INTERVIEW - Évita Muzic : «Avec Vollering, on a la recette pour le Tour...»

Par Esteban DA COSTA le 11/02/2025 à 20:55. Mis à jour le 13/02/2025 à 08:41.
INTERVIEW - Évita Muzic : «Avec Vollering, on a la recette pour le Tour...»
INTERVIEW
Photo : @cyclismactu / CyclismActu.net

Après avoir remporté une étape sur le Tour d'Espagne féminin et terminé 4e du classement général du dernier Tour de France Femmes avec Zwift, la Française Évita Muzic aborde la saison 2025 avec un tout autre rôle, avec les arrivées de Juliette Labous et de l'une des meilleures coureuses du monde, la Néerlandaise Demi Vollering. Lors de la présentation de l'équipe FDJ-SUEZ, Évita Muzic s'est exprimée au micro de plusieurs médias, dont Cyclism'Actu, sur la pression qu'elle a ressentie l'an dernier, le recrutement XXL de la formation de Stephen Delcourt, ainsi que sur ses relations avec les nouvelles recrues de l'équipe française, dont Demi Vollering.

Vidéo - Évita Muzic au micro de Cyclism'Actu !

 

"C'est vrai que là, l'effectif fait rêver..."

Nouvelle saison avec une armada.

Oui, c'est vrai que là, l'effectif fait rêver. Les nouveaux sponsors aussi, on a eu que des changements positifs, donc on a vraiment hâte de voir ce que ça va donner.

 

Ça fait longtemps que vous êtes dans cette équipe, il y a quelques années, vous imaginiez que vous arriveriez comme ça ?

Clairement non. Il y a quelques années, déjà quand j'étais petite, je ne m'imaginais pas cycliste professionnelle parce que ça n'existait pas chez les filles. Ensuite, je ne pensais pas pouvoir en vivre, et maintenant, voilà, faire le Tour de France, gagner des courses, voyager dans le monde entier et vivre de ma passion. Au final, c'est mon métier, mais je ne m'en rends pas vraiment compte. Pour moi, c'est une chance de pouvoir faire du vélo.

 

Cette équipe à trois têtes d'affiches, comment va-t-elle s'organiser ?

On verra (rires). Non, je pense que ça peut que être une bonne chose d'être plusieurs sur les fins de course et de pouvoir attaquer, aller de l'avant. Et surtout, quand on sait que si je suis devant, derrière, j'ai Demi Vollering avec qui on est pratiquement sûr de gagner, on a plus de liberté et moins de pression sur les épaules. Donc, je pense que ça pourra que faire de belles choses.

 

 

"La pression ? Je m'en étais peut-être un peu trop mise à moi-même..."

Ça fait du bien que tout ne repose pas sur tes épaules ?

Oui, d'un côté, oui. C'est vrai que l'année dernière, je me suis retrouvée à avoir le leadership toute l'année, et ça n'avait jamais été le cas auparavant. Je le demandais de plus en plus, mais c'est vrai qu'à la fin de l'année, c'était énormément de pression, surtout sur le Tour de France. Je m'en étais peut-être un peu trop mise à moi-même. Après la Vuelta, c'était aussi compliqué, et en tant que Française dans une équipe française, il y avait aussi énormément de pression de tout le monde autour. Mais je pense que ce n'est pas plus mal d'en avoir un peu moins, de pouvoir courir plus libérée, être plus attaquante. L'an dernier, j'étais un peu entre deux, entre faire le général et vouloir aussi essayer de lever les bras, parce que pour moi, c'est vraiment la meilleure sensation. Là, au moins, il n'y aura plus cette question à se poser. Ce sera vraiment d'aller chercher le maillot jaune pour Demi Vollering et, ensuite, courir stratégiquement en jouant sur notre force collective.

 

Ne pas gagner ce Tour de France, ce serait un échec pour la saison ou pas ? C’est le gros objectif ou il y en a d'autres ?

Ça dépendra de pourquoi on ne gagne pas. Si on a tout donné, qu'on n'a pas fait d'erreur et qu'on s'est fait battre par plus fort, je pense qu'il n'y aura pas de regrets à avoir. Mais c'est sûr qu'après, si on a fait des erreurs et qu'on aurait pu essayer d’aller chercher le maillot jaune, forcément il y aura des regrets. Quand on a Demi Vollering, qui a déjà gagné le Tour et terminé sur le podium, on y va forcément avec de grandes ambitions. Mais il y a plein d'autres courses à gagner. Le Tour de France n'est pas l'unique objectif de la saison, il y a toutes les classiques. L’équipe a ciblé beaucoup de courses importantes, et même les petites courses ne sont plus vraiment petites, ce sont aussi des occasions de prendre des automatismes et de lever les bras. C’est toujours quelque chose d’important.

 

Ça fait 7 ans que vous êtes dans l'équipe, qu'est-ce qui a le plus évolué ?

Tout. Non, vraiment, quand je suis arrivée, personne n'était payé, ni les coureuses ni le staff, on avait juste un "campeur" entre guillemets. Maintenant, tout le monde est payé, il y a un nombre incroyable de staff, et tout a été amélioré au niveau de la performance, de la nutrition, de la mécanique. On a aussi tous les meilleurs équipements qui sont arrivés, donc on se sent vraiment sereinement mis dans les meilleures conditions possibles. On n'a plus d'excuses, on devra bien faire aussi cette année, mais c’est vraiment excitant d’avoir autant de renouveau au niveau du collectif et des sponsors.

 

Début de saison, déjà deux victoires. En regardant le classement, vous êtes la 4e équipe WorldTour. Vous pouvez être la première équipe du monde, devant la SD Worx ou Lidl-Trek ?

Je ne sais pas si c'est vraiment l'objectif d'être la première équipe, l’objectif ça va être de gagner des courses et surtout le Tour de France. Comme on l’a dit, je pense qu’il y a pas mal de leaders qui sont répartis, et ça ne va pas être facile. Beaucoup de monde nous attend, surtout avec le recrutement XXL et Demi Vollering qui est arrivée cet hiver. Mais il ne faut pas oublier que d’autres équipes seront très fortes aussi, et il y aura beaucoup de suspense à suivre les courses. Tout le monde voudra gagner, mais encore plus nous, sur le Tour de France.

 

 

"Le groupe vit très bien..."

Vous êtes la plus ancienne de l’équipe, du coup ?

Non, c'est Eugénie Duval qui est la plus ancienne de l'équipe (rires). Mais après, je suis la deuxième maintenant. C’est vrai que le temps passe vite. Je me considère encore comme une jeune, j’ai l’impression que mes années espoir ne sont pas si loin. Mais les années passent, et c’est vrai que je pense encore avoir pas mal d’années devant moi, mais pas non plus une éternité. Je pense arriver bientôt à mon meilleur niveau, donc je n’ai pas envie de louper des occasions.

 

Comment fait-on l’alchimie entre trois leaders ?

C’est vrai que Juliette Labous, je la connaissais déjà, donc c’est surtout avec Demi Vollering qu’on apprend à se connaître. Mais comme ça a été évoqué, on a eu une préparation mentale avec des séances de cohésion de groupe, avec toute l’équipe, et c’était vraiment super intéressant. Cela nous a permis d’apprendre à nous connaître, de voir les qualités et les personnalités de chacune, et de voir sur quoi on est différent, mais aussi sur quoi on peut s’apporter. Je trouve que ces séances ont vraiment été bénéfiques, et après, c’est aussi sur le vélo qu’on prend les automatismes. En dehors du vélo, on apprend à se connaître, on fait énormément de jeux ensemble. Vous avez peut-être déjà vu les vidéos, mais c’est assez amusant, même les étrangères se mettent à jouer. On rigole beaucoup, et comme disait Jade Wiel, le groupe vit très bien, et je pense que c’est ça aussi qui va amener de bonnes performances.

 

Qu’est-ce qui t’a le plus impressionné chez Demi Vollering depuis que tu la connais maintenant un peu plus ?

Je dirais son professionnalisme. Elle est vraiment très sérieuse, très calme et posée, et elle sait ce qu’elle veut. J’ai forcément envie de progresser et d’apprendre de sa manière de courir, de s’entraîner, de récupérer, etc. C’est vrai que j’ai été plusieurs fois avec elle en champ, et c’est bien, on a les mêmes horaires pour se coucher et pour se lever, pas mal de petites routines. Non, c’est vraiment cool aussi de voir ce qui se fait, parce que parfois, dans d’autres pays, on n’a pas forcément les mêmes cultures, même si on était déjà hyper professionnels, comme elle l’a dit, et très carrés au sein de l’équipe. Je pense que ça peut être une bonne chose.

 

Vous n'êtes pas déçue de ne pas jouer votre carte sur le Tour de France ?

Non, et puis je pense que ce que j'aime le plus au final, c'est vraiment la sensation de lever les bras. Et ça pourra quand même être le cas, car je sais que Demi aura besoin de moi en haute montagne, et c’est là où j’aurai le plus à apporter. Mais si, parfois, j’ai l’occasion d’une carte à jouer à l’avant, justement pour peser sur la stratégie des autres équipes et essayer d’aller décrocher une étape, c’est la seule qui manque dans les Grands Tours. Ça pourrait aussi être une bonne chose. Comme je l’ai dit, cela peut que me tirer vers le haut, courir différemment, plus agressive. Ça m’a souvent réussi par le passé et me donner plus de confiance en moi sur ce point.

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