Chronique - Marc Fayet : «Bessèges ! Merci à toutes les personnes éclairées…»

"Voici donc qu’une armée de T…D…C… "

On sait que la haute gastronomie est souvent soumise aux jugements les plus rigoureux de ceux qui comme Michelin ou Gault et Millau attribuent ou retirent Etoiles ou Toques pour noter les établissements visités. Ces notations font parfois la gloire ou la chute d’une maison et il suffit d’un rien, une sauce un peu trop salée, une cuisson trop rosée, un légume trop croquant ou un croquant trop mou pour que le juge venu effectuer sa mission de goûteur-expert fasse chuter de son piédestal quelques grands cuisiniers. Et l’histoire comporte quelques exemples de grands restaurateurs préférant mettre fin à leur jour pour ne pas avoir à supporter la honte du déclassement.

Eh bien ce qu’il s’est passé à Bessèges ressemble à ce genre de situation. Voici qu’en raison de deux situations délicates se reproduisant des centaines de fois sur les organisations cyclistes et qui parviennent à être évitées ou maîtrisées (Combien de fois nous organisateurs, nous sommes-nous retrouvés en avant course à devoir faire de grands gestes avec force klaxons pour intimer des véhicules à se ranger malgré le passage au préalable d’une escorte de la garde républicaine et d’une équipe de motards sécurité !?) 

Voici donc qu’une armée de T…D…C… (Consulter la récente définition de Jean-René Bernaudeau) a décidé de blâmer immédiatement l’organisateur en se retirant hautainement de l’épreuve sans se soucier de l’effet déplorable que cela peut provoquer pour l’image de l’ensemble des organisations, en affichant un mépris manifeste pour ceux qui parfois durant des décennies mettent leur santé en jeu pour permettre à l’événement cycliste d’exister. Tous uniquement animés par la passion et la volonté de faire vivre le cyclisme et qui décident pourtant de continuer malgré les prévenances de leurs familles et les mises en garde de leurs médecins. Il est trop facile de considérer 2 incidents imprévisibles, immaitrisables, sortes de manque de chance, comme faute inacceptable justifiant un abandon immédiat. 

Étoile de Bessèges - Jean-René Bernaudeau : «Un comportement de trous du cul» #EDB2025 #EDB25 #Bernaudeau #AllezTotalEnergies #Cycling #Cyclismehttps://t.co/de3hb39Rg8

— Cyclism'Actu (@cyclismactu) February 9, 2025

"Merci à tous ces managers, institutions, observateurs éclairés... "

Nous avons tous en mémoire de multiples situations rocambolesques, dramatiques où l’inconscience ou bien l’ignorance des spectateurs ont provoqué ou manqué de provoquer des drames, malgré l’hyper professionnalisation de l’organisation, quand ce n’est pas une arche dégonflée qui tombe devant le peloton, une pluie de grêle qui s’abat en quelques secondes, des coureurs prenant le risque de passer sous une barrière de passage à niveau juste avant le passage… etc… 

Et jamais nous n’avions vu des Team préférer s’arrêter devant le danger affronté ou miraculeusement évité. Ces équipes très richement dotées feraient-elles la même chose si ce genre de déconvenue se produisait sur le Tour de France ou Paris-Roubaix ? Certes non ! car il y a trop à gagner et la sécurité semble moins impérieuses, à croire que nos épreuves ne sont qu’un passe-temps pour eux et qu’ils préfèrent chez nous le risque zéro pour pouvoir sur les plus grandes épreuves mondiales encourir tous les autres. Cette étoile qu’ils ont ainsi retiré à Bessèges ressemble à celle argumentée chez le restaurateur par la cuisson manquée à cause d’un four défectueux ou le croquant trop mou en raison d’une noix trop tendre, et la bonne étoile qui a plané pourtant durant plus de 50 ans semble avoir pâli tout à coup.

Patrick Chassé dénonce une « hypocrisie » sur l'Étoile de Bessèges

« Y aurait-il un cyclisme pour les grandes équipes et un cyclisme pour les équipes plus modestes ? » #lequipeVELO pic.twitter.com/aiFuLaqorW

— la chaine L'Équipe (@lachainelequipe) February 8, 2025

Merci à tous ces managers, institutions, observateurs éclairés qui ces derniers jours n’ont eu de cesse que de la faire briller à nouveau car cette étoile, elle est également chez nous dans toute la France, c’est celle qu’il nous reste dans les yeux à nous tous, organisateurs qui continuons à croire à ce que nous faisons pour ce sport que nous voulons voir vivre et survivre en dépit de toutes médisances, continuant, si le doute subsistait,  à renforcer la sécurité de nos épreuves, sans hélas être parvenus à contrôler la bêtise des inconscients, les bévues des maladroits et la fatuité des Nantis (consulter l’analyse de Patrick Chassé ci-dessus).