INTERVIEW - Geoffrey Bouchard : J’ai passé un mois à ne rien faire, à attendre...«

Par Titouan LABOURIE le 26/11/2025 à 20:06. Mis à jour le 24/12/2025 à 15:53.
INTERVIEW - Geoffrey Bouchard : J’ai passé un mois à ne rien faire, à attendre...«
INTERVIEW
Photo : @Cyclismactu / @TeamTotalEnergies

On pensait l’histoire terminée, mais Geoffrey Bouchard est déjà de retour. Au micro de Cyclism’Actu, le grimpeur de 33 ans revient sur son choix de poursuivre sa carrière, à peine quelques semaines après avoir annoncé sa retraite. Le Français quitte bien Decathlon AG2R, mais rebondit immédiatement chez TotalEnergies, où il espère retrouver l’élan qui l’a conduit au maillot de meilleur grimpeur sur La Vuelta 2019 et le Giro 2021. Passé pro sur le tard, après des années à dominer chez les amateurs, Bouchard se lance dans une nouvelle aventure !

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"Une fin de carrière un peu triste, maintenant..."

Bonjour Geoffrey, bienvenue sur Cyclism'Actu. La nouvelle a surpris : vous aviez annoncé votre retraite, puis un mois après votre arrivée chez TotalEnergies. Comment allez-vous et quelles ont été les réactions autour de vous ?

Ces dernières semaines, j’ai vécu un vrai ascenseur émotionnel. Malheureusement, je suis tombé pendant le Tour du Luxembourg, j’ai pris la décision d’arrêter ma carrière, avec une conjoncture un peu particulière, l’arrêt de plusieurs équipes… Et puis le téléphone a ressonné, ce qui m’a surpris. On a réussi à trouver un terrain d’entente avec TotalEnergies et je suis super heureux de débuter cette nouvelle aventure.

 

Vous aviez annoncé mi-octobre que vous alliez mettre un terme à votre carrière. Pourquoi cette décision-là, pourquoi à ce moment ?

J’étais blessé, je n’étais plus maître de mon destin. J’ai passé un mois à attendre, à ne rien faire… Je voulais que ça avance, je voulais du concret. J’avais même entamé les démarches pour ma reconversion, je devais faire le DEJEPS. Et puis, dès que j’ai pu refaire un peu de sport, j’ai retrouvé l’envie : courir, être dehors, refaire du vélo. Ma carrière s’était terminée bizarrement sur une chute, au tout début d’une course, alors qu’il ne se passait rien. J’avais peur d’avoir des remords. Quand l’opportunité s’est présentée, le projet était alléchant, ça répondait aux attentes de mon futur employeur, alors je me suis dit : pourquoi pas ? J’ai aussi sondé ma famille, ma compagne, parce qu’on venait de vivre une fin de carrière un peu triste, un peu bizarre. Maintenant, c’est reparti, je suis motivé comme un cadet.

 

Comment les contacts avec TotalEnergies se sont-ils faits ?

Ce sont eux qui m’ont relancé. Je n’avais pas eu de contacts avant. Ils m’ont exposé le projet, expliqué ce que fait l’équipe, leurs valeurs… et ça a matché.

 

Y a-t-il eu un élément particulier qui vous a convaincu ?

Je ne remplissais plus les attentes de Decathlon AG2R La Mondiale. En septembre, ils m’ont annoncé que je n’étais pas conservé. J’ai toujours eu un profil offensif, hérité de mes années amateurs. Avec TotalEnergies, j’ai l’opportunité de courir de manière décomplexée, d’attaquer. Sortir un peu du schéma WorldTour, découvrir d’autres courses… c’était une vraie volonté et ça m’enchante.

 

"L'ADN de Decathlon AG2R a évolué"

Que retenez-vous de vos 7 années chez Decathlon AG2R ?

Mon passé amateur m’a aidé à me projeter à l’avant. Ça m’a permis d’aller chercher des points en montagne, d’exister sur les Grands Tours. J’ai parfois manqué de chance, mais j’ai quand même gagné sur le Tour des Alpes. J’ai vu l’équipe grandir très vite et je pense qu’ils ont un très bon projet. Mais je ne correspondais plus à ce qu’ils recherchaient.

 

Pourquoi n’avez-vous pas été renouvelé ?

L’équipe se concentre davantage sur le sprint. Historiquement, AG2R, c’était une équipe offensive, qui allait dans les échappées, qui jouait les classements généraux. L’ADN a évolué. Et du coup, ça ne correspondait plus à mon profil.

 

Vous avez côtoyé Paul Seixas quelques mois. Qu’avez-vous pensé de lui ?

Dès le stage de décembre, on a vu qu’il était très solide. Il avait une manière un peu particulière de pédaler, on disait en rigolant que c’était parce qu’il avait "un morceau de poumon en plus". Il a de superbes qualités physiques et est très bien dans sa tête. Je lui souhaite le meilleur, même si on sera adversaires l’an prochain.

 

"Le Tour de France 2026 ? Il faudra être honnête au moment venu"

Quels seront vos objectifs pour 2026 avec TotalEnergies ?

Je suis plutôt grimpeur, j’habite en Savoie au pied des montagnes. L’objectif est de renforcer ce secteur dans l’équipe, d’apporter mon expérience, de retrouver du plaisir et de la grinta. Le vélo a évolué, mais je vais donner le maximum. J’ai été très bien accueilli quand je suis passé en Vendée et j’ai hâte d’être dans cette dynamique.

 

Le Tour de France 2026 pourrait-il devenir un objectif ?

Il faudra être honnête au moment venu. Je reviens de loin. Mais si physiquement je suis dans les clous, oui, ça pourrait devenir un objectif. En 2022, j’avais dû quitter le Tour à cause d’un test Covid positif. Ça serait beau de vivre enfin un Tour réussi, chez moi en Savoie avec des étapes proches de chez moi.

 

Quelles sont vos prochaines échéances ?

On va rapidement se retrouver en stage à Calpe. J’ai déjà eu des contacts avec Benoît Genauzeau, avec Jean-René Bernaudeau. Pour l’instant, je travaille avec mon entraîneur pour retrouver la condition. Je veux m’adapter à l’équipe et prendre un maximum de choses pour briller.

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