Tour de Suisse - Alaphilippe : «J’ai l’impression de redécouvrir mon métier...»

En marge de sa deuxième participation en carrière au Tour de Suisse, qui débutera ce dimanche 15 juin, Julian Alaphilippe (Tudor Pro Cycling Team) a tenu une conférence de presse organisée par l'équipe suisse afin de revenir en détail sur sa préparation (un stage d'altitude en Sierra Nevada), sur son début de saison assez quelconque (il n'a pas encore gagné sous ses nouvelles couleurs) et sur ses objectifs pour les prochaines semaines, avec évidemment ses retrouvailles avec le Tour de France en ligne de mire, lui qui avait été privé de Grande Boucle l'an passé. Le double champion du monde menera la formation Tudor pour sa découverte de la course française le 5 juillet prochain, avec l'envie d'y briller et d'y décrocher une victoire d'étape.
Vidéo - Alaphilippe en conférence de presse avant le Tour de Suisse
Lire la suite de l'article
"J’ai de très bons souvenirs ici"
Quels sont vos souvenirs du Tour de Suisse, et avez-vous vécu des moments plus difficiles ?
J’ai de très bons souvenirs. Je n’ai participé qu’une seule fois au Tour de Suisse, et c’était une belle expérience. Mais c’était aussi un moment très spécial pour moi : j’ai dû quitter la course pour la naissance de mon fils. C’était magique. Revenir ici aujourd’hui, le jour de ses 4 ans, c’est vraiment particulier. Après trois semaines de stage, je suis très motivé. Je suis content d’être là. C’est une course importante pour l’équipe, un vrai test avant le Tour de France. J’ai vraiment envie de me faire plaisir.
C’est une préparation pour le Tour ou une course à part entière ?
On peut dire que c’est le dernier gros bloc de préparation, mais j’ai aussi envie d’y performer. J’ai beaucoup travaillé et j’espère me rapprocher de mon meilleur niveau. C’est une semaine importante pour nous.
Quel est ton bilan de cette première moitié de saison ?
Je suis satisfait, même si je n’ai pas encore gagné. C’est quelque chose que j’attends avec envie. Les Ardennaises ne se sont pas passées comme prévu, c’est sûr, mais il y a eu beaucoup de choses positives, pour l’équipe et pour moi. Maintenant, j’espère pouvoir aller chercher une belle victoire.
"J’ai l’impression de redécouvrir mon métier"
Tu as déjà repéré les étapes du Tour de Suisse ?
Oui, un peu. Je sais que demain, le final est difficile. Les premiers jours peuvent bien nous convenir, ensuite ce sera plus dur. On a une équipe offensive avec Marc (Hirschi), Marius (Mayrhofer), qui vient de gagner une étape, et moi. On ne vise pas le général, mais on veut aller chercher une victoire d’étape.
Quelles sont les choses positives que tu as vécues avec l’équipe ces derniers mois ?
Franchement, tout est positif. Le changement a été important, mais je me suis vite adapté. J’ai pris beaucoup de plaisir dans mon rôle ici. Le stage en altitude s’est bien passé. J’ai l’impression de redécouvrir mon métier. Ce sont de nouvelles personnes, de nouvelles méthodes, mais au final, ça reste du vélo et du partage.
Est-ce que c’est un plaisir que tu avais un peu perdu ces dernières années ?
Non, je ne dirais pas ça. Mais après autant d’années, on s’habitue. C’était le bon moment pour moi de rejoindre un projet jeune, nouveau, ambitieux. Ça m’a redonné de l’envie.
"J’étais bien sur certaines courses, mais pas assez pour gagner"
Le changement de matériel, comment ça s’est passé ?
Très bien. C’était important pour moi, car j’ai roulé toute ma carrière avec le même matériel. Mais après quelques semaines, j’étais déjà à l’aise. Je suis très content de ce qu’on a aujourd’hui.
Pourquoi as-tu mis le contre-la-montre de côté ?
Parce que j’ai voulu prendre le temps de m’adapter au nouveau vélo, au groupe, à toutes ces nouveautés. Je sais que j’ai encore du travail sur la position, sur les réglages. Je préfère ne pas tout faire en même temps. Ce sera pour plus tard.
Tu dis que ton intégration est réussie, mais tu n’as pas encore gagné. Qu’est-ce qui t’a manqué ?
Simplement les jambes, il ne faut pas se chercher des excuses. J’ai eu des occasions, j’étais bien sur certaines courses, mais pas assez pour gagner. J’espère que la deuxième partie de saison va être plus positive. J’ai retrouvé de la motivation et de la confiance ces dernières semaines.
"Les sensations sont très bonnes"
Tu pensais être compétitif plus rapidement ?
Oui, c’était l’objectif. Mais comme souvent, je suis tombé malade juste avant les classiques. Ça m’a fait perdre un peu de temps. Quand on court après la forme, c’est toujours plus dur que quand on est déjà bien. J’ai raté quelques occasions, mais la saison est encore longue. Je reste très motivé.
Comment abordes-tu ces dernières semaines avant le Tour de France ?
Avec beaucoup de motivation. Je reste calme, ma préparation s’est bien passée. J’ai fait un bon stage, j’aurai quelques jours à la maison pour récupérer après le Tour de Suisse. Je pense avoir trouvé une approche qui me convient. Après la course, on fera encore quelques reconnaissances. Pour l’équipe, ce sera une première sur le Tour, donc il y a de l’excitation et beaucoup d’envie de bien faire.
Quelles sont tes sensations actuellement et quelles sont tes ambitions sur le Tour de Suisse ?
Les sensations sont très bonnes. J’ai vraiment envie de courir. L’objectif, c’est de montrer que l’équipe est là, et de tenter d’aller chercher une victoire d’étape.
Penses-tu que le maillot jaune sur le Tour, c’est un rêve ou une vraie possibilité ?
Les deux. C’est un rêve, évidemment. Mais c’est aussi une opportunité réelle. J’ai déjà connu cette émotion, je sais ce que ça représente. Et pour l’équipe, qui va vivre sa première participation, ce serait incroyable.