Route - Le Tour de France 2023.. à quel coureur ce Tour convient le mieux

Par Titouan LABOURIE le 13/12/2022 à 18:31

Photo : Sirotti

Le parcours du Tour de France 2023 a été dévoilé il y a quelques jours, au Palais des Congrès. Cette 110e édition emmènera les coureurs de Bilbao à Paris, en passant par les cinq massifs montagneux français. Comme chaque année, tous les suiveurs y vont de leurs analyses. Certains disent qu'il est déséquilibré, qu'il y a trop de montagne, d'autres disent qu'il n'y en a pas assez. Même débat autour des sprints, quelques-uns en annoncent huit, d'autres n'en voient potentiellement que quatre ou cinq... Mais alors qu'en est-il réellement ? Quelles sont les caractéristiques de ce parcours ? Et surtout à quels coureurs convient-il ?

Vidéo - Tout savoir sur le parcours du Tour de France 2023 !

 

Les rouleurs délaissés

Pour commencer, quelques chiffres : ce Tour de France contiendra 3 404 kilomètres, 30 cols (Hors catégories, 1e catégorie ou 2e catégorie), 4 arrivées au sommet et 22 kilomètres de contre-la-montre. L'organisation déclare 6 étapes de plaine, 6 accidentées, 8 de montagne et un chrono.

La première chose qui saute aux yeux en voyant ces chiffres, c'est le très faible kilométrage de contre-la-montre, uniquement 22 kilomètres, c'est seulement la deuxième fois de l'histoire où il y a aussi peu de chrono individuel sur un Tour de France (derrière l'édition 2015 et ses 13,8km). D'autant plus que ce seul chrono est très vallonné. Ceci avantage directement des purs grimpeurs avec des capacités très limités en contre-la-montre comme Mikel Landa (Bahrain-Victorious), Enric Mas (Movistar Team), Jai Hindley (Bora-Hansgrohe) ou encore les Français Romain Bardet (Team DSM) et David Gaudu (Groupama-FDJ).

En revanche, les excellents rouleurs que sont Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl), Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), Geraint Thomas (INEOS Grenadiers), Primoz Roglic et Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) auront moins d'occasions de creuser des écarts. Mais les plus grands oubliés sont sûrement les purs rouleurs, en effet, il serait très étonnant de retrouver Filippo Ganna (INEOS Grenadiers), Stefan Küng (Groupama-FDJ) ou même Stefan Bisseger (EF Education Easy-Post) au départ à Bilbao.

 

Combien de chances pour les sprinteurs ?

Après une édition 2022 les laissant sur le côté, avec seulement trois sprints massifs, le Tour de France 2023 redonnera de nombreuses chances aux sprinteurs. S'il on a pu entendre par ici et là que peu d'occasions seraient donnés aux hommes rapides, c'est totalement faux. En effet, cinq étapes semblent déjà promises à des sprints massifs, Bayonne (étape 3), Norgaro (étape 4), Bordeaux (étape 7), Moulins (étape 11) et Paris (étape 21). S'ajoutent à celles-là les étapes de Limoges (étape 8), avec une arrivée similaire à 2016 où Marcel Kittel avait devancé Bryan Coquard de quelques millimètres, de Belleville-en-Beaujolais (étape 12), de Bourg-en-Bresse (étape 18) et de Poligny (étape 19) qui pourraient également sourire aux plus costauds d'entre eux.

Cinq étapes semblent donc réservés aux purs sprinteurs, les Fabio Jakobsen (Quick-Step Alpha Vinyl), Dylan Groenewegen (BikeExchange-Jayco) ou encore Mark Cavendish devraient donc avoir ces quelques occasions. Mais pour ceux qui passent bien les bosses à l'image de Jasper Philipsen (Alpecin-Fénix), Mads Pedersen (Trek-Segafredo) ou Biniam Girmay (Intermarché-Wanty-Gobert), sans parler de Wout Van Aert (Jumbo-Visma) qui est capable de gagner sur tous les terrains, ce nombre d'occasions est quasiment doublé.

 

Les baroudeurs à la fête

Comme lors des deux dernières années, les baroudeurs devraient avoir de nombreuses chances de s'exprimer. En 2021, nous pouvons décompter neuf victoires pour les échappées et sept en 2022. Pour cette 110e édition, les chiffres devraient être similaires. Si les quatre premières étapes, avec les deux étapes basques et deux sprints, ne devraient pas revenir aux échappées, les 5e et 6e jours de courses avec la traversée des Pyrénées pourraient déjà convenir à des baroudeurs, et pourquoi pas avec le maillot jaune en prime. La 10e étape, entre Vulcania et Issoire, semble quant à elle promise aux échappées, avec un parcours trop dur pour les sprinteurs, mais pas assez pour les grimpeurs.

Puis vient un enchaînement entre la 12e et la 20e étape où tous les jours, hormis sur le contre-la-montre, nous pourrions voir un baroudeur lever les bras. En effet entre la traversée du Massif Central, des Alpes, du Jura et des Vosges, de nombreuses échappées pourraient aller au bout. Les étapes 18 et 19 sont sur le papier destinés à des sprinteurs costauds, mais avec leur placement en fin de Tour, elles pourraient très bien sourire à des baroudeurs.

Les experts de l'attaque du kilomètre zéro devraient donc être présent sur ce Tour. Des noms tels que Lennard Kämna (BORA-Hansgrohe), Matej Mohoric (Bahrain-Victorious), Soren Kragh Andersen (Alpecin-Deceuninck en 2023), Bob Jungels (BORA-Hansgrohe en 2023) ou Magnus Cort-Nielsen (EF Education-EasyPost) nous viennent directement en tête. Sans oublier les incontournables Wout Van Aert (Jumbo-Visma), Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deuceuninck), Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha Vinyl) ou même Tom Pidcock (INEOS Grenadiers), qui sont capables de gagner sur de nombreux terrains.

 

Et qu'en est-il de la montagne ?

Voilà ce qu'il fait principalement débat chez les suiveurs... les étapes de montagne. Si les deux premières étapes basques ne sont pas réellement de la montagne, il faudra déjà être en forme pour les favoris du classement général. Nous comptons donc huit étapes de montagne. Nous pouvons les classer en plusieurs catégories, premièrement celles qui devraient être des courses de côtes avec le Puy de Dôme (étape 9) et le Grand Colombier (étape 15). Les autres sont composés de plusieurs cols. Mais est-ce réellement une bonne nouvelle pour le spectacle ?

Si l'étape 20 possède un tracé attractif pour les attaquants, les autres parcours n'incitent pas à des offensives lointaines. Sur la cinquième étape, nous ne devrions pas assister à des mouvements de courses avant l'ultime montée (Col de Marie Blanque), l'autre étape Pyrénéenne pourrait plus s'y prêter mais son placement en première semaine ainsi que la relative facilité de l'ascension vers Cauteret pourraient dissuader les attaquants. L'effet inverse pourrait se constater sur les étapes de Morzine (étape 14), de Saint-Gervais (étape 15) et de Courchevel (étape 17), puisque l'ascension la plus difficile du jour est à chaque fois placée en dernier, ce qui décourage souvent les offensives.

Si l'on peut saluer le nombre d'étapes de montagne, mais aussi leurs différences, avec des arrivées au sommet, en descentes, sur un plateau... quelques regrets peuvent aussi venir. Sur le papier, aucune étape n'est aussi compliquée que celle du Col du Granon ou de Hautacam l'année dernière. Nous n'avons pas non plus d'étape de plus de 200km ou de moins de 100km, les distances sont relativement similaires.

 

À qui ce parcours convient réellement ?

En analysant le tracé de ce 110e Tour de France, une chose est sûre, le parcours est plutôt équilibré. Hormis les rouleurs, toutes les catégories de coureurs auront une chance de briller. Les sprinteurs auront leurs occasions, tout comme les puncheurs, les baroudeurs ou les grimpeurs. Si nous devons dégager un favoris avec ce parcours, ce serait certainement Tadej Pogacar ! Sur le papier, ce parcours lui convient quasi-parfaitement. Étant l'un des coureurs les plus complets du peloton, les étapes de transitions et de moyenne montagne ne lui font pas peur, le chrono vallonné en troisième semaine pourrait lui rappeler au bon souvenir de 2020...

Mais c'est surtout l'absence d'étapes de montagne avec un enchaînement de plusieurs cols très difficiles qui nous fait penser cela. À chaque fois que l'on a vu le Slovène en difficulté c'est sur des long cols, avec une durée de montée supérieure à 35-40 minutes. Sur ce Tour seuls le Tourmalet, le Grand Colombier et le Col de la Loze rentrent dans cette catégorie. Un avantage certain pour Pogacar. Évidemment, Jonas Vingegaard, le tenant du titre, n'est pas à oublier, tout comme Primoz Roglic. Mais, pour les hommes de la Jumbo-Visma, le parcours ne rend pas aussi facile une stratégie d'équipe, à l'image de ce qu'on a pu assister sur la 11e étape du Tour cette année. Côté Français, le tracé convient parfaitement à nos coureurs, que ce soit pour les sprinteurs que sont Arnaud Démare (Groupama-FDJ) ou Bryan Coquard (Cofidis), les baroudeurs et puncheurs à l'image de Julian Alaphilippe et de Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) ou pour Romain Bardet et David Gaudu qui vont jouer le classement général.

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