ITW - T. Rominger : «Difficile de croire au vélo à moteur»

Rencontré à l'occasion du duel qui l'a opposé à Miguel Indurain sur la piste de Granges, Tony Rominger s'est confié à Cyclism'Actu. Vainqueur de trois Vuelta et d'un Giro notamment, le Suisse est revenu sur l'affaire Van den Driessche et a donné sa vision du cyclisme actuel.

Tony Rominger, vous avez perdu ce soir la première manche du duel face à Miguel Indurain. Qu’est-ce qui vous a manqué pour gagner ?

La force ! Mais, ce n’est pas encore fini ! On a une 2e manche, alors je peux encore égaliser.

Le cyclisme suisse se porte bien, avec Fabian Cancellara et Stefan Küng notamment. Quel regard portez-vous maintenant sur le cyclisme helvétique ?

Et bien, avant on avait seulement Cancellara. Maintenant, on a de bons jeunes avec, comme vous l'avez dit, Stefan Küng. Il y a aussi Silvan Dilier. Il y a du potentiel et cela fait plaisir. S'ils feront aussi bien que notre génération ? Ils vont gagner des courses, mais il n’y a pas de coureurs pour le classement général pour le moment. Ce sont des coureurs pour les classiques, mais c’est super. Au moins, on a de nouveau des coureurs devant. Et, grâce à eux, il va y avoir encore plus de coureurs à l'avenir.

Que pensez-vous des courses modernes, avec par exemple l'utilisation des oreillettes ?

Vous savez, ce n’est pas que le vélo qui a changé. C’est tout le monde qui change. Alors, la technique va rester pour toujours. Il faut encore voir les courses. Elles sont toujours intéressantes. C’est sûrement aussi plus contrôlé qu’avant. Mais moi, je ne vois rien de négatif. C'est vrai que, maintenant, il n’y a presque plus d'échappées qui vont jusqu’à l’arrivée. Alors, c’est négatif pour les échappées, mais, pour les équipes avec des sprinteurs, c’est un bon côté.

Après l'affaire Van den Driessche, croyez-vous que des moteurs sont utilisés dans les vélos de route ?

Sincèrement, comme je vends des vélos E-bike, c’est difficile à comprendre qu’il puisse y avoir un moteur dans un vélo léger et surtout dans un vélo de course. C’est sincèrement difficile. Si c’est comme ça, je ne sais pas comment ils font, mais c’est dommage. C’est vraiment dommage. Je ne peux même pas imaginer qu’il y ait un moteur dans un vélo de route. Où est-ce qu’ils mettent le matériel ? 

Il y a quand même eu des soupçons dans le cyclisme sur route. Est-ce qu'ils étaient infondés ?

J’imagine que ce n’est pas vrai, sinon cela serait sorti.

Que faites-vous de votre retraite ?

J’ai encore une agence pour faire le management de coureurs, mais je ne prends plus de jeunes. C’est fini, je garde les coureurs que j’ai. À part ça, je travaille avec une société qui organise des camps d'entraînement. C’est bien.

Propos recueillis par Mathieu Roduit pour Cyclism'Actu.

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