Hindley la 9e étape, Bardet 2e, Lopez en rose... Yates KO

Deux ans après son magnifique Tour d'Italie conclu à la deuxième place du classement général, Jai Hindley s'est rappelé au bon souvenirs des Italiens - et des suiveurs du cyclisme - en remportant ce dimanche la 9e étape du Giro 2022. Après une belle bagarre dans la montée finale du Blockhaus, l'Australien de la BORA-hansgrohe s'est imposé en réglant au sprint un groupe de six coureurs. Apparu très fort dans la dernière ascension, Romain Bardet (Team DSM) a terminé deuxième, juste devant Richard Carapaz (INEOS Grenadiers).

 

Guillaume Martin fait plus que limiter la casse, Simon Yates s'écroule !

Mikel Landa (Bahrain Victorious), Joao Almeida (UAE Team Emirates) et Domenico Pozzovivo (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) ont respectivement fini quatrième, cinquième et sixième, tandis que Juan Pedro Lopez (Trek-Segafredo), épatant et plein de courage, conserve son maillot rose pour 12 secondes. Son nouveau dauphin est Almeida, puis suivent Bardet (+ 14"), Carapaz (+ 15"), Hindley (+ 20") et Guillaume Martin (Cofidis, + 28"), qui, en terminant 11e à 1'08" du vainqueur du jour, peut vraiment être satisfait de sa journée.

D'autres, en revanche, ont perdu le Tour d'Italie ce dimanche, et c'est notamment le cas de Simon Yates (Team BikeExchange-Jayco) et Giulio Ciccone (Trek-Segafredo), qui ont totalement sombré dans la montée finale. Trente-quatrième de l'étape, le Britannique a franchi la ligne 11'15" après Jai Hindley, et c'est à peine mieux pour l'Italien, qui a perdu 9'26" dans l'affaire. Wilco Kelderman (BORA-hansgrohe) a également perdu très gros (33e à 10'53"), tandis que Hugh Carthy (EF Education-EasyPost), seizième à 3'48", a confirmé qu'il n'était pas revenu à son niveau affiché lors du Tour d'Espagne 2020.

 

Nans Peters et huit autres coureurs à l'avant, Pello Bilbao au sol

Une nouvelle fois animée, le début de cette 9e étape permet à neuf coureurs de s'échapper : Felix Gall, Nans Peters (AG2R Citroën Team), Joe Dombrowski (Astana Qazaqstan Team), Filippo Zana (Bardiani-CSF-Faizanè), Natnael Tesfatsion, Eduardo Sepulveda (Drone Hopper-Androni Giocattoli), Jonathan Caicedo (EF Education-EasyPost), Diego Rosa (EOLO-Kometa) et James Knox (Quick-Step Alpha Vinyl Team). Le coureur le mieux placé au général, Felix Gall, étant à près de 7 minutes de Juan Pedro Lopez, la Trek-Segafredo laisse un peu plus filer que la veille et l'écart atteint pratiquement les 6 minutes après 40 kilomètres de course.

Outre la constitution de ce beau groupe d'échappée, l'autre fait marquant de ces premiers kilomètres, c'est la chute de l'un des gros outsiders de ce 105e Giro, Pello Bilbao (Bahrain Victorious). Tombé en compagnie de son coéquipier Santiago Buitrago et de quelques autres coureurs, le Basque peut repartir et réintégrer le peloton, mais il est bien éraflé sur tout le côté gauche, ce qui pourrait avoir des conséquences pour le final. La suite de l'étape est plus calme, et il faut attendre les contreforts du Passo Lanciano (10,3 km à 7,6%) pour voir de nouveau du mouvement.

 

Rosa et Tesfatsion sont les deux plus forts de l'échappée, Rosa meilleur grimpeur

Alors que le peloton est revenu à 2'30" des hommes de tête, ces derniers s'écharpent et trois hommes arrivent à prendre du champ, en l'occurrence Nans Peters, Natnael Tesfatsion et Eduardo Sepulveda. Bien placé pour aller chercher le maillot du meilleure grimpeur, Diego Rosa part ensuite à la poursuite du trio de tête, tandis que Mikel Landa (Bahrain Victorious) est victime d'un problème mécanique au sein du peloton et doit s'infliger une petite poursuite.  À 7 kilomètres du sommet, et alors qu'il vient tout juste de rentrer sur la tête de course, Rosa accélère et emmène avec lui Tesfatsion, qui ne prend en revanche aucun relais.

Au sommet du Passo Lanciano, que Diego Rosa franchit en tête - ce qui lui permet de devenir virtuellement le meilleur grimpeur du Giro - le duo de tête possède près d'1 minute d'avance sur un trio de poursuivants composé de Peters, Sepulveda et Dombrowski, qui est revenu sur le Français et l'Argentin. Emmené par les INEOS Grenadiers, le peloton est quant à lui pointé à 3'15". Dans la descente, Natnael Tesfatsion fait un tout droit dans un virage à gauche et tombe dans l'herbe. Sonné, l'Érythréen met du temps à repartir, Rosa se retrouvant donc désormais seul en tête de la course.

 

Le peloton revient sur les échappés, Giulio Ciccone et Simon Yates lâchés très tôt !

Dans le peloton, la Trek-Segafredo décide de faire la descente, ce qui provoque des petites cassures. Tout rentre cependant dans l'ordre... sauf pour Wilco Kelderman (BORA-hansgrohe), qui est victime d'un problème mécanique à un très mauvais moment et va devoir faire un gros effort pour rentrer. Cette accélération survenue au sein du peloton a fortement fait réduire l'écart avec le coureur de tête, qui ne possède plus que 50 secondes de marge à 20 bornes du but. Rosa se fait d'ailleurs reprendre par Dombrowski et Peters, puis Dombrowski lâche ses deux adversaires. L'Américain est ensuite rattrapé par le peloton, qui aborde donc groupé la montée finale du Blockhaus (13,6 km à 8,4%).

Des victimes de marque sont à recenser lors des premiers kilomètres d'ascension, dont Giulio Ciccone (Trek-Segafredo) et surtout Simon Yates (Team BikeExchange-Jayco), incapable de suivre le rythme imposé par Pavel Sivakov (INEOS Grenadiers). C'est ensuite Richie Porte, un autre coéquipier de Richard Carapaz (INEOS Grenadiers), qui prend les commandes d'un groupe composé d'une quinzaine de coureurs seulement. Victime d'une petite chute suite à un embouteillage, le maillot rose Juan Pedro Lopez est distancé à 8 kilomètres de l'arrivée, tout comme Guillaume Martin (Cofidis) et Pello Bilbao, tandis que Joao Almeida (UAE Team Emirates) est en sursis.

 

L'attaque de Carapaz, six coureurs au-dessus du lot, Jai Hindley s'offre l'étape

À 6 bornes du sommet, la composition du groupe de tête est la suivante : Richard Carapaz, Richie Porte (INEOS Grenadiers), Romain Bardet, Thymen Arensman (Team DSM), Vincenzo Nibali (Astana Qazaqstan Team), Alejandro Valverde (Movistar Team), Jai Hindley, Emanuel Buchmann (BORA-hansgrohe), Mikel Landa (Bahrain Victorious), Domenico Pozzovivo (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) et Joao Almeida (UAE Team Emirates). C'est à un peu moins de 5 kilomètres de l'arrivée que Carapaz passe à l'attaque, et seuls Bardet et Landa parviennent à suivre l'Équatorien !

Derrière, c'est Hindley et Almeida qui font le travail, ce qui permet au groupe des poursuivants - composé aussi de Nibali et Pozzovivo - de naviguer seulement quelques mètres derrière ce trio. Alors que Nibali craque au sein du groupe des poursuivants, le trio Almeida-Hindley-Pozzovivo rentre sur le trio Carapaz-Landa-Bardet un peu avant le panneau des 2 kilomètres. Quelques instants plus tard, Bardet passe à l'offensive, l'Auvergnat étant suivi par Landa et Carapaz. Ces trois coureurs prennent un peu d'avance, puis ça tergiverse et tout le monde se regroupe. C'est par un sprint à six que se conclut cette étape de montagne, la victoire étant arrachée par Jai Hindley, qui devance d'un rien Romain Bardet et Richard Carapaz.