INTERVIEW - Lenny Martinez : «Pour moi, ce n'était pas un Tour de France raté...»

"Le Tour de France, c'est le meilleur niveau possible"

Pour revenir sur la saison 2025, ta première avec l'équipe Bahrain-Victorious, tu peux nous faire un petit résumé ?

Même sur le Tour, je suis plutôt content de ce que j'ai fait et je suis très content de ma saison, ce n'est pas ce que je pensais faire. Je pensais faire un peu moins, mais gagner tout ce que j'ai gagné... Franchement je suis hyper content, j'aurais pas pensé.

Comment tu expliques ton Tour de France, comment tu l'as ressenti ? Peut-être aussi par rapport à la pression qui a été mise ?

Les gens qui se disent déçus doivent penser que j'allais gagner une ou deux étapes... C'est le meilleur niveau possible et déjà gagner un jour une étape du Tour serait incroyable. Pour moi, ce n'était pas raté, c'était mieux que l'année d'avant, j'ai essayé de me rapprocher des étapes et du maillot à pois et de montrer que c'était peut-être possible un jour.

Tu avais commencé le Tour de France avec 39 jours de course, si on prend l'exemple de Pogacar ou Vingegaard qui avaient moins de 20 jours de course, est-ce que pour toi ça fait aussi une différence au niveau de la fraîcheur pour prendre cela en compte pour les prochaines saisons ?

Ce sont des coureurs qui sont exceptionnels et quand ils vont courir, ils gagnent directement et je pense que leur équipe essaye de les préserver. Je suis content de courir. 

Quels seront tes principaux objectifs en 2026 ?

Ce sera exactement le même programme sauf le Dauphiné, que je remplace par le Tour de Suisse. J'aimerais bien faire mieux que cette année, peut-être gagner une plus grande course, essayer de faire quelque chose de bien sur le Tour, qui est mon objectif majeur et sentir que je suis plus fort que cette année. Je commence en France, aux classiques Var et Alpes-Maritimes. Liège-Bastogne-Liège n'est pas prévu pour l'instant.

Sur le Tour, il y aura Antonio Tiberi, comment ça s'organisera entre vous deux ? Lui pour le général et toi pour les étapes ?

Je pense oui. C'est pas encore trop défini mais c'est bien d'avoir Antonio, j'ai pas trop couru avec lui cette année, c'est cool d'avoir un jeune avec moi, peut-être avec des objectifs différents sur le Tour.

Antonio Tiberi sera également sur le Tour de France

"Je me dis que je ne pourrais pas faire mieux"

Justement sur le Tour cette année, c'est quoi ton objectif ?

Il faudra que j'essaie de ne pas perdre de temps, pas comme cette année, et ensuite voir. J'aimerais bien viser une étape, le maillot à pois aussi, je m'en suis rapproché cette année.

On parlait de la pression qui entoure les coureurs français de la nouvelle génération, de toi, de Paul Seixas... Comment tu arrives à gérer cette pression ?

Je me dis que de toute façon je ne pourrais pas faire mieux, je ne peux pas donner ce que je n'ai pas. Je donne le maximum en course et si ça marche, tant mieux, si ça marche pas, tant pis. Les gens peuvent avoir des attentes mais, à un moment, quand on ne peut pas, on ne peut pas. Normalement quand on est jeunes, chaque année on peut en faire un peu plus et juste se concentrer sur soi-même c'est important.

Au niveau de ta progression, on a le sentiment que tu as une progression constante, chaque année tu passes de petits caps.

C'est vrai. Chaque année je me sens progresser et je pense que je vais progresser encore beaucoup d'années, je suis encore jeune. Normalement ça devrait se passer comme ça.

On a discuté avec Milan Erzen qui nous disait que l'objectif à long terme était que tu gagnes ou que tu fasses podium d'un Grand Tour, tu partages cet avis ?

C'est plutôt un rêve pour l'instant, je ne dirais pas un objectif parce que c'est trop loin encore. Il faut être réaliste aussi mais chaque année je fais des choses que je pensais imppossible l'année d'avant. Pourquoi pas un jour mais c'est encore très loin et je ne me mets aucune pression avec ça, je n'y pense même pas. L'objectif à moyen-terme c'est peut-être de gagner une belle course par étapes d'une semaine, je n'étais pas loin cette année avec le Tour de Romandie, ou gagner une étape sur un Grand Tour.