Route - Bernard Hinault : «Tout le monde se demandait, mais c’est qui, celui-là...»
Quarante ans après sa victoire sur le Tour de France, Bernard Hinault voit son autobiographie ressortir en librairie. Alors, même si l'on aimerait tous qu'un successeur au "Blaireau" émerge dans les prochaines années, le Breton reste une figure incontournable du cyclisme français, qu'on a toujours plaisir à réécouter. Et justement, l'originaire d'Yffiniac s'est entretenu avec Ouest-France sur ses débuts professionnels et notamment sa première victoire, à Planguenoual, qui s'est évidemment soldée par une victoire.
Vidéo - Bernard Hinault sur les terres de ses exploits à Sallanches
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"Dans le vélo, c'est la compétition qui m'a plu..."
Mais comment le vélo est arrivé dans la vie de Bernard Hinault ? Eh bien tout simplement pour aller au collège, à Saint-Brieuc : "Un jour, j’ai dit : « Ho, ho, on arrête, c’est pas 20 km de vélo par jour qui vont me faire peur ! ». Yffiniac, c’est dans une cuvette, il faut forcément monter pour en sortir. À force de répéter la sortie tous les jours, j’arrivais à rester dans l’aspiration des camions. C’est comme ça que j’ai appris à « sucer » les roues !"
Et la compétition est arrivée peu de temps après, une première course dont le dénouement sera prémonitoire pour la suite de sa carrière : "C’était à Planguenoual, le 2 mai 1971. J’ai battu Jean-Yves Olivier, qu’on appelait « La Terreur » parce qu’il gagnait toutes les courses chez les cadets. Donc, à Planguenoual, comme je découvrais, je suis resté au chaud pendant longtemps, jusqu’à un dernier virage à gauche où j’ai saisi l’opportunité. Je me suis engouffré, j’ai accéléré et j’ai fini devant Jean-Yves, le grand favori. Merci, au revoir ! Tout le monde se demandait : « Mais c’est qui, celui-là ? » J’ai rapporté le bouquet à ma mère."
Le début donc d'une longue histoire avec la petite reine, qui ne le quittera plus par la suite : "En vélo, c’est la compétition qui m’a toujours plu. La bagarre, à la régulière. Un jour, t’es battu, le lendemain, tu prends ta revanche. C’est jouissif ! J’ai toujours eu cet état d’esprit qui m’a permis de vite lever les bras. Dès ma première saison en 1971, j’ai remporté 12 victoires en 20 courses. C’est comme ça que je suis passé professionnel : en gagnant des courses, à force, je me suis fait repérer. Il n’y a pas de secret."
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— Cyclism'Actu (@cyclismactu) December 22, 2025
"Le Blaireau... ça me va !"
"Pendant toute ma carrière sportive, je suis revenu en Bretagne aussi souvent que je le pouvais", a alors expliqué Bernard Hinault pour témoigner de son amour pour sa région natale. "Il y a une année où j’ai disputé 27 critériums en 20 jours. Il m’est même arrivé une fois de courir en journée à Montargis, dans le centre de la France, et le soir à Saint-Brieuc, avec transport en avion entre les deux ! J’amenais avec moi des coéquipiers pour qu’on partage le gâteau, c’était rémunérateur…"
Surnommé “le Blaireau”, Bernard Hinault a lui-même expliqué l’origine de ce sobriquet devenu mythique : "Je dois à deux d’entre eux, Maurice Le Guilloux et Georges Talbourdet, mon surnom de « Blaireau ». Au départ, c’était un surnom générique qu’on se donnait dans le peloton. Du style : « Alors, blaireau, qu’est-ce que t’as fait ce week-end ? » Un jour qu’ils étaient interviewés par Pierre Chany (journaliste pour le quotidien L’Équipe), ils ont parlé de moi comme du « petit blaireau ». Et c’est resté… En même temps, ça me va."

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