Mondiaux - Remco et Wout... (enfin) unis pour faire gagner la Belgique ?

Sven Vanthourenhout : "Ils auront besoin l’un de l’autre. C’est un duo parfaitement complémentaire"

Pour rappel, le désastre de 2021 avait été suivi d'échanges houleux par médias interposés entre les deux coureurs, rajoutant alors de l'huile sur le feu. Evenepoel, qui avait dû se sacrifier pour son leader, avait critiqué, dans une interview à la télévision flamande, la stratégie adoptée, assurant qu’il avait, lui, les jambes pour devenir champion du monde. "Décevant", avait aussitôt jugé Van Aert, affirmant qu’Evenepoel avait été d’accord avec la tactique définie avant la course. "Il a plus parlé à la télé que dans le bus", a-t-il répliqué, amer.

Si l’affaire avait fait grand bruit à l'époque, à en croire les dernières déclarations parues dans les médias, la Belgique serait bien décidée à faire cohabiter les deux coureurs, qui assurent avoir tourné la page de ce douloureux épisode. "Les deux sont au même niveau et s’ils veulent devenir champions du monde ils auront besoin l’un de l’autre. Pour moi, c’est un duo parfaitement complémentaire, vu leurs qualités respectives" plaide le sélectionneur Sven Vanthourenhout. "On a appris de nos erreurs de l’année dernière. C’est mieux d’avoir Remco comme co-leader. Cette année, nos adversaires auront à surveiller deux Belges et non un seul" avance pour sa part Wout Van Aert, décevant 11e à Louvain. 

Un état de forme décisif ?

Une chose est sûre, pour bien figurer, il faudra avoir de bonnes jambes sur un parcours de 266,9 km qui s'annonce d'ores et déjà usant et exigeant. Au terme d'une saison déjà bien remplie, quel sera l'état de forme des deux hommes ? Wout Van Aert a réalisé un Tour de France exceptionnel, maillot vert et record de points à la clé, le tout en contribuant largement à la victoire finale de son coéquipier Jonas Vingegaard. Depuis, il a remporté la Bretagne Classic et obtenu deux résultats probants au Canada (4e à Québec, 2e à Montréal).

Après avoir remporté le Tour de Norvège au printemps en écoeurant tous ses adversaires, Remco Evenepoel a depuis écrasé la Clasica San Sebastian avant d'éclabousser de sa classe la dernière Vuelta, dont il est ressorti "fatigué" selon ses propres termes. "Je pourrais m’endormir sur cette table", a-t-il déclaré en conférence de presse il y a quelques jours, avouant être à la recherche d'un peu de fraicheur après une longe saison. Pour autant, cela ne l'a pas empêché de briguer la 3e place du contre-la-montre des Mondiaux dimanche, course à laquelle Van Aert n'a pas participé pour se préserver en vue de la course en ligne.

Des qualités et des styles différents

La force de cette équipe belge réside également dans les qualités très différentes des deux champions. Quand Wout Van Aert est un candidat redoutable dans les arrivées groupées et les sprints massifs, Remco Evenepoel est lui capable de briller en partant de loin, comme en atteste ses victoires après un long raid solitaire lors de la Clasica San Sebastian ou Liège-Bastogne-Liège cette année. "Remco n’est pas très rapide au sprint mais peut attaquer de loin. Moi je peux attendre un peu plus et tenter ma chance dans un petit groupe", confirme Van Aert. Les deux mastodontes du cyclisme belge parviendront-ils à accorder leur violons pour offrir à leur pays un 27e titre mondial, ce qui constituerait un record ? Réponse dimanche autour de 9h (heure française).