soutien de son leader Romain Bardet, il a pu connaître un deuxième succès de prestige. Aligné au départ de sa course nationale, l'Arctic Race of Norway, il a réussi un nouveau numéro en solo sur la dernière étape, il aura réussi à renverser le classement général final et a ainsi remporté sa première course à étapes de sa jeune carrière.

Recruté à l'intersaison, l'ancien pistard Sam Welsford aura signé des débuts très intéressants avec sa nouvelle équipe. En effet, l'Australien a permis au Team DSM de débloquer son compteur de victoires à l'occasion de la cinquième étape du Tour de Turquie. En dehors de cette victoire, il aura impressionné par sa régularité, notamment sur certaines classiques flandriennes comme en atteste sa 3e sur le Grand Prix de l'Escaut ou sa 4e place sur la Bredene Koksijde Classic.

Qu'attendre du Team DSM en 2023 ?

Pour la prochaine saison, le Team DSM poursuivra avec son leader emblématique Romain Bardet, qui devrait continuer à viser les classements généraux des Grands Tours, ainsi que les classiques les plus vallonnées du calendrier WorldTour. Désormais sans Thymen Arensman, il pourra toujours compter sur ses lieutenants Andreas Leknessund et Chris Hamilton. Nouvelle recrue en provenance de Lotto-Soudal, Harm Vanhoucke devrait être également un précieux soutien pour le coureur français. Du côté du sprint, le jeune Alberto Dainese sera également attendu, lui qui a remporté son premier succès WorldTour cette saison. 

Fidèle à sa philosophie, l'équipe continuera à miser sur la jeunesse où des coureurs comme Marco Brenner notamment seront à surveiller. Au rayon des arrivées, la formation néerlandaise s'est renforcé en officialisant l'arrivée du jeu Oscar Onley, 2e de la dernière CRO Race derrière Jonas Vingegaard jusqu'en 2027. Sean Flynn (Swiss Racing Academy), Alex Edmondson (Team BikeExchange-Jayco), Max Poole , Tobias Lund Andresen, Lorenzo Milesi ont été promus en provenance du Development Team DSM, tandis que Patrick Bevin (Israel PremierTech) et Matthew Dinham (Team BridgetLane) complèteront l'effectif en 2023.

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