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Guimard : «Il faudra choisir entre Roglic et Vingegaard»

Tour de France
Mis à jour le par Nicolas GAUTHIER
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

"Le Druide" Cyrille Guimard est de retour sur Cyclism'Actu pour sa traditionnelle et régulière chronique... et le Grand Départ du 109e Tour de France, qui s'élancera vendredi par un contre-la-montre dans les rues de Copenhague (Danemark) ! Le Druide, consultant pour RMC Sport et BFM TV sur ce Tour de France 2022, s'est exprimé sur plein de sujets, dont l'absence sur cette édition 2022 du double champion du monde et chouchou des Français, Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha Vinyl Team). Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), les principaux adversaires du double tenant du titre, la menace du Covid... Cyrille Guimard avait beaucoup de choses à dire avant cette Grande Boucle.

Le Grand Départ du Tour de France, Guimard agacé et analyse

 

Qui est votre favori pour le 109e Tour de France ?

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"Julian Alaphilippe ? La décision qui a été prise est sage, logique"

Cyrille, Julian Alaphilippe ne sera pas sur le Tour de France. Vous attendiez-vous à un tel choix de la part des dirigeants de la Quick-Step Alpha Vinyl Team ?

Ce que je n'aurais pas compris, c'est qu'on le sélectionne. Il y a deux choses qu'il faut intégrer concernant Alaphilippe. Tout d'abord, l'envie légitime de Julian d'être dans la plus grande pièce de théâtre du monde du sport cycliste, le Tour de France. C'est quelqu'un qui a besoin de créer de l'émotion, donc je comprends qu'il souhaitait y aller. À côté de ça, il y a d'autres lois, et notamment les lois physiologiques [...] La décision qui a été prise est sage, logique, et je pense que l'encadrement direct et les entraîneurs étaient d'accord avec cette solution. Je crois d'ailleurs que Franck Alaphilippe (cousin et entraîneur de Julian Alaphilippe, ndlr) ne souhaitait pas trop qu'il aille sur les routes du Tour.

Pour un coureur qui n'a pas refait suffisamment de charges de travail, c'est quand même dangereux de partir sur une course de trois semaines. Ce n'est pas le Championnat de France, une course où il était dans les roues - il sait prendre en plus les abris - et où il s'est montré à deux tours de la fin. C'était parfait pour une rentrée, mais ce n'est pas trois jours de bordures au Danemark, plus les pavés et la montagne derrière. C'est quand même mieux de le voir préparer la fin de saison, avec des possibilités de victoire aux Championnats du monde, sur le Tour de Lombardie ou le Tour d'Espagne plutôt que de le voir abandonner dans la montée de la Planche des Belles Filles...

 

"Si c'est pour être devant la voiture-balai tous les jours..."

Le plus important, c'est la santé du coureur et sa capacité à aller rechercher son meilleur niveau dans les deux mois qui viennent. En tant que champion du monde, on ne prend pas le départ du Tour si on n'est pas en capacité d'être à la hauteur de ce maillot. Je ne pense pas qu'à un moment donné, les dirigeants de la Quick-Step et Franck Alaphilippe aient pu imaginer qu'il puisse être compétitif sur le Tour de France. Si c'est pour être devant la voiture-balai tous les jours, il faut mieux qu'il soit devant la télévision et qu'il aille s'entraîner le matin. Et après le mois d'août, il sera prêt.

 

"Je trouve qu'on a des coureurs français qui doutent d'eux, de leurs capacités"

Si Julian Alaphilippe ne sera pas là, Romain Bardet, Thibaut Pinot, Guillaume Martin et David Gaudu seront quant à eux bien présents. Voyez-vous l'un des ces quatre coureurs-là jouer le podium ou tout près du podium ?

Oui, tout est possible, et ce dans le sens où il y a le Danemark à passer et les onze secteurs pavés. On pourra véritablement parler de podium, de top 5 ou de top 10 après l'étape d'Arenberg. Jusque-là, tout peut se passer, c'est la roulette russe !  Il faudra faire un point zéro après l'étape des pavés, et on pourra alors dire qui peut et qui ne peut pas. Mais selon moi, celui qui a le plus de chances, et surtout sur ce que l'on a vu au Tour d'Italie, c'est Romain Bardet. C'est lui qui donne le plus d'assurances. David Gaudu, il faut qu'il passe sans encombres les premières étapes, et Guillaume Martin, on a vu qu'il avait une façon de courir bien particulière, mais tous peuvent viser le top 10. Quant à Thibaut Pinot, tout dépendra du rôle qu'on lui donnera auprès de Gaudu et de ses ambitions personnelles.

 

Concernant Thibaut Pinot, on le voit courir bizarrement depuis le début de la saison. Il a gagné deux courses mais il n'a pas du tout misé sur les classements généraux. Qu'en pensez-vous ?

Je pense surtout qu'il se cherche... Certes, il gagne une étape au Tour des Alpes et une autre au Tour de Suisse, mais en étant le plus fort de l'échappée et non du peloton. Il ne faut donc pas se tromper sur la valeur de ces victoires et bien regarder comment il est allé les chercher et face à quelle opposition. Ceci dit, ce sont deux très belles victoires et il en avait besoin pour se remettre dans le coup. Mais est-ce qu'on peut dire qu'il va jouer la gagne du Tour grâce à ça, ça me paraît un peu difficile de le prétendre. Aujourd'hui, je ne le sens pas en capacité de jouer le classement général du Tour de France.

Plus globalement, en voyant certains dire qu'ils ne veulent pas jouer le général (Romain Bardet a notamment déclaré ne pas être "obnubilé par le classement général comme sur le Giro", ndlr), je trouve qu'on a des coureurs français qui doutent d'eux, de leurs capacités. Cela signifie qu'ils vont attaquer le Tour de France avec un mental qui n'est pas celui d'un coureur qui veut aller gagner le général ou qui veut être dans le classement général. 

 

"Le Covid ? La façon dont les choses sont faites, ça me perturbe"

Pour finir, il y a une grosse menace qui plane sur ce 109e Tour de France, c'est le Covid...

C'est une épée de Damoclès qui plane au-dessus de la tête des coureurs, des équipes, des managers et même des organisateurs du Tour de France. Personnellement, j'ai l'impression que sur beaucoup de domaines et de sujets, on est quand même un petit peu manipulés. Plus de 40 coureurs ont quitté le Tour de Suisse pour des raisons de Covid, sauf que les nombres de cas positifs et asymptomatiques, ce n'est pas 40 mais seulement quelques-uns, mais par précaution on retire l'équipe complète. La façon dont les choses sont faites, ça me perturbe. 

 

On peut courir à la catastrophe sur ce Tour avec le Covid ? Un test positif et c'est la maison.

Il est là le problème. J'ai personnellement été testé positif sans avoir le moindre symptôme et ça ne m'a pas empêché d'aller faire du vélo, j'ai continué sans problème. Quand un footballeur, imaginons Mbappé au PSG, est testé positif, est-ce que le PSG va arrêter de jouer pendant 15 jours ? Non, et pourtant c'est ça la réalité du vélo, alors qu'il y autant de tests positifs chez les footballeurs ou les rugbymans. On n'a jamais empêché une équipe de jouer ou de s'entraîner. J'aimerais comprendre pourquoi ce qu'il se passe chez nous ne se passe pas chez les autres.

Publié le par Nicolas GAUTHIER

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