Route - Tim Heemskerk, coach de Jonas Vingegaard : «On sait ce qui fonctionne...»

"Nos caractères introvertis se correspondent"

Heemskerk a rencontré Jonas Vingegaard pour la première fois lorsque tous deux arrivaient dans ce qui était alors la structure Jumbo-Visma. Dès ce premier contact, quelque chose l’a marqué. "Je ne savais pas qui il était. Je l’ai trouvé un peu en retrait dans la pièce. J’ai vite compris qu’il était introverti, quelqu’un qui préfère rester en arrière-plan plutôt que d’être au centre du groupe. Dans le calme. Nos caractères introvertis se correspondent. Une certaine confiance s’est installée très rapidement entre nous."

"Nous n’avions aucune idée du type de coureur qu’il deviendrait. Qu’il gagne deux fois le Tour de France ? Non, jamais nous n’aurions imaginé cela à l’époque. J’ai rapidement compris que Jonas avait encore énormément à apprendre. À l’entraînement, par exemple, il mettait simplement de l’eau dans son bidon", a expliqué Heemsker.

"Il était très nerveux en course..."

Les progrès ont été rapides, mais parfois irréguliers. Les gains physiques sont arrivés vite, mais la compétition a posé d’autres défis. "Lors de sa première course, la Ruta del Sol, on a vu qu’il était encore très nerveux en course. Ce stress limitait ses performances." Même lorsque les résultats suivaient, le poids des responsabilités était lourd à porter. Après avoir pris le maillot de leader sur le Tour de Pologne, Heemskerk se souvient que "le stress l’a empêché de dormir toute la nuit, ce qui a nui à sa récupération le lendemain."

Un thème revient constamment dans les propos de Heemskerk : l’adhésion totale de Vingegaard à la structure et à la méthode. "En termes de rigueur, de respect des consignes, il fait tout, littéralement, au millimètre près. Si on lui demande de rouler cinq heures dans une zone précise, il roule cinq heures exactement dans cette zone. Il comprend parfaitement qu’en respectant à la lettre les plans d’entraînement, on peut identifier précisément ce qui fonctionne ou non pour lui." Selon Heemskerk, cette constance a permis au staff de performance d’affiner la préparation avec une clarté rare.