Route - Anthony Perez annonce sa retraite : «Avec le sourire et la tête haute»
Figure incontournable de l'équipe Cofidis depuis dix ans, Anthony Perez a récemment annoncé à La Dépêche mettre un terme à sa carrière à l'issue de la saison 2025. Une nouvelle officialisée ce mardi au travers d'un communiqué de la formation nordiste, qui lui a rendu hommage. Baroudeur émérite, habitué aux longues échappées souvent infructeuses, le Toulousain de 34 ans a tout de même levé les bras à quelques reprises au cours de sa carrière, notamment sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, sur le Tour du Luxembourg ou encore sur la Faun Drôme Classic, dont l'édition 2023 reste son dernier succès en date. Anthony Perez est revenu en longueur sur ce choix et tout ce qu'il implique ci-dessous.
Vidéo - La Faun Drôme Classic restera le dernier succès de Perez
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"Un choix qui me fait du bien"
L'annonce de sa retraite : "La retraite s'est imposée à partir du moment où j'ai compris que mes possibilités de gagner s'éloignaient. Malgré mon sérieux et mon dévouement, j'ai réalisé que je n'étais plus assez performant pour gagner des courses. Je ne me voyais pas continuer, surtout en ayant en tête tous les sacrifices qui sont nécessaires pour rester au plus haut niveau. Mais cette décision n'est pas une triste nouvelle, au contraire, c'est un choix qui me fait du bien. Je pars avec le sourire et la tête haute !"
Ses meilleurs souvenirs : "Ce qui restera, c'est mon échappée avec Stéphane Rossetto lors de Liège-Bastogne-Liège (2017). Être aux avant-postes dans le final d'un Monument, c'est incroyable ! Je pense aussi à toutes mes victoires, qui sont toutes aussi fortes les unes que les autres. Il y a aussi eu les échappées, notamment les deux lors de 14 juillets sur le Tour de France (au Galibier et au col du Portet). Et puis ce qui reste, ce sont les amitiés, les liens forts que j'ai tissés tout au long de ma carrière".
Un coéquipier exemplaire : "Au départ, je sais que ma façon d'être a parfois surpris. Je suis quelqu'un de blagueur, qui aime le second degré. Pour moi, c'est important d'être sérieux sans se prendre au sérieux. C'est devenu ma marque de fabrique et tout le monde a compris que c'était ma façon d'être. J'aime amener de la bonne humeur, une bonne ambiance et je sais que ça peut être précieux ensuite en course."
Sa fidélité à Cofidis : "Je me souviens d'une photo que j'ai pris à 11 ans au côté de David Moncoutié. C'est lui qui m'a donné envie de porter le maillot Cofidis. C'était l'équipe de mes rêves quand je suis passé professionnel. Il y avait dans cette équipe une âme de coursier avec des coureurs héroïques comme David, Sylvain Chavanel et tant d'autres... J'espère que l'équipe pourra redonner envie à des cyclosportifs ou à des jeunes de rouler avec leurs parents avec le maillot Cofidis. Et j'espère, à mon humble niveau, que j'ai participé à susciter ce sentiment chez certains jeunes".
L'évolution du cyclisme : "La société évolue et le cyclisme avec, ce n'est pas un secret. Ce qui a beaucoup changé ces derniers temps, c'est l'optimisation de tout ce qui contribue à la performance du coureur. On veille à ce qu'on mange, on passe de plus en plus de temps dans des stages en altitude. Le positif, c'est de permettre à des jeunes de donner très vite la meilleure version d'eux-mêmes. Mais dans le même temps, c'est très engageant, parfois dur mentalement. L'évolution est tellement rapide qu'on s'interroge même à limiter la vitesse !"
Son avenir : "Il est encore un peu trop tôt avant d'en parler avec précision mais j'ai des idées de reconversion dans le cyclisme, pas forcément chez les pros. J'ai vraiment à cœur de transmettre aux jeunes, de les aider, de les épauler. J'aime trop ce sport pour ne pas partager ma passion".

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