Tour des Flandres - Guimard : «Sagan a une carte à jouer»
Par Valentin GLO le 04/04/2015 à 11:25
Vidéo - Tour des Flandres 2015 - Zoom sur les favoris
Lire la suite de l'article
Après une première chronique en début de semaine dans laquelle il revenait notamment sur le cas Astana, dont le sort n'est toujours pas scellé concernant le maintien ou non de sa licence World Tour, Cyrille Guimard, alias Le Druide, revient comme promis sur les premières classiques pavées de la saison. A deux jours du Tour des Flandres et à une semaine de Paris-Roubaix, il livre ses impressions.
Les favoris du Tour des Flandres

Jusqu'à présent on a vu de belles courses, avec des conditions favorables pour le spectacle. Geraint Thomas (Team Sky), vainqueur du GP E3 Harelbeke, a été impressionnant, comme Ian Stannard (Team Sky) sur l'Omlopp Het Nieuwsblad, la première vraie classique de la saison, sur laquelle il a rigolé avec les Etixx-Quick Step. Il faut faire attention aux performances récentes néanmoins, certains coureurs ont par exemple dévissé dès le Kemmel sur Gand-Wevelgem. Certains étaient en effet au départ mais n'ont pas fait la course.
Dimanche, on devrait retrouver des Alexander Kristoff (Team Katusha), Peter Sagan (Tinkoff-Saxo), Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step) ou Luca Paolini (Team Katusha), déjà impressionnant à Milan-San Remo avant de gagner Gand-Wevelgem. Mais c'est compliqué de dégager un favori, il y a de moins en moins de référence avec ce parcours qui ne cesse de changer. Vanmarcke, van Avermaet et Oss seront là également. Mais avec Terpstra, Vandenbergh, Trentin et Stybar, Etixx-Quick Step sera une nouvelle fois le coeur de la course.
L'absence de Boonen et Cancellara
Les absents ont toujours raison, surtout si le spectacle n'est pas au rendez-vous. Ils ne sont pas là, point. A partir de là c'est une autre course qui commence. Mais quoiqu'il arrive, la course reste sur les Quick Step. Terpstra est en embuscade, c'est lui qui offre le plus de garanties avec Vandenbergh qui a sûrement le plus gros potentiel. Peut-être même supérieur à Terpstra. Il en gagnera une belle quand on lui laissera jouer sa carte.
La méforme de Peter Sagan
Epaulé par Matti Breschel, Peter Sagan a une carte à jouer. Le problème c'est qu'il gagnait plus quand il avait 20 ans. Ces derniers temps il a tendance à exploser en plein vol au moment de faire de la différence. Comment expliquer cela ? Il y a un parallèle avec Boonen : ils se retrouvent vides d'un seul coup. Plus de son, plus d'image. Ils ne sont plus en capacité de produire un effort long et soutenu même en dessous du seuil.

Il recule d'année en année, il est dans une équipe perturbée avec les départs de Philippe Mauduit et Bjarne Riis. Personne n'est insensible à ce qu'il se passe autour de lui. Même Contador ne gagne plus, tout le monde marche moins bien. La majorité du travail d'un directeur sportif se fait avant et après la course, seulement 5% se fait pendant. Je ne pense pas que le travail soit correctement fait en ce moment en dehors des courses dans cette équipe.
Les chances françaises
On a eu des bonnes surprises françaises à chaque fois ces dernières années. Avec Turgot évidemment (2e du Paris-Roubaix 2012), mais également Damien Gaudin (5e du Paris-Roubaix 2013) ou Matthieu Ladagnous (5e du Tour des Flandres 2013) mais elles n'ont jamais été suivies. Vincent Jérôme (Team Europcar) marche bien (17e du GP E3 Harelbeke), il peut espérer un top 10 à la motivation. Arnaud Démare (FDJ) était un peu mieux sur Gand-Wevelgem, mais il ne trouve pas son bon coup de pédale. L'odeur du Nord a tendance à le motiver, il peut terminer dans les quinze premiers, mais peut-il être au top pour Paris-Roubaix ? Quant à Sylvain Chavanel (IAM Cycling), je ne le trouve pas transcendant, même s'il sera là. Mais de toute façon, tant qu'on parle des Français, on ne peut pas parler de victoire. Au mieux, ce sera un top 10.
Cap sur Paris-Roubaix

Beaucoup de choses changent en une semaine. Vanmarcke était super costaud il y a quinze jours, mais son Gand-Wevelgem donne quelques doutes. On se retrouve avec un groupe de prétendants conséquent dont on ne saît pas qui va en sortir. Il ne faut pas non plus oublier John Degenkolb (Team Giant-Alpecin) qui atteint l'apogée de sa carrière.
Bradley Wiggins (Team Sky) a l'air moins bien que l'an dernier. Il a abandonné très tôt sur Gand-Wevelgem. A aucun moment il n'a démontré qu'il pouvait faire chose. Il a abandonné trop de fois, c'est à se demander s'il est encore bien motivé à l'approche de sa fin de carrière. Ce serait une grosse surprise de le voir survoler Paris-Roubaix.
Propos recueillis par Valentin Glo.

Yannick Talabardon : "Paris-Nice, c'est une classique par étapes"