Tour de France - Froome : «Vingegaard a un petit avantage sur Pogacar...»

Par Cyclism'Actu le 28/02/2023 à 21:02. Mis à jour le 05/03/2023 à 12:48.
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

Quatre Tour de France, deux Vuelta, un Giro... on mesure souvent l’importance d’un athlète à son palmarès, non ? Autant dire que celui de Christopher Froome (37 ans) n’a rien à envier à d’autres légendes du cyclisme. Coureur phare pendant pratiquement une décennie et reconnaissable à sa morphologie atypique ainsi qu’à son coup de pédale emblématique, le coureur d'Israël-Premier Tech a marqué son époque. Alors qu’il a récemment annoncé son intention de ne pas raccrocher en fin de saison, le "Kenyan blanc" - revient d’Afrique après avoir participé au Tour du Rwanda (19-26 février) et de retour en Europe. Non pour être au départ de Paris-Nice ce dimanche mais plutôt pour partir en stage de deux semaines en altitude. Avant de filer sur le Tour de Catalogne (20-26 mars). L’occasion parfaite pour Cyclism’Actu de faire un point complet avec "Froomey" dans un entretien préparé par toute la rédaction de Cyclism'Actu et réalisé à Paris, en marge de sa visite du QG de Withings, l'un de ses partenaires : "Qu'est-ce qu'on peut me souhaiter pour cette année et cette saison 2023 ? Juste être encore là, avec les meilleurs, ce serait déjà une grosse victoire" reconnait Chris Froome.

Vidéo - Chris Froome... ses confidences au micro de Cyclism'Actu !

 

Bonjour Chris, merci pour cette interview... déjà, comment ça va ?

Très bien, merci ! Je rentre du Rwanda, c'était une belle experience d'être là. C'était très très dur, on est presque tout le temps en altitude, 2 000 m ou plus. C'était une course très explosive, avec des coureurs qui ne sont pas très connus chez nous en Europe, mais très forts en Afrique. C'était une très belle expérience de voir le cyclisme au Rwanda, tous les gens qui suivent l'épreuve, c'était incroyable.

 

Justement, quand on est né au Kenya, cette course au Rwanda n'est pas très loin au final. C'est quoi le sentiment ?

C'était vraiment une manière de boucler la boucle pour moi. J'ai grandi au Kenya, et maintenant je retourne en Afrique pour faire une course comme ça. Cela me procure beaucoup d'émotions, de bonnes sentations d'être là. La vie n'est pas très différente au Rwanda par rapport au Kenya. Mais oui, j'étais très content d'être là.

 

Et d'avoir fait 70km tout seul devant sur une étape...

Oui malheureusement, j'ai une crevaison après 80 km, j'ai dû changer de roue deux fois, mais bon de temps en temps la course c'est comme ça... J'étais content d'être dans cette position-là, d'essayer de gagner l'étape.

 

C'est quoi ton programme maintenant, Paris-Nice ?

Non, je vais en stage en Espagne, en Sierra Nevada pendant deux semaines et après j'enchaine avec le Tour de Catalogne.

 

On parle de 2023, quels sont tes objectifs ?

Être au Tour de France à 100%, c'est pour moi le plus gros objectif cette année.  Être le plus compétitif possible au Tour de France, c'est une nouvelle fois mon rêve.

 

Tu rêves toujours d'une 5e victoire sur le Tour de France ?

Je suis réaliste, je sais que je ne peux pas dire ça maintenant. Il y a d'autres objectifs d'abord, comme viser le général sur une course par étape d'une semaine peut-être. Peut-être comme le Tour de Catalogne ou le Dauphiné. Mais c'est toujours un rêve d'être sur le Tour de France et de me battre avec les meilleurs.

 

Au début de l'année, tu avais dit que 2023 ne serait pas ta dernière année, c'est toujours l'idée ?

Oui, c'est ça, j'ai un contrat sur 3 saisons encore, je vais continuer.

 

Si on t'avait dit au début de ta carrière que tu allais remporter 4 Tour de France, 2 Vuelta et 1 Giro, quelle aurait été ta réaction ?

Je n'y aurais pas cru. Quand j'ai commencé chez Barloworld en 2008, j'avais comme rêve de gagner une étape du Tour. Donc si vous m'aviez dit que j'allais gagner tout ça, j'aurais dit non, ce n'est pas possible !

 

Quel regard portes-tu sur tout ce que tu as fait ?

J'ai un sentiment de fierté. Un jeune né en Afrique qui parvient à faire tout ça dans un monde européen, dans un sport où le niveau est très haut. Je croyais ça impossible. Je voudrais que ça serve d'exemple pour les gens qui viennent de pays qui n'ont pas de vélo comme en Europe. J'espère que ca sera un exemple pour eux.

 

Tu as fait toutes les courses, mais tu n'as fait qu'un Paris-Roubaix et pas le Tour des Flandres, pourquoi ?

Je ne suis pas un coureur de classqiue, je suis plutôt concentré sur les courses par étapes, et plus spécifiquement les Grands Tours.


Tu es un des anciens du peloton désormais, et tu as gagné ton premier Tour de France à 28 ans. Maintenant, on a des jeunes comme Pogacar et Evenepoel qui gagnent un Grand Tour avant 25 ans. Cela représente quoi cette évolution du cyclisme pour toi ?

On a aussi Bernal qui a remporté un Grand Tour très jeune. Je pense que c'est grâce à la technologie actuelle, aux datas que l'on avait pas avant. Quand je suis passé professionnel, on ne connaissait pas les datas des vainqueurs du Tour de France. Maintenant, cette information est facile à trouver. Et les jeunes de 15-16 ans peuvent donc avoir accès à cette info. Ils font les mêmes entrainement que les professionnels déjà à cet âge-là. Donc, quand ils passent pro à 20-21 ans, ils sont en réalité déjà prêts à gagner le Tour. C'est très différent de mon époque où, à 24-25 ans, il me restait encore quelques années avant de gagner.

 

Quel est le coureur qui a le plus de chance de gagner le Tour cette année selon toi ?

A mon avis, Vingegaard a un petit avantage grâce à son équipe et surtout grâce à son physique. Quand il fait chaud en juillet, cela lui convient. 

 

Si je te dis Thibaut Pinot, qu'est ce qui te vient en tête ?

Un mec qui court toujours avec son coeur. Il court vraiment avec son coeur. Oui, c'est un champion. C'est quelqu'un qui... en fait, même s'il est 2 ou à 3 minutes derrière toi, il peut toujours gagner. Faut jamais dire jamais avec lui !

 

Il dit que c'est sa dernière année, tu y crois ?

Oui, j'ai vu, j'ai entendu. Ouais, je pense quand même que ça serait triste s'il arrêtait et de ne plus le voir et de voir qu'il n'est plus là dans le peloton après cette année.

 

Quand est-ce qu'un Français peut gagner le Tour de France selon toi ?

(Il hésite). On attend de voir ça ! En ce moment, on n'a pas encore un Français qui est au niveau de Vingegaard ou Pogacar, même si certains sont très forts. Ces deux-là sont vraiment sur une autre planète.

 

En France, on t'appelle le Kényan Blanc, cela te dérange ?

Non, pas du tout. Je suis britannique mais je suis né et j'ai grandi au Kenya. C'est une grande partie de ma vie. C'est une partie de moi.

 

Après cette chute du Dauphiné, tout le monde aurait arrêté. Pourquoi as-tu absolument voulu revenir ?

Pour moi, c'était aussi pour la vie après le cyclisme. C'était facile d'arrêter, de dire que c'était fini. C'était la voie la plus simple à choisir. Mais j'ai vraiment l'amour du vélo dans toutes ses formes : l'entraînement, le sacrifice, le sentiment de toujours vouloir s'améliorer. Après la chute, je pensais que c'était super important de rester compétitif pour le reste de ma vie, de toujours chercher à faire du mieux possible, même si je ne gagne plus.

 

Ta famille t'a beaucoup aidé ?

Énormément, surtout ma femme. C'était une période très difficile pour elle car j'étais dans un fauteuil roulant, je ne pouvais pas bouger. Elle m'aide toujours à garder la confiance et la motivation pour continuer. Maintenant, quand je ne suis plus au niveau pour gagner, j'ai tendance à baisser les bras. Mais elle a toujours le mot juste et croit toujours en moi.

 

Comment fait-on pour combiner vie de coureur professionnel et vie de famille ?

C'est pas facile. On est sur la route environ 200 jours par an donc ce n'est pas facile de trouver l'équilibre. Mais quand je suis chez moi, cela me ressource et me rend la motivation.

 

Quelles sont les valeurs que tu veux apporter dans le milieu du vélo ?

Il faut toujours rendre ce que l'on a reçu. Et si l'on donne, on reçoit en retour. Je veux partager cela avec mes enfants également. Chacun est maitre de sa vie.  

 

Être revenu dans le peloton après ta chute, c'est déjà une victoire. Qu'est-ce qu'il te manque encore actuellement ?

Je n'ai plus de douleurs. Donc maintenant, il ne me manque que la facette du cyclisme que j'aime, c'est-à-dire la souffrance et les entrainements pour revenir à niveau.  


Cela fait longtemps que tu n'as plus mal du tout ?

C'est seulement depuis l'année passée que je n'ai plus de douleurs. J'ai donc eu 3 ans avec des douleurs. Au Tour de France en 2022, j'étais très content de terminer 3e sur l'étape de l'Alpe d'Huez et d'être à l'avant de la plus grande course du monde.  


Quels sont les rêves, les souvenirs que tu gardes de toute ta carrière ?

Une journée que je n'oublierais jamais, c'est sur le Giro en Italie, le jour où je remporte le Giro, c'était un cyclisme comme dans les années 90, du cyclisme comme on ne voit plus souvent en ce moment. Sinon, le 1er Tour de France que j'ai gagné en 2013, c'est à mon avis l'expérience la plus incroyable que j'aurai dans ma vie.

 

Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Chris Froome pour cette année ?

Juste être encore là, avec les meilleurs, ce serait déjà une grosse victoire.

 

Chris Froome utilise depuis 2018 les produits Withings, notamment les balances pour analyser sa composition corporelle (masse musculaire, eau masse grasse), afin d'avoir des données précises sur l'évolution de son corps. Il utilise également les montres pour analyser son sommeil et sa santé physique en général. Ces objets connectés l'accompagnent dans tous ces déplacements. Pour lui, la récupération est capitale, et les outils qui permettent cette récupération sont très importants.

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