Tour de France - Cyrille Guimard : «Remco Evenepoel est un peu trop sanguin...»

"Vivre autrement ma fin de vie, puisque quand on arrive à mon âge..."

Bonjour Cyrille Guimard. Nouvelle chronique sur Cyclism'Actu avant que le Tour de France 2025 ne s'élance. Un petit clin d'œil quand même : ce Tour de France 2025, il va partir sans toi.

Oui, c'est vrai, il fallait que ça arrive un jour. Ce n'est pas lié à ma propre volonté, mais à la dégradation cellulaire qui remplit inexorablement son œuvre. Il y a un moment, il faut savoir regarder les choses en face et se dire qu'il y a une page de tournée. Une page de tournée après les Jeux Olympiques déjà.

Aucune nostalgie ?

Non, honnêtement non. On est à quelques jours du départ et je ne ressens rien de particulier par rapport à la nostalgie. Non, je crois que j'ai fait le tour et qu'aujourd'hui d'autres activités vont m'attendre. Des activités qui ne seront pas obligatoirement au niveau sport. Vivre autrement ma fin de vie, puisque quand on arrive à mon âge, on sait qu'il ne vous reste pas 40 ans devant. Ce qui reste, c'est d'essayer de bien le vivre dans la joie et la bonne humeur.

On ne se rend pas bien compte, mais combien de Toiur de France au compteur entre coureur, directeur sportif, manager, consultant... ça fait combien ?

53, si je compte bien.

Dans ces 53 Tour de France, on peut le lire dans ton bouquin que tu viens de sortir avec Ouest France, mais s'il y avait un truc qui t'aura marqué définitivement, que tu dois retenir des 53 Tours que tu as pu vivre, ça serait quoi ?

C'est très difficile comme question. Pour ne pas dire impossible d'y répondre, s'il y a une chose qui m'a le plus marqué, ça n'est pas d'ailleurs dans la liesse de la victoire, mais plus les 8 secondes de Laurent Fignon, qui reste un traumatisme. Malheureusement, c'est aussi les choses de la vie. Disons que c'est cette image sur la montée des Champs-Élysées et la descente où Laurent perd le tout.

"Je n'attends rien de ce Tour de France... on est dans l'ère de l'informatique, les coureurs sont complètement formatés et téléguidés"

Qu'est-ce que tu attends de ce Tour de France 2025 ?

Rien. Je ne suis plus acteur. On ne peut plus attendre grand-chose sans vouloir être passéiste. On est maintenant dans l'ère de l'informatique. On est dans l'ère où les coureurs sont formatés pratiquement depuis les Minimes ou Cadets. Donc qu'attendre de plus quand on sait que les grandes équipes ont des laboratoires d'observation de l'ensemble du peloton et que les stratégies sont faites par les informaticiens ? C'est pas moi qui l'invente, c'est eux qui le disent. Et puis on entre dans l'ère de l'intelligence artificielle. Avec les datas, tout le monde sait tout sur tout le monde. Donc je n'attends pas grand-chose dans la mesure où, sur le plan humain, les coureurs ont été complètement formatés. Ils sont complètement téléguidés. Et quelque part, ça les arrange. Parce que lorsqu'on leur pose la question par quelques-uns, finalement, il n'y a pas de responsabilité à prendre. On suit les consignes et les ordres.

Et il faut bien le dire que depuis un certain temps, et peut-être encore un peu plus cette année pour moi, lorsque je veux voir une étape, je prends le début du direct. Je regarde pendant 3-4 minutes. Et en fonction de ce que je vois, je reviens dans les 5 dernières minutes. Et j'aurai tout compris de la course. Et beaucoup de gens d'ailleurs le font. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. En dehors peut-être des grandes étapes de montagne. Le reste, on prend une information. Et en fonction de l'information, si vous connaissez un peu le vélo, surtout aujourd'hui, il ne peut plus y avoir de surprises. Alors il y a les chutes, oui. Mais les chutes, on les reverra dans les résumés au ralenti.

Avant d'aborder l'aspect sportif dan le vif du sujet... il y a peu de chances que ça joue à 8 secondes, ce Tour de France 2025 ?

Tout est possible. 8 secondes, ça dépend. Si les informaticiens se trompent, ce qui pourrait avoir lieu, ou si des coureurs passaient outre les consignes et jouaient leur course personnelle, oui, il peut y avoir. Mais c'est une compétition. La compétition reste une compétition et on ne sait jamais comment ça va se terminer. J'ai coutume de dire qu'une course cycliste, on écrit le scénario après. Car après, on sait ce qui s'est passé. Mais avant, personne ne peut écrire les choses de façon précise. Les orientations, oui. Alors ces orientations, aujourd'hui, tout le monde va vous dire que le grand favori, c'est Pogacar. Ce ne sont pas toujours les grands favoris qui gagnent.

Justement, même si on attendra la fin pour connaître le scénario, on peut quand même déjà écrire un peu le synopsis de ce Tour. On avait l'année dernière les "4 fantastiques", avec Roglic, Vingegaard, Pogacar et Evenepoel. Cette année, on a vraiment l'impression que Evenepoel et Roglic sont sortis de l'équation, voire Vingegaard également. Est-ce qu'on se dirirge vers un Tour de France à sens unique en 2025 ?

Oui, l'an dernier, le Tour aurait pu être un peu différent. Mais rappelez-vous les chutes graves qu'ont subies ceux qui étaient logiquement les favoris du Tour de France. Que ce soit Evenepoel, Vingegaard, Roglic. Mais lui, on a l'habitude. Cette année, ça semble un petit peu plus serein au niveau des favoris. Qui sera véritablement capable de remettre en cause l'hégémonie depuis 2 ans de Pogacar ? Compte tenu qu'il a aussi une équipe qui s'est nettement renforcée, qui a maintenant beaucoup d'expérience. Et puis, l'équipe de Vingegaard qui me semble un petit peu moins forte. Evenepoel, je ne le sens pas. Du moins, pas pour jouer à ce niveau-là. Tant qu'il ne passera pas les pourcentages à plus de 6%, ce sera exclu pour lui de l'emporter. A moins qu'il ait fait ce qu'il fallait pour les passer.

Penses-tu vraiment qu'il peut y avoir un duel entre Pogacar et Vingegaard. On voit beaucoup de gens qui parlent d'une course à sens unique. Est-ce qu'on risque d'avoir une quatrième manche de ce duel entre le Danois et le Slovéne sur ce Tour ? Ou pour toi, ça semble plié d'avance, hormis chutes, ennuis mécaniques, maladies, etc.

Ce qui éclaircit le peloton et les candidats, ce sont quand même les accidents ou les gros incidents. Après, comme tout le monde connaît les Watts de l'autre, que tout le monde connaît les Watts de tous les équipiers, qu'on connaît le parcours parce qu'il a été disséqué sous toutes ses formes en 3D, tout ce que vous voulez, qu'on sait même où sont les ronds-points... Où peut-il y avoir des surprises ou des fautes d'attention ? Oui, on peut éventuellement se faire piéger là-dessus. Reste le vent. Le vent, vous savez, le vélo c'est de la voile. Je le répète, c'est peut-être la dernière fois. Le vent qui peut bien brouiller les cartes. Pour le reste, comme je dis, tout peut toujours se passer. Mais à la pédale, je ne vois pas de grosses surprises.

"Pogacar à 10 victoires ? Cela n'arrivera pas, mais ce serait la mort du Tour de France..."

L'année dernière, on a eu un Tadej Pogacar à 6 victoires. Il reste d'ailleurs sur deux Grands Tours à 6 victoires en comptant le Giro 2024. Cette année, certains évoquent jusqu'à 10 voire 11 étapes qui lui conviennent sur le papier. Est-ce qu'on peut avoir un Pogacar en mode glouton et cannibale, avec jusqu'à 10 victoires ? Et si ça arrive, quelle pourrait être la réaction des gens ? Qu'est-ce que ça pourrait impliquer sur le Tour ?

La réaction des gens, on ne va pas en parler puisque ça n'arrivera pas. Vous savez, je connais une équipe qui a gagné 10 étapes sur le Tour. C'est le Tour 84 avec la victoire de Laurent Fignon. C'était l'équipe Renault. On a gagné 10 étapes, on en a perdu une qui aurait fait 11 avec Vincent Barteau. Il était tellement content de prendre le maillot qu'il a oublié de faire le sprint et il fait 2. C'était la grande équipe Renault. Aujourd'hui, ça n'est plus possible. Je peux me tromper, mais je ne vois pas très bien comment un coureur pourrait gagner 10 étapes. Je crois que le pire, c'est que ce serait la mort du Tour de France. On lui demandera de freiner s'il en avait les capacités.

"Remco Evenepoel ? Il faudrait qu'il soit un petit peu plus calme, il est un peu sanguin..."

On parle beaucoup de Pogacar qui est forcément l'attraction de ce Tour de France, comme depuis de nombreuses années déjà. Vingegaard, on l'a aussi un peu évoqué. Evenepoel, bien sûr, il faut en parler. C'est un peu la troisième star de ce Tour. Qu'est-ce que tu attends de lui ? Il a fait un dauphiné que certains vont considérer comme assez décevant. Qu'est-ce que tu attends de lui sur ces trois semaines ?

Je n'attends qu'une chose, c'est qu'il arrive vraiment prêt au départ du Tour. Ce n'était pas le cas l'an dernier. Arriver prêt, ça veut dire qu'il soit beaucoup plus maigre qu'il ne l'est. C'est pour ça que je parlais des 6%. Dans les ascensions, quand ça passe au-dessus, son rapport poids-puissance devient défavorable. Mais en a-t-il conscience ? Est-ce que les gens qui le conseillent et l'encadrent lui ont fait prendre conscience que quand vous avez des kilos en trop, il faut les monter ? Et les monter, ça coûte de l'énergie, ça coûte des watts. C'est la raison. Plus la pente est importante et plus le poids en trop devient un élément de votre incapacité à suivre ceux qui le sont. Oui, s'il arrive à son poids de forme, il peut éventuellement jouer, dans la mesure où il y a un contre-la-monte sur lequel il pourrait faire des écarts. Le deuxième étant en bosse, sur celui-là, il risque plutôt de perdre du temps que d'en gagner. Honnêtement, je le vois acteur, mais pas pour gagner le Tour de France. Il faudrait qu'il soit un petit peu plus calme à certains moments. Il est un peu sanguin, il faut savoir garder son calme.

Et côté français, qu'est-ce qu'on peut attendre ?

J'ai presque envie de vous retourner la question. Et vous, vous attendez quoi et de qui ? Il faut savoir dans quel cours on joue. Non, sur le Tour, les Français ne jouent pas dans la cour des Grands. Sinon, ça se saurait, et depuis longtemps. Le seul qui peut tirer son épingle du jeu, c'est Lenny (Martinez). Encore que je considère, et je l'ai déjà dit, qu'il eût été préférable qu'il ne fasse pas ce Tour de France, où au niveau du général, il n'a rien à espérer. Il a un âge où il a encore besoin d'affirmer sa maturité sur le plan physique, mais également sur le plan mental. S'il doit revivre un Tour comme celui qu'il a vécu l'an dernier, Tour qu'il n'aurait d'ailleurs pas dû faire, il aura beaucoup de mal à remonter la pente.

Aujourd'hui, le mettre dans le Tour est quelque chose pour moi de trop risqué. Compte tenu de son potentiel, il lui reste entre 12 et 14 ans pour gagner le Tour ou être sur le podium. Ce Tour avec un Pogacar, un Vingegaard, qu'est-ce qu'il peut espérer ? Gagner des étapes ? Non, ce n'est pas un coureur pour gagner des étapes. S'il joue le général, il gagnera des étapes. Mais s'il court pour gagner des étapes, oui, c'est bien. Un coup, il finira dans le gruppetto. Deux jours après, il ira faire son numéro, comme il l'a fait au Dauphiné. Mais ce n'est pour ça qu'on attend de Martinez.

"Lenny Martinez, c'est une erreur de faire le Tour de France cette année... comme Thibaut Pinot à l'époque"

Justement, cette année, il est clairement en mode chasse aux étapes. Paris-Nice, Romandie, Dauphiné, 3 en WorldTour. C'est comme ça qu'il a été annoncé sur le Tour de France, avec Buitrago en leader et Martinez en chasseur d'étapes. Pourquoi pas d'ailleurs un maillot à poids aller chercher ? On a Carapaz qui est sorti de l'équation sur ce plan-là. Un Lenny Martinez vainqueur d'étapes et maillot à poids, ce serait quand même un beau Tour de France pour lui, et même de manière générale pour les Français, non ?

Oui, mais déjà ce n'est pas gagné pour le classement de la montagne. Oui, ce serait bien. Ça fait 50 ans que le premier maillot à poids a été introduit sur le Tour de France. Oui, ça peut être un objectif. Mais je le dis encore, ce n'est pas ça qu'on attend de Martinez. Moi, quand je n'ai pas voulu mettre Bernard Hinault en 1977, je n'attendais pas qu'il aille gagner deux étapes. Non, Bernard Hinault avait le potentiel pour gagner le premier Tour de France. Et à une époque, rappelez-vous, les grands champions, les très grands champions, gagnaient le Tour de France la première année où ils se présentaient. Que ce soit Anquetil, Merckx, Hinault... mais il faut être prêt pour ça. Il faut une équipe qui soit prête. Je pense que, d'un autre côté, l'équipe de Bahrain Victorious n'est quand même pas très solide non plus. Donc, pour moi, c'est une erreur de faire le Tour cette année. Comme ça avait été une erreur pour Thibaut Pinot de le faire la première année où il l'a fait.

"Julian Alaphilippe, le potentiel est toujours là mais malheureusement..."

On va parler un peu des autres Français. On a un Tour de France où on retrouve un certain Julian Alaphilippe, de retour sur le Tour. Et on n'en parle pas tant que ça au final, alors que, au niveau français, c'est quand même la star du Tour de France. Qu'est-ce que toi, tu attends de Julian Alaphilippe sur ce Tour ? Est-ce qu'il a les capacités, enfin, de pouvoir renouer avec la victoire sur le Tour ?

On a vu du bon Julian sur le Tour de Suisse, où il a retrouvé un peu de hargne et de l'envie. Mais physiquement, il est quand même en dessous du Julian Alaphilippe il y a 3, 4, 5 ou 6 ans. Et je pense qu'aujourd'hui, le potentiel est toujours là. Mais qu'il a beaucoup de mal maintenant à supporter les hauts taux de lactate et de les supporter sur un certain nombre de minutes; tel qu'il pouvait le faire auparavant. Je pense que, sur ce plan-là, le mental n'est plus là. Maintenant, il a tellement de talent que, s'il cible bien les étapes où il peut aller faire des numéros, il a la possibilité d'aller chercher des victoires d'étapes. Je lui le souhaite parce que c'est un très beau coureur, un très grand champion. Mais malheureusement, il est… Il y a l'expression qu'on utilise dans le cyclisme ou qu'on utilisait, c'est être sur le fil biais. Et je pense qu'il est un peu sur le fil biais.

Pour parler un peu des autres Français, l'année dernière, on a eu une belle édition pour les tricolores sur le Tour, avec trois victoires d'étapes, Romain Bardet, Kevin Vauquelin et Anthony Turgis. Est-ce qu'on peut espérer autant de victoires d'étapes et un Tour qu'on peut considérer aussi réussi du côté des Français cette année ?

Je l'espère. On vient d'évoquer Lenny Martinez. Vauquelin marche également, marche vraiment très très fort. Ensuite, sur le classement général, à part Lenny qu'on a évoqué, on n'a personne pour le classement général aujourd'hui. Guillaume Martin-Guyonnet, il est plutôt, et ce n'est pas péjoratif parce qu'il a toujours été un peu comme ça, en mode diesel. Il est dans une nouvelle équipe, et ce serait quand même bien qu'un jour il gagne une étape sur le Tour de France. Mais là encore, il faut bien cibler les choses. Mais je ne l'ai pas senti cette année supérieur aux autres années. Après, il y en a un qui peut être intéressant, c'est Valentin Paret-Peintre, même si on ne l'a pas beaucoup vu depuis le début de l'année, qui reste un vrai grimpeur.

Peut-être plus en tant qu'équipier d'Evenepoel, Valentin... Est-ce qu'il ne sera pas cantonné à ce rôle de lieutenant pour le Belge ?

Oui, enfin les choses peuvent s'inverser assez vite. Oui, il sera dans le rôle de, mais au moins on le verra. Mais il a des qualités de grimpeur qui sont au-dessus de la normale. Je pense que ce n'est pas par hasard qu'on l'a mis avec Evenepoel. Et ce n'est peut-être pas par hasard qu'on ne l'a pas beaucoup vu depuis le début de l'année non plus.

Un petit mot peut-être pour finir sur la lutte pour le maillot vert. On ne l'a pas encore évoquée. Biniam Girmay est le tenant du titre, mais on a l'impression qu'il arrive avec un déficit de confiance et de forme cette année. Est-ce qu'on peut avoir une très belle lutte entre Jasper Philipsen, Mathieu Van Der Poel, Wout van Aert, Tim Merlier, Jonathan Milan... ? Les sprints, ça va être intéressant à suivre cette année ?

Les sprints, oui, parce que vous avez vraiment des coureurs très doués dans cet exercice. Avec des équipes qui sont aussi souvent bien articulées autour de leurs sprinters. Pour Tim Merlier, ce sera peut-être un peu plus difficile dans la mesure où il est aussi équipier d'Evenepoel. Oui, on va avoir de très beaux sprints. Malheureusement, je ne suis pas sûr que les Français puissent se mêler à la lutte.

"Les critiques sur l'ajout de la butte Montmartre ? S'il faut leur faire une arrivée sur mesure..."

Ça, c'est à peu près sûr. Justement en parlant des sprinteurs, cette dernière étape modifiée, qu'en penser ? Pour les 50 ans de l'arrivée des Champs-Élysées sur le Tour de France, il y a ce rajout de la butte Montmartre qu'on a vu sur les Jeux Olympiques, est-ce que tu as un avis particulier dessus ? On a vu beaucoup de critiques des coureurs et notamment des sprinteurs qui se plaignent de leur avoir enlevé ce petit bonbon de fin de Tour de France. Quel est ton avis sur cette modification ?

Ils n'ont qu'à monter les bosses, c'est tout (rires). S'il faut leur faire une arrivée sur mesure, autant donner le départ et faire un tour de course, c'est tout. Ce qui va peut-être les gêner, tout dépendra du classement général, c'est la petite heure où on se partage les coupes de champagne, ce que je trouve d'ailleurs totalement inadmissible dans une compétition. Une course, il y a un départ, il y a une ligne d'arrivée. Alors, tout le monde aime ça parce que finalement il n'y a pas de course, et puis la course ne part que sur les Champs-Élysées. Ça sera peut-être la même chose cette année, mais il faudra quand même passer la butte Montmartre.

Et pour les sprinteurs, vous êtes coureurs cyclistes, si vous ne passez pas une bosse qui a une ligne d'arrivée derrière, vous sautez, c'est votre problème, ce n'est pas le problème des autres. Ça permettra à des coureurs peut-être un peu moins rapides, mais qui passent les bosses, de l'emporter sur les Champs-Élysées. Puis rappelez-vous que sur les Champs-Élysées, il y a des coureurs qui ont fini tout seuls ou qui ont fini à deux. Mais c'était à l'époque où il n'y avait pas de champagne au départ. Rappelez-vous, Hinault - Zoetemelk qui arrivent à deux sur les Champs-Élysées. C'était parti dans les bosses de la Vallée de Chevreuse. C'était à l'époque où les coureurs n'avaient pas d'oreillettes.

On a fait le tour, et on ne va pas être original, mais le 27 juillet, une fois qu'on aura passé la butte Montmartre, ça serait quoi le podium pour toi à Paris ?

Déjà, pratiquement, tu mets deux coureurs que tu ne veux pas enlever, Vingegaard et Pogacar. Après, Roglic s'il ne tombe pas. Et Evenepoel, je pense que la troisième marche risque de se jouer entre ces deux coureurs.

Donc, un, deux et trois ?

Un, deux et trois ex aequo. Roglic et Evenepoel.

Pas beaucoup de risques pris cette année pour le Druide sur ses pronostics...

Qui en prendrait ?

Merci Cyrille, et bon Tour de France ! Vous allez le suivre quand même ?

Oui, je vais quand même le suivre. Mais je ne ferai pas que ça...