Zeeman : «Roglic a eu du mal à laisser La Vuelta à Kuss»

Ce fut l'une des images marquantes de cette saison 2023, l'ultra-domination de la Jumbo-Visma sur La Vuelta. Plus encore, c'est la 17e étape et son arrivée au terrible Angliru qui avait fait polémique. En effet, alors que Sepp Kuss était porteur du maillot rouge, il avait été lâché par ses deux coéquipiers Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, qui étaient donc à deux doigts de le renverser au classement général. Finalement, tout était rentré dans l'ordre et l'Américain avait bien rejoint Madrid en grand vainqueur, devançant le Danois et le Slovène. Plus d'un mois après, Merijn Zeeman, directeur sportif en chef de la formation néerlandaise, est revenu sur cet événement et a expliqué les coulisses. "En fait, tout se passait comme nous le souhaitions. Nous n'étions plus que trois, mais à un moment donné, Sepp ne pouvait plus suivre Primoz et Jonas. Ensuite, il n’y a plus eu de travail d’équipe", déclare Zeeman à nos confrères de WielerFlits. "Tout ce qui s'était passé jusqu'à présent était un travail d'équipe, mais sur l'Angliru, ils auraient dû rester ensemble."

"Primoz a eu du mal..."

"Attaquer pour faire travailler les autres coureurs est quelque chose de différent que de s'attaquer entre nous. Mais il faut le dire, quand vous roulez sur des routes à 20 %, avec une fréquence cardiaque de 200 bpm, vous ne pouvez pas vous attendre à ce que ces hommes soient lucides", poursuit Zeeman.

"Pour nous, le cyclisme n'est pas un sport individuel, mais un sport d'équipe. Le soir même, j'ai mis tous les gars à une même table. J'ai parlé au préalable avec Jonas, Sepp et Primoz et j'ai entendu leurs points de vue. Mais ensuite, j’ai réuni les huit coureurs et je leur ai dit : les gars, c’est ce qui s’est passé aujourd’hui. J'ai mon avis à ce sujet, mais je pense que ce que vous pensez est bien plus important. Que défendons-nous maintenant ? Qui sommes-nous en réalité ? Sept coureurs étaient d'accord à l'unanimité pour que Sepp Kuss soit le vainqueur final. Primoz a eu du mal avec ça, mais il s'est conformé à l'ensemble. C’était aussi parce que ses coéquipiers l’avaient déclaré avec tant de force. Il a finalement dit : Sepp doit gagner et vous pouvez compter sur moi", explique Zeeman.