Route - Mathias Vacek : «En 2025, j'ai connu beaucoup de difficultés, j'ai chuté»

"Pedersen veut que nous ayons un programme commun"

Sa romance avec le vélo est une madeleine de Proust, des souvenirs de sa tendre enfance, en famille, à suivre la caravane du Tour : "Nous avons suivi la caravane des 3 Grands Tour avec ma famille, et nous avons escaladé des montées mythiques, notamment le Mont Ventoux que je rêve d'escalader avec un dossard de professionnel sur un Tour de France." On comprend que le coureur tchèque a une histoire particulière avec la Grande Boucle et pourquoi il souhaite y participer en 2026, conscient de ses qualités. La concurrence sera féroce : "J'ai toujours rêver de faire le Tour de France et y participer en 2026 est mon objectif. J'ai montré ma valeur sur la Vuelta et le Giro, montré ma dévotion pour mes leaders et mon équipe. Y partciper sera dur, de nombreux facteurs rentrent en compte, le choix du leader, ses préférences..."

Vacek peut se satisfaire de sa période de "rookie"... Il a déjà tout connu, les joies de la victoire, la déception des défaites et accompagner un des meilleurs coureurs du moment et se montrer indispensable à ses yeux : "Ma progression est linéaire et naturelle depuis mon passage chez les professionnels. J'ai connu des périodes fastes, d'autres plus difficiles mais le travail a toujours été mon leitmotiv." S'il suffisait de travailler dur pour performer cela se saurait, et les chutes sont inhérentes au déroulé des courses maintenant : "Cette année j'ai connu beaucoups de chutes, j'ai eu pas mal de malchance... Certaines plus rageantes que d'autres... Celle survenue la veille de l'arrivée du Tour de Pologne alors que je suis deuxième du classement général par exemple. La pression est forte dans le peloton, il y a une vraie guerre de position, de classement et donc de points. On ressent particulièrement cette pression lors des classiques. Les chutes ne sont pas forcément causées par un collègue mais la conséquence des routes en mauvais état."

"Il peut arriver que la tension soit forte..."

Avant la course, il y a les briefs, les directeurs sportifs nous communiquent la stratégie à adopter. Certains sont plus houleux que d'autres, parce qu'un coureur peut s'estimer lésé dans son rôle. Vacek est focalisé sur l'équipe et sa réussite : "On y décide du rôle de chacun, pour le bien de l'équipe. Il peut arriver que la tension soit forte parce qu'un coureur n'est pas satisfait de son rôle. Pour ma part, je suis convaincu du bien-fondé de ma loyauté pour l'équipe. Mes efforts paient, l'an passé j'ai endossé le rôle de leader sur certaines courses et j'ai accompagné Pedersen dans ses victoires." La saison 2026 s'annonce tout aussi dense. Il accompagnera Mads Pedersen à la demande de ce dernier, et continuera à jouer sa carte individuelle : "J'ai découvert le rôle de leader cette année, des responsabilités incombent à ce rôle mais cela m'a plu. Avec Mads nous aurons un calendrier commun et j'en suis très content."

Le Giro d'Italia 2025 a été une razzia pour la Lidl-Trek, 6 victoires et sans la chute de Ciccone qui sait ce qu'il se serait passé. Vacek a brillé dans tous les rôles et sur tous les terrains. Il a porté la tunique de meilleurs jeunes, pris le vent pour ses leaders Pedersen et Ciccone et joué sa carte individuelle sur la route de Sienne où un scénario un peu fou a contrarié la stratégie de l'équipe : "On a réalisé un gros Giro, mais j'aurais aimé levé les bras sur l'étape de Sienne. Malheureusement la chute modifie le plan, on s'est adapté, je suis allé dans l'échappée ce qui m'a coûté beaucoup d'énergie dans le final."

Le cyclisme se développe en tchéquie. Le tour national a été promu au calendrier UCI et la génération de coureurs performent. Tout reste à faire et Vacek est lucide sur la situation : "Je suis très fier d'être double champion national, de porter ces tuniques et de promouvoir mon pays. Nous avons une bonne génération, mais tout n'est pas de notre pouvoir. J'espère que notre équipe continentale enverra des coureurs sur mon tour national l'an prochain." Sa saison terminée, il passe du temps chez lui, pour se ressourcer afin de préparer au mieux la saison prochaine : "Je vais rester un mois chez moi dont 3 semaines sans vélo. Je passe le plus clair de mon temps avec mes proches, loin de l'agitation de la ville pour me ressourcer. On est 10 mois sur le vélo."