Chronique - Cyrille Guimard : «Les stars actuelles ont du charisme... »

Alaphilippe forfait pour l'Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne... un nouveau coup dur

Julian Alaphilippe est un bon galérien. Depuis un peu plus d'un an il a un programme de course et d'entraînement qui n'est pas des plus rationnel. Chaque chute fait qu'à chaque fois vous êtes arrêté 15 jours / 3 semaines... Si l'on fait le bilan de ses charges de travail depuis le début de l'année dernière, il n'a eu des charges de travail véritablement rationnelles que sur des très petites périodes. Ce qu'il fait qu'il n'a pas le temps nécessaire pour revenir à son meilleur niveau. C'est la raison pour laquelle il n'arrive pas à retrouver la cadence et le rythme depuis le début de saison, d'autant qu'il n'est pas spécialement épargné. Et la succession de ses problèmes a une conséquence énorme sur son mental, sur sa joie de vivre... Il a toujours été un coureur qui décidait de l'orientation de la course, qui avait un impact, lui et son équipe. Au sein d'un groupe, c'est un leader, un leader qui emmène avec lui. Et tout ça a disparu, quand on perd ces qualités, on n'est plus le meneur de l'équipe. On a l'impression qu'il a perdu l'envie, le désir, la joie. Est-ce-que Julian, aujourd'hui, a encore du plaisir à faire du vélo après toutes ses galères ? Ce n'est pas le sentiment qu'on a.

Alaphilippe dans le rôle d'équipier d'Evenepoel sur Liège-Bastogne-Liège, un choix compréhensible ?

Je ne suis pas à l'intérieur de l'équipe, je ne maîtrise pas ses programmes d'entraînement, il y a énormément de paramètres que l'on ne maîtrise pas. Est-ce que c'est une bonne chose ou pas ? Je ne sais pas quel était la nature de son problème de genou. [...] C'est quand même un monsieur qui a porté pendant deux ans le maillot de Champion du Monde, et aujourd'hui il est dans la galère, il subit la course... Je pense qu'il y a vraiment un point zéro à faire pour Julian.

Julian Alaphilippe au top sur le Tour de France, c'est possible ?

Il reste deux mois et demi. Il n'y a pas une semaine, ni un jour à perdre. [...] Le talent ne se perd jamais, il faut tout simplement retrouver les moyens de pouvoir l'utiliser et de continuer à le développer. Le talent ne part pas, il faut juste retrouver l'envie et mettre en place ce qu'il faut.

Un problème général chez la Soudal-Quick Step

Aujourd'hui, la Soudal-Quick Step ne joue plus nulle part. Pour que l'équipe reparte, il faut que Remco Evenepoel la remette dans le bon chemin. C'est une formation qui est en grande difficulté. C'est une équipe qui est en rupture. Sur les Classiques, elle a perdu son latin. Elle est justement en train de passer des Classiques à la préparation d'un Grand Tour. Il y a une rupture générale, un état d'esprit qui est en train de changer.

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— Cyclism'Actu (@cyclismactu) April 13, 2023

Alaphilippe en difficulté, inquiet pour le cyclisme français ?

La question n'est pas là, on a des Français qui marchent bien. Je pense qu'on peut faire confiance à Thomas Voeckler pour continuer avec cette osmose en Équipe de France. Le noyau existe, après c'est avec Julian Alaphilippe à son top niveau ou pas.

A quoi peut-on s'attendre sur les Classiques Ardennaises ?

Tout va tourner autour de Tadej Pogacar, c'est une évidence. Les Français ont aussi un rôle à jouer sur ces Ardennaises, on a David Gaudu, Valentin Madouas, Benoît Cosnefroy, Dorian Godon... Je suis assez optimiste pour les Français, sur des parcours qui leur conviennent beaucoup mieux que le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix.

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â›° 10 côtes/climbs
🏁 Un virage juste avant le sommet habituel de La Redoute, la Côte des Forges, puis le final vers La Roche-aux-Faucons.

🏁 A turn shortly before the usual summit of La Redoute, the Côte des Forges and the final showdown on La Roche-aux-Faucons pic.twitter.com/Cns9HRiK6i

— Liège-Bastogne-Liège (@LiegeBastogneL) January 25, 2023

Un duel Pogacar-Evenepoel attendu sur Liège-Bastogne-Liège ?

Si Remco Evenpoel refait le même coup que l'an dernier, c'est quatre épines du pied droit, plus huit du pied gauche, que l'on enlève à Patrick Lefevere (rires). [...] Derrière les deux on n'a personne qui sort véritablement du lot, un peu à l'image des Français, c'est le deuxième rideau, où il y a 7-8 coureurs. Des coureurs comme Tom Pidcock, Neilson Powless, Alexey Lutsenko... sont de sacrés clients.

La domination des superstars (Pogacar, Van der Poel, Van Aert, Evenepoel, Roglic, Vingegaard) une bonne chose pour le cyclisme ?

Je trouve qu'on a des stars qui sont de belles stars. Elles ont du charisme, de la personnalité, elles ont des façons de courir qui remettent en cause tous les codes, toutes les normes. Je pense que les stars dont on parle nous font un vélo-champagne, je trouve ça magnifique et le grand public vit une très belle époque du cyclisme mondial.