Paris-Roubaix - Cédric Vasseur : «C'est Mathieu van der Poel mon favori»

Le début de saison réussi de son équipe (huit succès), la course au World Tour 2023-2025, les chances de sa formation sur Paris-Roubaix qui aura lieu dimanche... Cédric Vasseur a fait un point complet en exclusivité pour Cyclism'Actu. Le manager général de Cofidis a d'abord évoqué l'actualité récente et la fausse joie de Benoît Cosnefroy sur l'Amstel Gold Race, dimanche. Comment aurait-il réagi si cela était arrivé à l'un de ses coureurs ? Réponse. "J'étais devant ma télévision et c'est vrai que si je me mets à la place de Vincent Lavenu, j'aurais été très frustré. Le résultat officiel a un peu tardé, mais je pense que ça doit nous inciter à ne pas nous prononcer tant qu'on n'a pas la confirmation du jury", explique-t-il en amont de l'entretien.

Vidéo - Le Mag - Cédric Vasseur se confie avant Paris-Roubaix !

Attaquer toute la journée.
Tomber à trois kilomètres de l'arrivée.
Revenir, au courage.
Gagner l'étape, terminer 2e du classement général.

CAMPEON ION 🔥#Itzulia pic.twitter.com/eUU71UL9hi

— Team Cofidis (@TeamCOFIDIS) April 9, 2022

 

"Je ne suis pas le seul à porter la responsabilité de l'échec ou de la réussite"

Cédric Vasseur est ensuite revenu sur le bon début de saison de son équipe qui a levé les bras à huit reprises en 2022, soit déjà plus de la moitié que l'année dernière où la formation française n'avait pu récolter que douze bouquets. Inattendu ? Pas forcément selon l'ancien professionnel : "C'est un début de saison qui nous réjouit mais il n'est pas au-dessus de nos espérances. Cela récompense le travail fourni par toutes les équipes Cofidis, mais aussi la qualité de l'effectif. On a six coureurs différents qui se sont imposés et ça ne va pas s'arrêter là. Il y a d'autres coureurs qui sont capables d'aller remporter une victoire et cela nous donne de belles perspectives pour la suite de la saison."

Parmi les satisfactions de ce début de saison : les recrues. Bryan Coquard, Ion Izagirre, Benjamin Thomas... ils ont tous déjà brillé avec le maillot de l'équipe nordiste, à la plus grande joie de leur manager général. "Le recrutement est un travail d'équipe. Je ne suis pas le seul à porter la responsabilité de l'échec ou de la réussite, c'est toujours un groupe. Cela veut en revanche peut-être dire qu'il y avait des changements nécessaires à faire, à apporter au sein de la formation sportive et cela a été fait. On est satisfaits des performances récoltées depuis le début de la saison et ça devrait peut-être aussi nous donner plus de stabilité pour les années à venir", espère-t-il.

 

"Guillaume Martin est en permanence en train de côtoyer les meilleurs"

Même s'il n'a levé les bras en 2022, Guillaume Martin a assumé son statut de leader en ce début de saison (9e de Paris-Nice, 8e du Tour de Catalogne, 3e du Tour des Alpes-Maritimes et du Var...). De bon augure à moins d'un mois de son premier Giro qui débutera le 6 mai prochain. "On a une totale confiance en lui. Je pense qu'il a eu une bonne préparation pour le Tour d'Italie. On verra où il en est sur Liège-Bastogne-Liège [dimanche 24 avril]. Guillaume se prépare pour ces trois semaines italiennes. On connaît sa progression depuis son arrivée dans l'équipe, il est en permanence en train de côtoyer les meilleurs. J'ai vraiment bon espoir pour lui, même si c'est une épreuve qu'il va découvrir et qu'il peut lui convenir. Je pense qu'on y va pour faire un top 10 et peut-être lever les bras pour la première fois sur un Grand Tour", assure Cédric Vasseur.

Pendant ce temps là, @GuilmMartin peaufine sa préparation pour @LiegeBastogneL et le @giroditalia en Sicile sur les routes de l’Etna 👌🌋 pic.twitter.com/324lAhISVQ

— Team Cofidis (@TeamCOFIDIS) April 11, 2022

 

"On est un peu appauvri pour Paris-Roubaix dimanche..."

Mais avant le Giro, il y aura Paris-Roubaix, ce dimanche. Une course importante pour l'équipe tricolore basée dans le Nord de la France. Le manager général de Cofidis a ainsi dévoilé les ambitions de son écurie : "Cela sera compliqué pour nous car on a perdu notre atout, en la personne de Max Walscheid [l'Allemand a été percuté par une voiture à l'entraînement, Ndlr]. Il rêvait de Paris-Roubaix, on avait fait des reconnaissances, tester le matériel... De ce fait, on est un peu appauvri. Cela dit, ça laisse des opportunités à d'autres coureurs pour se glisser dans l'échappée comme Piet Allegaert. On n'est bien évidemment pas les grands favoris mais on le sait il y a souvent des révélations ou surprises, en espérant que ce soit le cas pour nous."

 

"Mathieu van der Poel est mon favori pour Paris-Roubaix..."

Cédric Vasseur a également évoqué le cas de Christophe Laporte qui brille sous le maillot de Jumbo-Visma après avoir quitté Cofidis durant l'intersaison. Alors a-t-il des regrets de ne pas avoir le Varois dans son effectif pour Paris Roubaix ? "Il va nous manquer dimanche, je ne peux pas dire le contraire (rires). [...] Christophe est un coureur qui ne fait que progresser. Il a franchi quelques étapes sous le maillot de Cofidis. Sa progression est linéaire. On voit quand même qu'il lui reste un cap à passer sur les courses qui dépassent le stade des 200-250 kilomètres. On va voir si chez Jumbo-Visma, il va réussir à passer ce cap", déclare-t-il.

L'ancien vainqueur de deux étapes sur la Grande Boucle s'est également prêté au jeu des pronostics. Et pour lui, un coureur se détache pour remporter Paris-Roubaix, version 2022 : "Mathieu van der Poel est mon favori, il a été magistral sur les routes du Tour des Flandres. Il s'est loupé sur l'Amstel Gold Race car son objectif était de gagner la course. Cela reste aussi rassurant de le voir se louper sur certains rendez-vous car faire "mouche" à chaque fois, ça devenait un peu surprenant... Par contre sur Paris-Roubaix, il aura à coeur de briller d'autant qu'il n'a jamais gagné cette course."

 

"Le classement UCI ? Je ne me fais pas vraiment de souci..."

Paris-Roubaix, c'est dimanche pour les hommes. Mais également samedi pour les femmes. Et cette 2e édition de l'Enfer du Nord constituera une première pour l'équipe féminine de Cofidis qui a vu le jour il y a quelques mois. "Ce sera une grande découverte ! Tout le monde est ravi de participer à cette fête. Nos cyclistes sont enchantées à l'idée d'être au départ de Paris-Roubaix. On s'attend à une course difficile pour notre équipe. Ce sera un Paris-Roubaix d'apprentissage pour un effectif qui va découvrir la difficulté des pavés du Nord. On fera le maximum pour montrer le maillot et honorer nos couleurs", prévient-il.

Enfin, Cédric Vasseur a fait le point sur la course aux points pour faire partie du World Tour entre 2023 et 2025. "Je pense que ça intéresse plus les suiveurs que les coureurs eux-mêmes. On en parle de temps en temps, en interne. Je ne vais pas cacher que mieux les résultats sont, mieux le classement sera à notre avantage. Ce qui nous intéresse vraiment, c'est de multiplier le nombre de succès ou de bonnes performances. [...] C'est vrai qu'on est dans une situation où on se retrouve à 5-6 équipes qui luttent pour un maintien en World Tour. La règle du jeu, on la connaît depuis trois ans...Aujourd'hui, tous les feux sont au vert car si la saison s'arrête ce soir, Cofidis est dans le World Tour. On remplit les critères et on espère continuer sur ce rythme. D'autant qu'on a encore quelques cartes à sortir donc je ne me fais pas vraiment de souci", conclut-il.