ITW - Mickaël Chérel : «Un top 5 avec Romain Bardet»

 

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Coureur de l'ombre, coéquipier modèle, Mickaël Chérel n'a pas souvent l'occasion d'être dans la lumière. Mais il a souvent été là en coulisse, lors des succès de son équipe, pour aider ses leaders, dont Romain Bardet. Le coureur de l'équipe AG2R La Mondiale prendra ce samedi le départ de son quatrième Tour de France, avec l'ambition, comme toujours, de faire gagner le collectif. 18e du Tour l'an passé, malgré un statut d'équipier, il a accepté de répondre aux questions de Cyclism'Actu avant de revenir dans sa Normandie natale pour le Grand Départ de la Grande Boucle, 103e du nom. 

 

Mickaël, vous avez bien commencé l'année sur La Méditerranéenne (4e) et le Tour du Haut-Var Matin (6e), êtes-vous satisfait de ces résultats ?

Je suis satisfait. Évidemment, j'aurais aimé gagner sur l'une de ces courses où j'avais carte blanche en début de saison. Je sais que mon rôle au sein de l'équipe est d'accompagner les leaders dans la montagne, travailler pour Romain (Bardet) essentiellement, avec qui je partage une grande partie de mon programme de course. J'avais des opportunités sur ces courses de début de saison, on me l'avait dit assez tôt cet hiver, donc j'étais motivé. De plus, j'étais dans la région dans laquelle je vis actuellement. C'est vrai que c'étaient de belles satisfactions pour moi, même si j'aurais aimé en remporter une. 

 

Vous n'avez toujours pas gagné chez les pros, est-ce une déception pour vous ?

Non, je ne le prends vraiment pas comme ça. Ce que l'on me demande, c'est de travailler pour les leaders. Si j'avais un calendrier un peu moins étoffé et plus ouvert avec plus de Coupes de France ou plus de classes 1, c'est clair que j'en aurais déjà remporté, c'est certain. Mais chaque saison, depuis très longtemps, j'ai un calendrier axé à 80%, voire 90% sur les courses WorldTour. Quand on me demande de jouer les équipiers pour un leader, je le fais à 100%, et ce n'est pas facile de gagner dans ces cas-là. Il n'y a aucune déception, je suis très satisfait de ma carrière, de la tournure qu'elle a prise quand je suis arrivé chez AG2R La Mondiale, je m'épanouis dans le rôle que j'ai, et j'ai envie de progresser dans ce sens. Évidemment, le couronnement serait de gagner une étape sur une grande course quand j'en aurai l'opportunité, mais ce n'est pas ce pour quoi je suis sur le Tour de France prochainement. On a une équipe axée autour de Romain, et je connais ma tâche, c'est celle que j'ai une grande partie de la saison. 

 

À propos de Romain, quelles sont ses chances sur ce Tour selon vous ?

Un top 10, ce serait vraiment le minimum. Ce qu'on vise, et ce qu'il vise, c'est le top 5, évidemment. Maintenant, on sait que sur trois semaines, il y a énormément d'aléas, de péripéties, des grands leaders qui perdent du temps sur chute, sur crevaison, sur défaillance... Comme sur chaque grand Tour, il faut essayer de déjouer tous ces pièges, et on est là pour l'aider dans ce sens. Il a prouvé sur le Dauphiné en faisant 2e, qu'il était du niveau des meilleurs. C'est très ouvert, et tout est possible. 

 

AG2R aura une belle équipe sur la Grande Boucle, avec des coureurs qui ont déjà remporté des étapes. Aurez-vous aussi des opportunités pour aller dans des échappées ?

Je l'espère. J'espère avoir des opportunités quand on arrivera sur les étapes montagneuses. Mais l'objectif numéro 1 de l'équipe sera très probablement le classement général avec Romain, et le deuxième objectif sera la victoire d'étape avec l'un d'entre nous. Si je suis celui qui peut offrir une victoire à l'équipe, ce sera formidable. On espère remplir tous les objectifs qui nous seront confiés, et la victoire d'étape en fera partie, et on sera motivés pour. J'espère que l'on me donnera carte blanche pour des étapes. 

 

Comme vous nous l'avez dit, vous n'avez pas pu participer aux Championnats de France pour cause de maladie. Cela a-t-il un impact sur votre préparation ?

Ce n'est pas une fin de préparation optimale, mais la préparation a été très bonne jusqu'à présent. Quand on est sportif de haut niveau, il faut savoir jouer avec tous ces aléas et savoir faire face à cela. J'ai décidé, avec l'accord de l'équipe, de déclarer forfait pour les Championnats de France. Je vais suivre une cure d'antibiotiques pendant une semaine, et j'espère être guéri pour le départ du Tour de France, mais selon moi il n'y aura pas de problèmes. 

 

Avez-vous des certitudes quant à votre programme après la fin du Tour ?

Il est essentiellement axé sur les courses d'une journée : la Clasica San Sebastian immédiatement aprè le Tour, puis une assez longue coupure pour une reprise au Grand Prix de Plouay, puis les classiques canadiennes et les classiques italiennes en fin de saison, telles que le Tour de Lombardie. Je ne ferai pas La Vuelta cette année. 

 

Aspirez-vous à un rôle de leader dans les prochaines années, avec davantage de responsabilités personnelles ?

Je préfère être un bon équipier qu'un mauvais leader. Dans le vélo, au haut niveau, des laeders capables de faire des grandes choses, il n'y en a qu'un ou deux par équipe WorldTour. Je sais que ce sera compliqué. Après, AG2R m'offre un calendrier depuis quelques saisons maintenant. J'ai quelques opportunités en début de saison, puis je me satisfait entièrement du rôle que j'ai et de ce que j'apporte à l'équipe. Pour le moment, je me sens très bien dans l'équipe. Je ne pense aucunement à avoir ce rôle un jour, ou du moins pas pour le moment. 

 

Vous privilégierez donc une prolongation de contrat qu'un changement d'équipe en fin de saison ?

Tout-à-fait. Je suis vraiment très bien dans l'équipe, donc il n'y a aucune raison que cela s'arrête.