INTERVIEW - Jean-François Bourlart : «La 1ère étape du Tour... on y pense»

Jean-François Bourlart, tous nos meilleurs vœux. Nouveau maillot, partenariat prolongé... On ne peut plus dire qu'Intermarché-Wanty est une petite équipe !

On reste sans doute un petit budget du World Tour, ça c'est sûr, mais je pense qu'en termes de résultats, de performance et d'organisation, on mérite notre place en World Tour. On a eu plus de 67 victoires ces 4 dernières années pour nos débuts en World Tour, avec pas mal de coureurs différents, avec des top 10 et des victoires dans les 3 grands tours, avec des victoires sur des courses d'un jour World Tour... je pense qu'on est à notre place.

Quelle évolution, si on vous avait dit ça, il y a 4 ou 5 ans ?

Oui c'est vrai qu'à un moment donné ça s'est précipité. On construit ce projet quand même depuis 2001, on a commencé tout en bas de l'échelle avec un petit club, le Vélo Club d'Ath, on a grimpé les échelons chaque année, division 3, division 2, avec une accession au World Tour en 2021. Et voilà, c'est une remise en question constante sur notre manière de travailler, sur la performance, sur notre manière d'aborder les courses, etc... et je pense que ça paye.

L'année 2024, c'est vraiment votre plus belle saison au final ?

Alors en termes de qualité certainement, peut-être pas en termes de nombre de victoires, mais je pense que quand on peut faire une saison avec 3 victoires sur le Tour, un maillot vert au final et quelques belles victoires comme on l'a eu en 2024, pour nous c'est quand même une année de référence.

On connaît votre équipe depuis longtemps, s'il y a un truc qui a changé, ça serait quoi ?

Je ne suis pas sûr qu'il y ait des choses qui ont changé, on évolue un peu, on garde quand même notre histoire, on garde quand même nos racines, on reste l'équipe belge qui a commencé au bas de l'échelle, qui a monté les échelons et qui rêve toujours de mieux. C'est sûr qu'on se remet en question, qu'on travaille peut-être différemment de nos débuts, mais on reste une équipe ambitieuse qui se sert les coudes et la famille qu'on a créée au début.

Ce qui est quand même fort, Biniam Girmay l'a dit en interview lors du stage, c'est qu'il a eu plein de propositions de grosses équipes, et vous, alors que plein
de coureurs cèdent aux sirènes de l'argent, vous arrivez à garder votre vedette...

Oui, je pense que c'est qu'il se sent bien, c'est lui qui peut vous le dire, mais en tout cas la relation avec lui est bonne, la relation avec ses équipiers est bonne. Bien sûr on s'est aligné aussi au niveau du salaire et je pense qu'il a des conditions correctes chez nous, mais plus que ça, c'est vraiment l'atmosphère, l'ambiance familiale et ce qu'on peut lui offrir en plus du salaire qui lui plaît. Et on est très fiers qu'il reste dans notre équipe et qu'il continue à nous faire progresser dans le futur.

Vous l'avez dit, après une année 2024 faste, en 2025 il faut aller chercher le monument qui vous manque ?

2025 ou après, parce qu'on sait que c'est difficile de gagner un monument. Je pense qu'il n'y a que deux ou trois équipes l'année passée qui ont remporté des monuments, c'est pour les grosses armadas en principe. Mais on a quand même un coureur spécial qui va vite au sprint dans des petits groupes, on pense que Milan-Sorremo un jour peut lui convenir, ça peut être en 2025 ou plus tard. On pense que quand il aura pris encore quelques années d'expérience, il y a d'autres classiques qui lui conviendront aussi et donc on est assez ambitieux par rapport à Biniam et par rapport au futur.

En France, on a pu entendre certaines inquiétudes, comme celles d'Emmanuel Hubert de l'équipe Arkéa-B&B Hotels, vous tout va bien de ce côté-là ?

Tout va bien, ce n'est pas facile parce qu'on reste à des plus petits budgets du World Tour, on se bat tous les jours pour y arriver, c'est vrai qu'on a un modèle économique avec pas mal de sponsors qui nous permettent d'avoir une bonne base. Mais voilà, on doit faire attention, on ne doit pas faire de bêtises au niveau des investissements non plus, mais je pense qu'on travaille avec notre budget, on a les coureurs qui correspondent à notre budget, on a le fonctionnement qui correspond à notre budget. Je pense que le fait de re-signer 4 ans avec Intermarché pour nous c'est une bonne nouvelle, ça nous permet de travailler sereinement et de construire la suite.

Un dernier mot, s'il y a un truc à cocher en 2025 pour Jean-François Bourlart, ça serait quoi ?

La première étape du Tour à Lille. Tout proche de la Belgique avec un maillot jaune. On y pense.