INTERVIEW - Pavel Sivakov : «Paul Seixas... il y a des similitudes avec Pogacar»
Par Paul-Antoine STEVENIN le 13/12/2025 à 20:21
Après seulement deux saisons au sein de l'armada UAE Team Emirates XRG, Pavel Sivakov s'est avéré être un équipier capital dans les succès de Tadej Pogacar. S'il n'est pas parvenu à performer à son meilleur niveau lors du dernier Tour de France, le Français a démontré son importance dans les autres succès du Slovène, notamment sur les classiques ardennaises. Équipier modèle, Sivakov a également prouvé être l'un de ses plus féroces adversaires lorsqu'ils couraient avec leurs équipes nationales. À l'aube de débuter une nouvelle saison, Cyclism'Actu s'est entretenu avec le grimpeur français sur ses objectifs personnels et collectifs en marge du media day de son équipe, ce samedi 13 décembre à Bénidorm. Merci pour l'entretien et le One & One Pavel Sivakov.
Vidéo -
Lire la suite de l'article
"Ça a été une saison mitigée..."
La saison 2025 avais bien débuté avec des gros résultats en début de saison. Ensuite ça a été plus compliqué jusqu'à la fin du Tour. Et après la fin de saison a été plutôt bonne quand même, tu as fait une grosse fin de saison, on se rappelle notamment de ton gros travail sur le Tour de Lombardie ou ta deuxième place au Grand Prix de Québec. Est-ce qu'un peu tu peux revenir sur cette saison 2025 ?
Ça a été une saison, on va dire, mitigée. J'ai très bien démarré. Ensuite, je suis tombé malade sur les deux derniers jours de la Ruta del Sol. Et voilà, j'étais super motivé de continuer sur ma lancée et je suis tombé un peu dans cet état de fatigue chronique et j'essayais vraiment de retrouver ma forme à chaque fois sans me donner assez de temps pour récupérer. Donc voilà, j'ai perdu plusieurs mois de ma saison mais j'ai réussi à rebondir en fin de saison. J'ai fait quelques bons résultats et j'ai plutôt bien fini.
On a entendu parler dans certains médias que tu avais évoqué la pression qu'il y avait eu sur le Tour de France, que tu t'étais mis aussi un peu toi-même. Qu'est-ce que ça fait d'être l'un des coéquipiers de celui qui a gagné le Tour, du grand favori du Tour au départ ?
C'est plus une pression de performer de ma part. C'est normal, j'avais des attentes supérieures à ce que j'ai fait. C'est sûr, aux côtés de Tadej, il faut être au niveau. Il y a une pression, mais la pression c'est lui qui l'a. Moi, je n'étais pas là, mais heureusement, on a une équipe tellement forte qu'on m'a un peu sauvé la mise.
Tadej Pogacar a présenté son programme de course pour 2026
"J'ai dans un coin de ma tête les Mondiaux"
Passons à 2026, quels seront tes grands objectifs pour la saison à venir ?
Je vais faire le chrono par équipe à Majorque, mais ensuite, je vais vraiment débuter ma saison sur le Tour d'Andalousie. Ce n'est pas mon objectif principal, mais j'ai envie d'y être en forme, de défendre mon titre, d'y jouer la gagne. Ce n'est pas la plus grosse course, mais j'ai envie de bien commencer la saison. Et puis ensuite, les vrais premiers rendez-vous, ce sera Paris-Nice, le Tour de Catalogne, où j'ai vraiment envie d'être au top pour performer. Ensuite, les Ardennaises, c'est des courses qui me conviennent. L'année passée, je n'ai pas été à mon niveau non plus, donc j'ai vraiment envie d'en faire un objectif. Et puis, si tout va bien, retourner sur le Tour. Et cette fois-ci, être là à 100%, à 110%, vraiment tout donner et être content de mon niveau pour jouer la gagne avec Tadej. Ce sera les grandes lignes de la première partie de saison.
Dans la deuxième partie de saison, j'ai quand même dans un coin de ma tête les Classiques canadiennes et puis les Mondiaux, j'ai toujours bien marché au Canada. J'y suis allé deux fois, j'en suis toujours revenu avec un podium. J'espère vraiment être au niveau et retourner avec l'équipe de France, que j'adore. Retourner sur le Mondial, peu importe mon rôle, juste être là et jouer un rôle.
Pour mettre un peu de contexte, tu es en fin de contrat avec l'équipe UAE Team Emirates à la fin de cette année 2026. Tu ne me donneras pas une réponse très précise, mais est-ce que c'est en bonne voie pour continuer ? Est-ce que tu es en discussion ?
Oui, on est en discussion. L'équipe est contente, je suis content aussi dans l'équipe. L'avenir nous le dira. Pour le moment, il n'y a rien de conclu, rien de signé, mais on est en discussion et je pense que des deux côtés, ça se passe très bien.
Je suis obligé d'évoquer aussi ça, parce qu'en France, tout le monde parle de lui, c'est Paul Seixas. Toi qui cours avec Pogacar, tu as aussi fait quelques courses avec Paul, est-ce que tu vois des similitudes entre les deux ?
On a promis à Seixas un avenir de grand champion, peut-être pas à la Pogacar. Je trouve qu'ils ont tous les deux cette approche du cyclisme assez relâchée, assez fun. Ils prennent vraiment du plaisir. Parfois, on voit des jeunes arriver qui sont vraiment au millimètre, carré, à peser chaque gramme de pâte. Paul, c'est quelqu'un d'hyper pro, d'hyper intelligent, mais qui prend aussi du plaisir et qui aime courir, qui aime faire la course, qui ne se prend pas trop la tête.

Joao Almeida : "Je ferais le Giro, c'est agréable de changer de plan"