TDF - Vincenzo Nibali en jaune jusqu'à Paris ?
Par Antoine PLOUVIN le 10/07/2014 à 20:16
Déjà cinq jours que Vincenzo Nibali porte le maillot jaune de leader du classement général sur ce Tour de France et il semble bien ancré sur ses épaules pour encore un bon petit moment. A moins que ! Justement, avec plus de deux minutes sur ses principaux rivaux pour la "gagne" à Paris, Vincenzo Nibali a t-il une stratégie bien singulière pour ne pas perdre son bien ? Son objectif ne serait-il pas de le garder pendant toute la durée de ce Tour de France 2014. Au micro de Cyclism'Actu, Vincenzo Nibali a pris le temps d'aborder ces questions.
Il a impressionné tout le monde en frappant là où on ne l’attendait pas… et en frappant fort ! Nous sommes le sixième jour du Tour de France, il n’y a encore eu aucune étape de montagne, haute ou moyenne, et Vincenzo Nibali a plus de deux minutes sur tous les principaux favoris, notamment Alejandro Valverde et Alberto Contador. Au départ à Leeds, on se disait que l’un des gros intérêts de ce Tour serait que le seul et unique chrono’ étant à la fin, l’avant dernier jour, on ne pourrait pas voir un Chris’ Froome par exemple prendre le jaune à l’issue du chrono’ de la première semaine ou première semaine et demie et jouer défensif ensuite (rappelons quand même que l’an passé, il a pris le maillot jaune en attaquant et en remportant l’étape de Ax-3-Domaines). Finalement, le coup de force de Nibali sur les pavés nous met dans une situation similaire. D’autant plus que le « Requin de Messine » peut s’appuyer sur une équipe impressionnante.
Un attaquant en défense ?
Oui mais prudence ! Déjà parce que si Vincenzo Nibali est passé au rang de favori numéro 1, avec sa démonstration de force à Arenberg (ça sonne bizarre… ), on ne sait pas encore ce dont il est capable en montagne. Jusqu’à présent, il n’y a jamais été à son aise cette année. Il n’a pas pour autant manquer de panache en attaquant dans l’étape d’Aigle sur le Tour de Romandie, ou en devançant l’attaque de Contador (mais sur le plat) dans l’ultime étape du Critérium du Dauphiné, mais il s’y est toujours fait surpassé avant de franchir la ligne d’arrivée.
« C’est vrai que j’ai une avance confortable, mais je vais prendre étape après étape. Ce qui est sûr, c’est qu’avoir une telle avance avant même d’aborder la montagne est un réel avantage. J’ai autour de moi une équipe très forte pour m’aider ». On le disait au départ du Tour, quand on ne savait pas encore où en était son état de forme, la chose qui est sûre est qu’il peut s’appuyer sur une équipe solide. Et elle l’a déjà démontré hier. Et là où on ne l’attendait clairement pas ! Jakob Fuglsang, le septième du dernier Tour de France, et Lieuwe Westra, vainqueur au sommet de Finhaut-Emosson sur le Dauphiné, ont été impérial, prenant le relai d’un excellent travail du reste de l’équipe auparavant jusqu’à ce que Gruzdev ne disparaisse.
Une équipe surpuissante ?
Ces noms là, on risque de les retrouver lorsque la route s’élèvera dès samedi avec un premier triptyque montagneux. Avec Michele Scarponi en plus et Tanel Kangert, l’équipe Kazakh affiche un impressionnant collectif qui devrait faire trembler la Tinkoff d’Alberto Contador, qui inquiète après sa piètre performance sur la dernière étape du Critérium du Dauphiné, où tous les équipiers de Contador avaient disparu après seulement quarante kilomètres de course. En plus de ça, Roman Kreuziger (qui était lui au Tour de Suisse à ce moment là ), a été écarté de la sélection en raison d’un passeport biologique anormal. Alors… Est-il possible de voir un Vincenzo Nibali en jaune depuis la deuxième étape jusqu’à la victoire finale à Paris ?
« Ce n’est pas l’objectif, déclare Nibali. L’objectif, c’est de gagner le Tour de France, et la route est encore longue ». On le sait le Sicilien est bon stratège, opportuniste, intelligent… mais aussi plein de panache. A la Vuelta l’an passé, il avait avoué que ça ne lui déplairait pas de porter le maillot de leader quasiment de bout en bout… Alors, intelligent, on sait qu’il ne prendra pas de risque pour réaliser ce rêve, préférant de loin entrer au panthéon des vainqueurs des trois grands Tours. Mais gageons que cette idée doit trotter dans un coin de sa tête.
Propos recueillis par Emmanuel POTIRON et Antoine PLOUVIN

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