Route - «On rêvait qu'elle ne gagne pas», les critiques... Ferrand-Prévot a répondu
Dimanche 3 août, Pauline Ferrand-Prévot (Visma | Lease a Bike) a marqué l’histoire du cyclisme féminin en remportant le Tour de France Femmes avec Zwift, mettant fin à 36 ans de disette pour le cyclisme tricolore. La dernière Française à s’être imposée sur l’épreuve était Jeannie Longo en 1989. Mais derrière l’exploit sportif, un débat agite le peloton et le monde du cyclisme : la préparation alimentaire de la Rémoise, marquée par une perte de poids ciblée.
Vidéo - Pauline Ferrand-Prévot réponde aux critiques sur son poids
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"Quand elle exhibe fièrement..."
Lors d’une conférence de presse organisée lundi au siège de son équipe aux Pays-Bas, la championne olympique de 33 ans a exprimé son ambition de défendre son titre l’an prochain, même si le parcours venait à inclure un contre-la-montre. Elle est aussi revenue sur sa préparation, qu’elle décrit comme exceptionnelle et ponctuelle, encadrée par un nutritionniste. "Déjà l’année dernière, j’avais fait comme ça pour les Jeux. On savait que les deux derniers jours seraient difficiles sur le Tour, avec deux grosses étapes de montagne, et que les watts/kg seraient primordiaux. C’est simplement le process", explique-t-elle.
Cette approche n’est pas sans susciter des réactions. La Suissesse Marlen Reusser (Movistar), à la fois cycliste professionnelle et docteure en médecine, a confié à la presse helvétique qu’elle aurait "espéré secrètement" que Ferrand-Prévot ne gagne pas, redoutant que son succès ne crée un standard inédit et accroisse la pression sur ses rivales. Elle pointe les risques liés à une perte de poids rapide, comme le syndrome RED-S (déficit énergétique relatif dans le sport), pouvant entraîner dépression, blessures, maladies et troubles hormonaux. "Quand elle exhibe fièrement un maillot devenu trop grand, le message peut être dangereux pour les jeunes cyclistes", prévient-elle.
Demi Vollering (FDJ-Suez), deuxième du Tour, rappelle de son côté que "réduire son poids n’est pas la solution ultime" et insiste sur le respect du corps des athlètes. Ferrand-Prévot affirme de son côté avoir repris une alimentation normale après la course : "Maintenant, je mange ce que je veux et quand j’en ai envie." Elle insiste sur la nécessité d’éduquer le public, notamment les jeunes, à comprendre que ces méthodes relèvent du haut niveau et ne sont pas transposables à tous.

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