Tour de France - Cédric Vasseur: «Pogacar ? Si le Druide Guimard dit vrai...»

Beaucoup d'enjeux pour Cofidis sur ce Tour de France ! Tout d'abord, l'envie de bien faire sur un Tour de France qui part de chez eux, ensuite et surtout des points à aller chercher pour se maintenir dans l'élite du cyclisme. Même si Cédric Vasseur, le manager de l'équipe nordiste, explique ne "pas se focaliser sur les points", les trois semaines de course s'annoncent déterminantes pour l'avenir de l'équipe. Malgré tout, l'équipe française arrive avec plusieurs belles cartes pour s'imposer avec Dylan Teuns sur les étapes accidentés, déjà deux fois vainqueur sur les routes françaises, Emmanuel Buchmann en montagne, 4e du Tour de France 2019, ou encore Bryan Coquard sur les sprints.
Vidéo - Cédric Vasseur avant le début du 112e Tour de France
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"Les coureurs connaissent l'enjeu de ce Tour de France"
Avant que le Tour de France ne s'élance chez vous dans le Nord, avec un petit mot du manager général de Cofidis, forcément un sentiment particulier ?
Oui, beaucoup d'émotion, beaucoup d'excitation et surtout l'envie de bien faire chez nous à domicile parce qu'on est sur un Tour de France assez exceptionnel. C'est une chance de pouvoir s'élancer de la plus belle course du monde de sa région, dans le jardin de Cofidis, avec en plus un manager nordiste. Je suis originaire du Nord de la France.On va passer sur mes terres sur la première étape du Tour. Donc évidemment, on a hâte de se retrouver sur la ligne de départ samedi pour enfin partir sur cette édition 2025.
On se souvient tous que vous aviez gagné dans le Pays Basque et que vous aviez enfin conjuré le sort. Là, regagner à nouveau une étape en plus sur vos terres, ça serait pas mal ?
Si vous avez le contrat, je signe, parce que ça serait assez exceptionnel. Notre objectif, c'est de gagner sur ce Tour de France. Alors évidemment, si ça peut fonctionner sur les trois premières étapes, ça serait formidable, ça serait mémorable. On rentrerait définitivement dans l'histoire. Maintenant, on ne va pas non plus considérer que lundi soir, nos chances de victoire sont terminées. Loin de là, le Tour sera encore très long. Il y aura des opportunités. En tout cas, l'envie de bien faire, elle est présente chez nous. On sait que nos supporters, nos fans sont sur les bords de la route. Ils soutiennent à fond l'équipe Cofidis. Les coureurs qui sont ici sont motivés comme jamais. Ils connaissent l'enjeu de ce Tour de France.
On vous parlait de la chasse aux étapes, à la victoire d'étape. Si on regarde la compo, on est un peu surpris quand même parce que moins francisé que d'habitude, la présence de Buchmann et des Espagnols, ça veut dire qu'on vise un top 10 au général ?
Je crois qu'Emmanuel Buchmann a montré sur le Critérium du Dauphiné qu'il était incontournable. Il est capable de suivre très longtemps les meilleurs grimpeurs. Avant les coup de fusil de Pogacar, il est toujours présent. Donc Emmanuel Buchmann, c'est aussi notre sécurité en montagne quand la route va s'élever. On fait confiance à ceux qui ont déjà marqué de leur empreinte le Tour de France et quand on connaît le chemin de la victoire sur le Tour de France, on a la capacité d'y retourner.
Comment contrer cette ultra domination de Tadej Pogacar ? On a posé la question à certains coureurs. Il n'est pas relou Tadej Pogacar à trop dominer ?
En fait, nous, on ne va pas chercher à le contrer. Ce n'est pas un adversaire pour Cofidis. On ne joue pas dans la cour des coureurs qui souhaitent monter sur le podium. On va laisser Vingegaard et Evenepoel s'occuper de Pogacar. Nous, on va plutôt miser sur des étapes où justement ces magnifiques restent un petit peu de côté.On laisse un peu de champ à des échappés. On se glisse dans des échappés et je pense que c'est vraiment comme ça qu'on peut trouver l'ouverture sur ce Tour de France. Après, on essaiera de se contenter des accessites, mais on sait très bien que les trois premières places du podium sont inaccessibles aujourd'hui.
Après le Dauphiné, il y a eu quelques sauts d'humeur sur cette ultra domination de Pogacar. Arrogant, inentendu. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Je pense qu'un coureur qui domine, c'est toujours un coureur qui dérange. C'est certain. Dans l'histoire du cyclisme, on préfère toujours le numéro 2 au numéro 1. Il faut voir la popularité de Raymond Poulidor. C'était exceptionnel. Et puis, on jalousait un petit peu plus Jacques Anquetil. Je pense que Pogacar, naturellement, c'est un surhomme. Je pense qu'aujourd'hui, lui, il ne fait pas de complexe. Il prend du plaisir. Il conclut aussi le travail de son équipe. On sait que son équipe appartient à Abu Dhabi et la mentalité dans les pays saoudiens, c'est de tout faire au maximum, d'être très bien et d'être l'excellence. Je crois que lui, on ne peut pas lui demander de freiner.
Notre chroniqueur Cyrille Guimard, que vous connaissez bien, nous faisait part lors de sa dernière chronique que si Pogacar devait gagner dix étapes, ce serait la mort du cyclisme.
Alors si Le Druide dit vrai, ce sera la mort du cyclisme, parce que moi, je vous annonce que Pogacar va gagner même avant Toulouse. C'est certain, je le vois vraiment être capable. Ça voudrait dire que nous, on est dans une catégorie qui n'a rien à voir avec le professionnalisme. Je pense qu'on pousse tous à l'excellence. On travaille de manière méticuleuse avec la performance, avec nos partenaires, etc. Et je pense qu'aller gagner deux, trois étapes, c'est dans le domaine du faisable. Gagner dix étapes sur 21, ça serait dramatique, évidemment.
Toujours la même question. Un tour réussi pour Cofidis en 2025, ce serait quoi? C'est une victoire d'étape ?
Alors, un comportement agressif, offensif, combatif. Je pense que tout ça, ce sont des valeurs qu'on a envie de voir chez les coureurs qui portent le maillot rouge et jaune. Mais voilà, je pense que sans victoire d'étape, on pourra dire qu'on n'a pas atteint notre objectif. Notre objectif, c'est vraiment une victoire d'étape. On veut voir un coureur Cofidis relever les bras parce que ça crée de l'émotion, parce que ça récompense le travail de tout un staff, de toute une équipe. Et on est là pour gagner. En fait, on n'est pas là pour participer au Tour de France qui part de Lille. On est là pour gagner.