INTERVIEW - Remco Evenepoel: «Les voir... ça m'a motivé encore plus pour revenir»

Par Titouan LABOURIE le 17/04/2025 à 18:46. Mis à jour le 18/04/2025 à 11:31.
INTERVIEW - Remco Evenepoel: «Les voir... ça m'a motivé encore plus pour revenir»
INTERVIEW
Photo : @CyclismActu / Sirotti

Quatre mois après sa grave chute, Remco Evenepoel s’apprête à faire son retour à la compétition ce vendredi, à l’occasion de La Flèche Brabançonne (De Brabantse Pijl, en version originale). Une reprise qui fera office de test grandeur nature avant d’entrer dans le vif du sujet, avec en ligne de mire Liège-Bastogne-Liège, où il visera un troisième succès le 27 avril prochain. Présent en conférence de presse ce jeudi, le Belge de la Soudal-Quick Step, est revenu sur ces derniers mois compliqués et a évoqué ses objectifs pour la suite du printemps. Remco Evenepoel face à la presse ce jeudi 17 avril dont Cyclism'Actu et le champion belge a répondu à toutes les questions.

Vidéo - Remco Evenepoel... face à la presse avant son grand retour !

Lire la suite de l'article

 

"J’ai dû rester six semaines sans rien faire, et ça a été dur à accepter"

Comment avez-vous vécu cette nouvelle chute ?

Ce n’est pas la première chute que j’ai connue. Chuter en pleine off-season, ce n’était pas facile, surtout en voyant que tout le monde recommençait à s’entraîner. J’ai dû rester six semaines sans rien faire, et ça a été dur à accepter. Par rapport à ma chute en Lombardie, à l’époque, il faisait bon, c’était pendant les vacances, je pouvais sortir en chaise roulante ou avec des béquilles. Là, je devais rester à l’intérieur à cause de la météo en Belgique. Et puis, c’était la deuxième chute sur la même épaule en quelques mois. Mais aujourd’hui, je suis de retour et je me sens bien.

 

Quel rôle joue la religion dans votre vie ?

J’ai découvert la religion l’année dernière, c’est quelque chose que je partage avec Oumi, et on en est fiers. Je pense que chacun doit avoir son propre rapport à la foi. Pour moi, ça m’aide à affronter les épreuves de la vie. C’est quelque chose de beau. Si c’est l’Islam ? Oui, c’est l’Islam.

 

Comment s’est passée votre reprise après six semaines d’arrêt ?

J’ai pu remonter sur un vélo pour la première fois le 1er février. Avant ça, je faisais du home-trainer, mais ce n’est pas pareil. Le premier mois, c’était difficile de faire de vrais exercices. En Espagne, avec ma femme, j’ai pu reprendre des séances plus intenses. Ce n’était pas simple, je n’avais qu’un mois d’entraînement dans les jambes, mon corps n’était pas prêt. Mais j’ai bien progressé ces dernières semaines, et ce retour à la compétition ne vient pas trop tôt. Je suis prêt. J’ai travaillé l’endurance, les intensités… Je ne suis pas encore à 100 %, mais je suis en bonne forme. Est-ce que ce sera suffisant pour battre des coureurs comme Pogacar ou Pidcock, qui sont en pleine forme ? On verra dimanche et la semaine prochaine. Je suis simplement heureux d’être de retour. Ces prochaines semaines vont m’aider à préparer mes grands objectifs : le Tour et les championnats du monde.

 

"Voir Tadej et Mathieu à l’avant..."

Quelles sont les séquelles de vos chutes au niveau de l’épaule ?

On a découvert après plusieurs semaines une blessure à un nerf, qui n’est pas encore totalement guérie. Il y a un muscle de l’épaule qui ne fonctionne pas du tout pour le moment. Heureusement, ce n’est pas un muscle essentiel pour un cycliste. Si j’avais été basketteur, tennisman ou volleyeur, ma carrière serait sûrement terminée. Heureusement, je suis cycliste. Demain, on va devoir utiliser pas mal de tape pour stabiliser l’épaule, notamment avec les secteurs pavés. Ce n’est pas l’idéal, mais mes jambes tournent bien, et c’est ça le plus important.

 

Quel regard portez-vous sur les performances de Pogacar et Van der Poel sur les Classiques ?

Bien sûr que j’ai regardé les courses, je suis fan de vélo ! Ce sont de magnifiques épreuves, avec de vrais duels entre grands champions. Voir Tadej et Mathieu à l’avant, c’était impressionnant. Et franchement, ça m’a donné de la motivation pour m’entraîner encore plus fort, dans l’espoir de pouvoir rivaliser avec eux un jour.

 

Vous voyez-vous un jour au départ de courses comme Milan-Sanremo, le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix ?

Oui, évidemment que je participerai un jour à Milan-Sanremo et au Tour des Flandres. Pour Roubaix, on verra. Cela dépendra de ma motivation et de mes objectifs. La course est une semaine avant les Ardennaises, et c’est là que j’ai mes meilleures chances de victoire. Donc il y a de fortes chances que je fasse l’impasse sur Roubaix pour me concentrer sur le Tour des Flandres.

 

"J'ai pensé à arrêter ma carrière"

Avez-vous envisagé d’arrêter votre carrière après cette nouvelle chute ?

Oui, j’y ai vraiment pensé. Les blessures étaient sérieuses. Les ligaments de mon épaule étaient détruits, l’opération a été lourde. Et ensuite, ce problème au nerf, qui a paralysé une partie de l’épaule, a été très difficile à accepter. C’était la deuxième fois en six mois que je touchais cette épaule. À un moment donné, on se demande si elle retrouvera un jour 100 % de ses capacités. Le message que j’ai publié sur Instagram était très personnel, c’est d’ailleurs l’un des rares posts que j’ai écrits moi-même ces dernières années. J’avais besoin de montrer à quel point cette période avait été difficile. Mais aujourd’hui, je vais bien. Je suis heureux d’être de retour. Ma femme, mes amis, ma famille ont vu l’évolution. J’espère que ça ne fera qu’aller mieux désormais.

 

La dernière étape potentiellement du Tour de France pourrait passer par Montmartre, où vous avez gagné l'été dernier. Est-ce que ça vous motive ?

Honnêtement, j'espère que ça ne sera pas le cas. Je pense qu'on aura déjà assez de stress dans la première semaine au nord de la France. Puis, il y aura beaucoup d'étapes dans la dernière semaine qui seront assez dures. Donc, pour moi, on peut garder l'étape assez plate sur les Champs-Élysées et pas nécessairement prendre encore la montée de Montmartre parce que ça va donner encore plus de stress et plus de tensions dans le peloton. Donc, j'espère qu'on va rester autour de l'Arc de Triomphe et qu'on ne sortira pas vers Montmartre.

 

"Reprendre la compétition, ici, chez moi..."

Sur la campagne d'Ardennaises qui arrive, quel est votre état de forme ? Quels sont vos objectifs ? Est-ce que vous pensez que la victoire est possible sur les trois courses à venir ?

On verra. Je pense que ce sont mes courses préférées dans le printemps. Ce sont des parcours que je connais très bien. Je m'y entraîne déjà depuis que j'ai 17 ans. C'est quelque chose qui me va bien, qui me plaît. J'ai essayé de venir ici en meilleure forme possible. J'ai eu de bons entraînements dans les dernières deux semaines avec l'équipe à Sierra Nevada. Avant ce stage, c'était un peu plus dur. J'ai eu beaucoup de difficultés à faire des exercices. Mais de plus en plus, j'ai commencé à trouver des bonnes jambes, des bonnes sensations. J'espère encore trouver quelques pourcentages dans les prochaines trois courses, que je serai à 100% avant Liège. C'est toujours dur d'arriver à 100 %. Je veux profiter aussi parce que ça fait déjà six ou sept mois que je n'ai plus eu de compétition. Pour reprendre demain (vendredi) ici, chez moi, presque à la maison. Parce qu'on va passer un kilomètre de chez moi, aussi un kilomètre de chez mes parents. Donc ça va être chouette de reprendre. Je vais essayer de prendre du plaisir et juste profiter de pouvoir à nouveau rouler à vélo.

 

Battre Tadej Pogacar, ça vous paraît possible ?

Si on n'y croit pas, je pense que je ne serai pas au départ. C'est clair que je me suis entraîné et je ne suis pas resté dans le fauteuil pendant des mois. J'ai essayé de trouver une bonne forme, de trouver des bonnes jambes. Il faut toujours faire la course. Amstel et Liège sont des courses assez longues. Liège, j'ai déjà gagné deux fois, donc je la connais très bien. Amstel, ça va être la première fois. J'ai fait une reconnaissance, donc je sais à quoi m'attendre. Si les jambes sont là, pourquoi pas ? Je pense qu'il faut juste un peu trouver la confiance demain et puis on est reparti.

L'info en continu

20:17 INTERVIEW logo vidéoClément Champoussin : "L'ambiance est moins stressante qu'en France" 20:00 INTERVIEW logo vidéoMarc Madiot : "J’attends que tous mes coureurs soient revanchards..." 19:55 Route Après Fränk Schleck... Andy intègre le staff de l'équipe Lidl-Trek 19:51 Média 9,99 euros, 1 an : abonnez-vous pour avoir Cyclism'Actu sans pub & pop up 19:46 Route Tadej Pogacar explose son propre record dans le Coll de Rates 19:28 Route Brandon McNulty... de retour sur le Tour de France en 2026, 4 ans après ? 19:08 INTERVIEW logo vidéoAlexandre Vinokourov : "C’était compliqué physiquement et mentalement" 18:52 INTERVIEW logo vidéoCédric Vasseur : "J'ai disparu... mais j'ai digéré la page Cofidis" 18:49 INTERVIEW logo vidéoMorgan Saussine, Data Scientist : "La data peut éclairer la stratégie" 18:34 Route Du nouveau avec la création INEOS Grenadiers Racing Academy en 2026 18:18 Muscat Classic La Muscat Classic va changer de catégorie en 2026 17:58 INTERVIEW logo vidéoValentin Madouas : "Cela nous a permis de comprendre nos lacunes..." 17:53 Route Lennard Kämna : "L'objectif, c'est d'être sur le Tour de France en juillet" 17:40 Paris-Nice logo vidéoLe parcours de Paris-Nice 2026... classique et mini-Tour 17:29 INTERVIEW logo vidéoNicolas Vinokourov: "Avec mon père ou non, je me sens bien chez Astana" 17:23 Route L'équipe Team TotalEnergies, nouveau maillot et clin d'oeil... votre avis ? 17:08 Route Guillaume Martin-Guyonnet : "Je vais aussi vite qu'Armstrong..." 16:50 Route Jonathan Vaughters : "Le modèle économique du vélo est incohérent" 16:24 Route Les Boucles Drôme Ardèche 2026… 12 équipes WorldTour sont annoncées 15:33 Tour d'Espagne Steven Kruijswijk : "C'est rare qu’un Grand Tour passe chez vous"
fleche bas fleche haut
Publicité SW

Nos Partenaires

Publicité SW

Sondage

Selon vous, quelle équipe est la plus susceptible de battre UAE au classement UCI en 2026 ?











Publicité ADS
-
-