Route - François Pervis : «Ça va mieux et j'ai fait ma première sortie !»

Par Cyclism'Actu le 10/10/2022 à 15:30

Photo : @FrançoisPervis

Quasiment un mois après avoir frôlé la cata lors de sa tentative du record du monde de vitesse sur vélo couché carrené du côté du Nevada aux Etats-Unis et au lendemain de la diffusion dans Stade 2 du reportage sur sa folle aventure.... François Pervis nous a donné de ses nouvelles. "Hello à vous, oui, ça va mieux merci, a confié François Pervis à Cyclism'Actu. J’ai pu refaire ma première sortie test aujourd’hui (dimanche) pour voir si j’ai toujours des douleurs. J’en ai encore mais c’est largement acceptable. J’ai trop hâte de reprendre le CX ! J’ai pu inaugurer la nouvelle de mon partenaire ce dimanche. Tenue en souvenir de ma carrière et qui est raccord avec la déco de mon vélo. C’est un peu chargé mais ça plaît visiblement. Merci d’avoir pris des news, j’apprécie et ça fait plaisir. On se voit peut-être cette semaine aux Mondiaux sur Piste à Saint-Quentin-en-Yvelines." Tout va mieux donc pour le septuple champion du monde de cyclisme sur piste, François Pervis, qui sera présent donc aux Mondiaux sur piste au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines qui commencent ce mardi pour se terminer dimanche.

Vidéo - Quand François Pervis nous parlait de "The French Samuraï"

 

Retour sur son aventure du côté du Nevada... le feuilleton !

Il a frôlé la cata mais finalement plus de peur que de mal pour François Pervis. Le Français a été victime d'une chute au Nevada (Etats-Unis) dans la nuit de vendredi à samedi à bord de son vélo couché carrené. L'ancien multiple champion du monde sur piste tentait d'établir le record du monde de vitesse sur ce type de bolide. "Mon pneu arrière a explosé lorsque j’étais à 130km/h, explique-t-il sur sa page FacebookLe vélo et les pneus étaient irréprochables, nous pensons donc à un petit cailloux sur la route. J’ai longtemps glissé sur la route comme une toupie avant de finir par quelques tonneaux sur le bas côté". Ce mardi, François Pervis a adressé un nouveau message sur ses réseaux pour rassurer à nouveau : "Merci à tous pour vos nombreux messages. Je suis très touché par autant de soutien et de sollicitude. Ça fait vraiment chaud au cœur. Après des examens approfondis hier, j’ai le feu vert pour prendre l’avion aujourd’hui et rentrer en France. Place à un peu de repos."

 

"Frôlé pour quelques millimètres la tétraplégie."

Bilan médical : un enfoncement d'une vertèbre cervicale et une "petite" hémorragie pulmonaire. Le Français rassure sur son état santé mais dit avoir frôlé pour "quelques millimètres la tétraplégie". "Mais pas de panique, par chance ce n’est pas arrivé et tout va aller pour le mieux très rapidement", ajoute-t-il. François Pervis doit mettre fin à son aventure américaine qui était bien partie avec un nouveau record obtenu à 112 km/h le 16 septembre dernier sur une distance de quatre kilomètres.

 

Le pari fou de François Pervis... 

Pour rappel ! François Pervis à toute vitesse avec Sorius pour son nouveau défi... battre le record du monde de vitesse maximale en vélo couché caréné, à la seule force de l’homme. Ça se passera dans le désert du Nevada aux Etats-Unis du 11 au 17 septembre, avec 2 tentatives par jour. Pour le moment il est de 144 km/h. Pour rappel, Sorius a réalisé sa première levée de fonds pour transformer, démocratiser, sécuriser la pratique du vélo dans le monde. Niels Brouzes est fondateur, Président et Directeur de l'expérience client chez SoriusAlexandre Rispal est co-fondateur de Sorius et advisor sur la stratégie et le business de la startup. Ils analysent pour nous les raisons de la croissance de cette Start-up qui vient d’opérer sa première levée de fonds significative de 500 000 euros.

 

François Pervis, avant sa tentative du record du monde de vitesse en vélo couché caréné...

François, tu es un champion d’exception pour le cyclisme sur piste, présente nous ton nouveau grand challenge ?

FP : Mon nouveau défi est de battre le record du monde de vitesse maximale en vélo couché caréné à la seule force de l’homme.
Ça se passera dans le désert du Nevada aux Etats-Unis du 11 au 17 septembre. Pour le moment il est de 144 km/h.

 

Comment se passe ta préparation physique ?

FP : Ma préparation se passe très bien. Ce défi n’est pas vraiment propre à mes qualité de sprinteur car l’effort que je devrai produire sera de 4 minutes à intensité maximale. Ayant eu un entraînement durant 20 ans afin d’être performant sur 1 minute maximum, il a fallu que je m’adapte. Ainsi, je me suis entouré d’un staff compétent, j’ai donc choisi Sorius qui est à mes cotés pour la planification de mon programme d'entraînement à la pointe de la technologie avec l’humain au centre. Par la même occasion j’ai fait partie des bêta-testeurs de la plate-forme et je suis entré dans le comité scientifique de Sorius afin d’apporter toute mon expérience sur les efforts typés sprint, développement de la force et puissance maximale ainsi que la résistance et l’explosivité. C’est un atout indéniable afin de répondre au mieux aux attentes spécifiques de certains clients.

 

Peux-tu nous en dire plus sur cette machine révolutionnaire ?

FP : Je suis à l'intérieur d’un carénage qui recouvre entièrement un vélo couché. Je possède un braquet maximum de 193x11. Mon carénage prend autant le vent qu’un rétroviseur d’un SUV. Je suis donc en position semi allongé et je pédale avec les pieds en avant.
Je n’ai pas de pare-brise afin d’optimiser la pénétration dans l’air. C’est donc une petite caméra qui filme l'extérieur. Je peux ainsi me diriger grâce à l’écran qui se trouve à l'intérieur.

En fin de tentative il fait presque 60 degrés à l'intérieur du carénage. Il n’y aucune entrée d’air. J’ai donc un masque de pilote d’avion de chasse relié à un tuyau qui va chercher l’air par un petit orifice qui se trouve sur l’arrière du carénage afin de respirer correctement. L'intérieur est tellement exiguë que j’ai les épaules recroquevillées et les coudes dans les côtes. Il m’est donc très difficile de respirer à plein poumons. L’extérieur de mes cuisses touchent l'intérieur du carénage et l'intérieur de celles-ci touchent le vélo. Mes chaussures frottent aussi sur l'intérieur du carénage. Nous avons limé l'intérieur comme nous avons pu. J’ai donc énormément de contraintes mais c’est ce qui rend ce défi encore plus excitant, cela en rajoute de la valeur. Ce vélo couché a été créé et amélioré par l’IUT d’Annecy grâce à ses futurs ingénieurs en génie mécanique. Cela fait plus de 10 ans qu’ils travaillent dessus.

 

Comme à ton habitude, tu vises forcément un record, tu es un homme de défi, comment va se passer le record ?

FP : Mon objectif est donc de faire mieux que 144km/h. Cela se passe sur une route de 8km de long toute plate dans le désert du Nevada. Les 200 derniers mètres seront chronométrés et c’est la vitesse moyenne de ces 200m qui sera retenue.
Je vais utiliser la totalité de ces 8 km afin de me lancer et atteindre ma vitesse maximale. Ces 8 km seront réalisés en seulement 4 minutes.

J’aurai une tentative tous les matin à 6h et une tous les soirs à 19h pendant 7 jours afin de trouver une fenêtre atmosphérique idéale. C’est à ces horaires qu’il y a le moins de vent. La validation du record se fera grâce à des commissaires et un huissier afin d'être publié dans le livre du Guiness des Records. Comme en athlétisme, il y aura une tolérance concernant la force du vent à respecter. S’il y a trop de vent favorable et que je bat le record, celui-ci ne sera pas validé. Il y aura plusieurs dizaines de concurrents puisque ce défi sera réalisé lors du World Human Powered Speed Challenge, un événement qui a lieu chaque année à cet endroit précis qui est Battle Mountain.

C’est un peu comme un championnat du monde de vélo couché où l’on essaie tous de battre le record du monde sur des vélos couchés réalisés par nos soins. Il y aura de sérieux concurrents avec des équipes américaines, canadiennes, néerlandaises, italiennes entre autres, qui affectionnent ce genre de pratique.

 

Tu fais partie du comité scientifique Sorius, en quoi consiste ton rôle ?

FP : J’ai un rôle très précis, Sorius est une startup du monde de la cycling tech, j’ai toujours aimé l’évolution, les technologies, quand j'ai entendu parler de Sorius par mon ami Ahcen Aggar, j’ai tout de suite voulu comprendre cette méthode, j’ai accroché directement avec Niels Brouzes (fondateur) qui m’a proposé de rejoindre le navire du comité scientifique afin d’avoir un regard sur les séances d’explosivité, de force et de résistance proposé à la communauté, des filières que j’ai travaillé toute ma carrière. C’est un vrai plaisir pour moi.

 

Que vois-tu dans ce nouveau challenge ?

FP : J’aime me challenger, j’aime les défis difficiles à réaliser, c’est ce qui me fait me lever le matin avec enthousiasme et détermination. Et comme je l’ai dit, j’aime les nouvelles technologies, et j’y vois un sens écologique...non polluants... avec de vrai projet RSE. Et pourquoi pas être précurseur d’un nouveau moyen de transport. Un vrai sujet de développement potentiel... A moi de pédaler pour battre ce record alliant technologie et puissance humaine.

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