Tour d'Espagne - La polémique autour d'Israel-Premier Tech enflamme l'Espagne
La 5e étape de La Vuelta, disputée sous la forme d’un contre-la-montre par équipe autour de Figueres, a été marquée par un incident extra-sportif qui a éclipsé les résultats sportifs. Comme lors du Giro d’Italia et du Tour de France, des manifestants anti-Israël ont interrompu la course, cette fois en bloquant directement le passage de la forrmation Israel-Premier Tech. Les huit coureurs de l'équipe de Sylvan Adams (à droite sur la photo) se sont retrouvés face à un groupe de protestataires brandissant drapeaux palestiniens et banderoles, forçant quasiment l’arrêt de leur effort collectif. Une affaire qui a pris en quelques heures de très grandes proportions...
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15 secondes rendues et le communiqué de l'équipe
L’action, soigneusement planifiée, a entraîné une perte de temps significative pour l’équipe, initialement reléguée à 54 secondes du vainqueur du jour, UAE Team Emirates XRG. Face à la situation, les commissaires de course ont décidé, en accord avec l’organisation, de rectifier le chrono d’Israel-Premier Tech. Le temps final a été amélioré de 15 secondes, portant leur retard à 39 secondes du vainqueur.
Dans un communiqué publié sur ses réseaux, l’équipe a réaffirmé "respecter la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement", tout en condamnant "les actes dangereux qui ont mis en péril la sécurité des coureurs, du personnel de course et des manifestants eux-mêmes". Les coureurs avaient reçu pour consigne de ne pas s’exprimer directement dans les médias, afin de laisser place à une déclaration collective.
? Des manifestants propalestiniens, présents sur le parcours du contre-la-montre par équipes de la Vuelta, ont bloqué les coureurs de la formation Israel-Premier Tech ce mercredi pic.twitter.com/COBTyrqoGz
— Eurosport France (@Eurosport_FR) August 27, 2025
L'organisation, les partis politiques... tout le monde s'en mêle
Le directeur de La Vuelta, Javier Guillén, s’est montré ferme après l’incident : "Nous allons porter plainte, nous ne pouvons pas permettre ce qui s’est produit. Quand une protestation se fait avec violence, elle cesse d’être une cause juste". Il a par ailleurs rappelé que la participation d’Israel-Premier Tech n’était pas le fruit d'une invitation de l'organisation, mais le résultat de leur statut de deuxième meilleure ProTeam au classement UCI, garantissant leur présence sur l’épreuve.
Au-delà de l’incident de course, la tension politique autour de l’équipe reste vive. En Espagne, le parti Izquierda Unida a récemment demandé au gouvernement de faire pression pour exclure Israel-Premier Tech, invoquant le respect du droit international et des obligations de l’État espagnol.
Sylvan Adams au coeur de la polémique... d'autres actions à prévoir
Pour l’heure, Israel-Premier Tech continue de courir, mais les protestations contre sa présence semblent s’intensifier. Pour rappel, l'équipe n'est pas directement sponsorisée par l'État d'Israël, mais possède un accord avec lui afin de faire sa "promotion". Le propriétaire de l'équipe, Sylvan Adams, est par ailleurs un fervent soutien de Benjamin Netanyahou et a revendiqué à plusieurs reprises que les coureurs sont "les ambassadeurs du pays d'Israel". Suite à cet incident, il a par ailleurs déclaré : "Une attaque violente lors d'un événement sportif est du TERRORISME. Tout comme leurs héros : le Hamas. L'incident aurait pu se terminer très gravement, voire fatalement, car les coureurs avaient la tête penchée en position aérodynamique et pédalaient à 70 km/h. Heureusement, cette fois, l'incident n'a pas tourné au désastre. C'était un acte odieux que toute personne raisonnable devrait condamner. Malheureusement, trop de personnes stupides soutiennent des individus haineux qui menacent et commettent des actes de violence."
Si l'on aimerait sans doute qu'il en soit autrement, il est bon de rappeler que le sport de haut niveau, et donc le cyclisme, est politique, et que certains États (pas seulement Israël, mais aussi les Émirats arabes unis, le Bahreïn...) s'en servent comme outil de "soft power". En ce qui concerne cette Vuelta, la première journée sur le sol espagnol a été marquée par cet incident. Et il est à craindre que d'autres surviennent d'ici la fin de l'épreuve, au vu de l'ampleur que prend cette affaire et du soutien de la majorité de la population espagnole à la Palestine.

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