Dopage - L'UCI en prend pour son grade dans le rapport
Par Alexis ROSE le 09/03/2015 à 17:55
Vidéo - Ponferrada 2014 : Brian Cookson après 1 an de présidence
Lire la suite de l'article
Pendant un peu plus d'un an, la CIRC a mené une enquête à propos du cyclisme, à la demande de l'UCI. Dans son rapport, publié ce lundi sur le site "lequipe.fr", la Commission a réalisé un état général du dopage, puis elle a donné ses points négatifs et positifs. Les enquêteurs ont aussi donné leur avis à propos de l'UCI, qui a caché certaines choses au grand public il y a maintenant quelques années. Cyclism'Actu vous propose de faire un tour d'horizon des dernières accusations qui pèsent sur l'instance internationale.
La liste des personnes entendues par la CIRC

Avant toute chose, "L'Equipe" dévoile la liste des personnes qui ont participé à cette enquête, que voici :
Coureurs : Lance Armstrong (USA), Michael Boogerd (HOL), Chris Froome (GBR), Tyler Hamilton (USA), Michael Rasmussen (DAN), Riccardo Ricco (ITA), Andreï Tchmil (BEL), Dietrich Thurau (ALL).
Membres ou personnels de l'UCI : Lucien Bailly, Philippe Chevallier, Brian Cookson, Martin Gibbs, Anne Gripper, Pat McQuaid, Francesca Rossi, Sylvia Schenk, Philippe Verbiest, Hein Verbruggen, Mario Zorzoli.
Sponsors : François Migraine (Cofidis).
Staff équipes : Eric Boyer, Alain Gallopin, Bjarne Riis, Bruno Roussel, Jonathan Vaughters, Alexandre Vinokourov.
Membres de fédérations : Daniel Baal (ancien président de la FFC), David Lappartient (président de la FFC), Jean Pitallier (ancien président de la FFC).
Organisations antidopage : Pierre Bordry (ancien président de l’AFLD), Dick Pound (ancien président de l’AMA), David Howman (DG de l’AMA), Travis Tygart (président de l’USADA).
Médecins, scientifiques : Michel Audran, Alessandro Donati, Rasmus Damsgaard.
Les accusations contre l'UCI

Ce n'est pas nouveau, mais les anciens dirigeants de l'UCI "ont accordé un traitement préférentiel à Lance Armstrong" sur le Tour de Suisse 2011 et lors du rapport Vrijman datant de 2005, qui devait donner la vérité sur le cas de l'Américain. "L'UCI l'a vu comme le choix idéal pour la renaissance de ce sport après le scandale Festina. Tant par sa nationalité américaine, qui a ouvert un nouveau continent pour le cyclisme, que par son statut de survivant du cancer qui lui a permis de devenir rapidement une star mondiale", estime la CIRC.
"La direction de l'UCI ne savait pas faire la différence entre le héros Armstrong, le septuple vainqueur du Tour survivant du cancer et modèle pour des milliers de fans, et le coureur Armstrong, doté des mêmes droits et obligations que tout autre cycliste professionnel. Il y avait un échange tacite de faveurs entre les dirigeants de l'UCI et Lance Armstrong et ils ont présenté un front commun contre quiconque oserait l'attaquer. L'UCI n'a pas essayé d'empêcher Armstrong d'être testé à de nombreuses reprises. Cependant, elle n'a pas cherché activement à corroborer si les allégations de dopage contre lui était fondées. Elle a adopté une position défensive comme si chaque attaque contre Armstrong était une attaque contre le cyclisme et l'UCI", explique le rapport de 227 pages.
La CIRC avoue, qu'à plusieurs reprises, l'UCI n'a pas appliqué son règlement antidopage, notamment lors d'une utilisation de corticoïdes pour le Français Laurent Brochard en 1997 et pour Lance Armstrong en 1999.
Présidée par le Suisse Dick Marty, le rapport donne aussi son avis négatif sur Pat McQuaid et Hein Verbruggen, les deux prédécesseurs de Brian Cookson à la tête de l'UCI. La politique de l'époque a été jugée "insuffisante".
Après cette très mauvaise période, la Commission reconnaît qu'il y a eu "une amélioration du comportement général grâce au développement des tests inopinés, au ciblage, au passeport biologique, au financement de la lutte antidopage". Ces améliorations sont nées avec une "volonté croissante de lutte contre le dopage au niveau de ses racines". "Toutes ces mesures ont considérablement modifié le comportement de l'élite du cyclisme", relève la CIRC, qui considère cependant "qu’une culture du dopage continue d’exister dans le cyclisme". Ce qui prouve donc que la confiance ne règne toujours pas dans le monde cycliste : "La gestion des crises, les litiges avec d'autres acteurs de la lutte antidopage, les relations étroites avec des coureurs, notamment Armstrong, le problème de la gouvernance de la fédération, ont ruiné la crédibilité de l'UCI aux yeux du public".
C'est d'ailleurs dans l'objectif de reconquérir le grand public que l'UCI a lancé cette enquête. Cookson ne regrette pas son choix : "Très peu de sports, voire aucun, ont accepté de se soumettre à un examen indépendant d'une telle ampleur. Il est clair que l'UCI a sévèrement souffert d'un déficit de bonne gouvernance, avec des individus prenant seuls des décisions cruciales".
Après toutes ces confirmations, nous sommes en droit de nous demander quelle suite sera donnée à cette affaire et comment le cyclisme peut-il enfin se sortir de cette spirale négative et dopante ?

Clément Venturini : "Unibet ? Je ne regrette absolument pas mon choix"