+
A LA UNE

Tim Wellens la 15e étape en solo... la folle journée d'Alaphilippe

Tour de France
Mis à jour le par Arthur DE SMEDT
Photo : @LeTour

Pour conclure la deuxième semaine du Tour de France, la 15e étape de ce dimanche 20 juillet offrait un terrain de jeu parfait pour les baroudeurs et une belle échappée entre Muret et Carcassonne... et ça n'a pas manqué, avec encore une fois une bataille d'une intensité rare toute la journée. Après une course disputée à un rythme fou sur ces routes très accidentées, ce n'est qu'à mi-parcours que le peloton laissé filer un gros groupe à l'avant. La redoutable montée du Pas du Sant (2,9 km à 10,2 %) a permis d'y faire le ménage... avant de voir Tim Wellens s'envoler à 43 km de l'arrivée pour signer un gros numéro en solitaire et compléter sa collection de victoire sur les trois Grands Tours ! A la veille de la fête nationale, le champion de Belgique a écoeuré ses adversaires pour offrir à son pays un 5e succès sur cette 112e édition. Et la fête est même totale pour les Belges avec la 2e place de Victor Campenaerts (Visma | Lease a Bike), sorti en contre du groupe des poursuivants dans le final.

Julian Alaphilippe revient sur sa 15e étape assez folle

 

La boulette d'Alaphilippe... et le premier podium tricolore de ce Tour !

Et l'on est même pas passé loin du triplé, Wout Van Aert (Visma | Lease a Bike) étant quelques secondes plus tard battu de justesse au sprint par Julian Alaphilippe (Tudor), qui a même levé les bras sur la ligne en pensant avoir gagné, n'ayant plus de radio ! Drôle de journée pour le Français, passé par toute les émotions après une lourde chute en début d'étape avant de rouler pour son coéquipier Michael Storer... puis de jouer cette 3e place sortie de nulle part, soit le premier podium français de ce Tour de France après 15 étapes. Axel Laurance (INEOS Grenadiers, 5e), Jordan Jegat (TotalEnergies, 8e) et Valentin Madouas (Groupama-FDJ, 10e) prennent également place dans ce top 10 très franco-belge.

Derrière, le peloton est arrivé avec 6 minutes de retard, ce qui permet à Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers), présent à l'avant, de chiper la 9e place du général à Ben Healy (EF Education-EasyPost). Pas d'autre changement, Tadej Pogacar a vécu une journée tranquille en Jaune.

 

Le résumé de la course

Encore un début d'étape couru sur un rythme totalement fou sur ce Tour de France ! Comme souvent lors de ces journées favorables sur le papier à une échappée et aux baroudeurs, la lutte pour prendre la bonne est très animée et rapide. Mais le principal fait marquant de ces premiers kilomètres est une grosse chute collective à environ 150 km de l'arrivée. A la sortie d'un rond-point, un terre-plein fait de galets très dangereux fait chuter de nombreux coureurs. Parmi eux : Julian Alaphilippe (Tudor), Florian Lipowitz (Red Bull-BORA-hansgrohe), Lenny Martinez (Bahrain Victorious), Tiesj Benoot (Visma | Lease a Bike), Pavel Sivakov (UAE Team Emirates XRG), Pablo Castrillo (Movistar), Simone Consonni (Lidl-Trek) et d'autres. Même si fort heureusement tous parviennent à repartir, ce fait de course est à l'origine d'une partie de course plus que chaotique !

Car Jonas Vingegaard a aussi été retardé par cette chute, et le peloton est éparpillé en de nombreux groupes. Difficile d'y voir clair, d'autant que la bataille pour former continue de faire rage parmi ceux qui n'ont pas été gênés. Tadej Pogacar est lui bien devant, et le maillot Jaune tente de calmer les choses, sans succès. Après plusieurs kms, les pelotons Lipowitz et Vingegaard finissent par se regrouper mais sont toujours pointés à une minute du premier peloton. C'est à ce moment qu'un groupe de 15 costauds parvient enfin à sortir et faire une petite différence, avec notamment Mathieu van der Poel, Victor Campenaerts, Wout van Aert, Arnaud De Lie, Alexey Lutsenko, Kaden Groves ou Tim Wellens, et les seuls Clément Russo et Mattéo Vercher côté Français.

 

Une course folle... ça sort enfin dans la Côte de Sorèze

Derrière, les choses finissent logiquement par rentrer un peu dans l'ordre... mais ce n'est que de courte durée. Car plusieurs équipes ont manqué le coche à l'avant, et avec seulement 40" de retard, certaines comme INEOS Grenadiers tentent de relancer derrière les 15 de tête. Le bras de fer provoque à nouveau quelques cassures, Kévin Vauquelin est notamment piégé un instant. On est toujours à plus de 50 km/h de moyenne après plus d'une heure de course, et certains tirent la langue, à l'image d'un Jonathan Milan en difficulté. Le maillot vert voit d'ailleurs Van der Poel remporter le sprint intermédiaire de Saint-Félix-Lauragais et empocher 20 pts, revenant ainsi à 41 unités de l'Italien.

Malgré cette bataille intense et de tous les instants, on aborde alors seulement la première difficulté du jour et la partie la plus vallonnée ! Sous l'impulsion d'Alaphilippe, la Tudor relance encore la poursuite dans la Côte de Saint-Ferréol, et ça explose de partout, avec des écarts toujours aussi réduits. Quinn Simmons, Jasper Stuyven (Lidl-Trek) et Michael Storer (Tudor) font le jump sur la tête. Se présente ensuite la difficile côte de Sorèze (6,2km à 5,5%), et les plus forts attaquent à l'avant. Matej Mohoric relance et est suivi par Michael Storer, Quinn Simmons, Victor Campenaerts, Tim Wellens, Alexey Lutsenko et Neilson Powless. Derrière ces 7 hommes, le reste de l'échappée est repris par un nombre important de coureurs ressortis du peloton, dont Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers). Très fort, le 10e du classement général parvient même à revenir devant au sommet.

 

Le Pas du Sant fait le tri dans l'échappée... 8 coureurs pour la gagne dont Barguil

A 75 km de l'arrivée, la situation s'éclaircit un peu dans cette portion de transition, et le peloton laisse (enfin) filer ! Les huit coureurs de tête possèdent 30 à 40 secondes d'avance sur un gros contre de 26 unités, dans lequel on retrouve notamment les Français Jordan Jégat et Guillaume Martin, respectivement 11e et 13e du général, ainsi que Julian Alaphilippe et Valentin MadouasAvant le terrible Pas du Sant (2,9km à 10,2%), situé à 50 bornes du but, l'entente n'est pas très bonne dans le trop fourni groupe de chasse, même si les écarts restent faibles. Andreas Leknessund en profite pour sortir seul et faire la jonction. Le peloton est à plus de 3 minutes, la victoire est à l'avant.

Tous les groupes se tiennent en 30 secondes, mais le Pas du Sant devrait faire le ménage. Dès le pied, Michael Storer accélère et s'envole avec Simmons dans la roue, tandis que les Belges Wellens et Campenaerts reviennent au train. Malgré une grosse attaque sur le sommet de Storer pour tenter de faire encore un peu plus la différence, c'est un quatuor qui "bascule" en tête, même si la route continue de monter à 50 km du but. Derrière, on retrouve un autre groupe de quatre en chasse à environ 20 secondes, avec Warren Barguil, Carlos Rodriguez, Alexey Lutsenko et Aleksandr Vlasov. Le reste de l'échappée semble plus loin et pas en capacité de pouvoir rentrer pour jouer la gagne. Au sein du peloton, pointé à 6 minutes, changement de physionomie avec les équipes EF Education-EasyPost et Uno-X qui viennent rouler pour protéger les places de Ben Healy (9e) et Tobias Johannessen (8e).

 

Un raid solitaire de 43 km pour Tim Wellens !

Au moment où les deux quatuors sont sur le point de se regrouper, Tim Wellens profite de la fin de cette longue partie montante vers le Col du Fontbruno pour placer une grosse attaque à 43 bornes ! Après avoir été logiquement l'un des moins actifs au sein de l'échappée en sa qualité de coéquipier du maillot Jaune, le champion de Belgique a de la fraîcheur et fait parler sa puissance pour écoeurer ses rivaux. Warren Barguil sent le danger et tente de boucher le trou... puis craque à son tour. A l'image de son numéro pour son titre national belge fin juin, le coureur d'UAE Team Emirates-XRG se lance dans un long chrono et creuse irrémédiablement sur ses poursuivants.

Barguil, Campenaerts, Vlasov, Simmons et Storer se relayent mais l'écart grimpe : 17" à 40 km, puis la minute à 30 km de l'arrivée ! La messe est dite, d'autant que le final est globalement descendant avant de très légèrement remonter en arrivant sur Carcassonne. En bon spécialiste de l'effort solitaire, Wellens gère bien et va intégrer la cercle fermé des vainqueurs d'étape sur les trois Grands Tours, lui qui compte déjà 2 étapes sur le Giro et 2 sur La Vuelta. Le Belge va aussi poursuivre la domination UAE5e victoire sur ce Tour de France, et la 65e cette saison. Que ce soit avec Pogacar à la pédale ou en échappée, la formation émiratie est intraitable...

La victoire n'étant plus jouable avec près de 2 minutes de retard, le groupe de poursuite (qui a vu le retour de Rodriguez et Lustenko) commence logiquement à s'attaquer pour les places d'honneur dans le final. Mais à force de se regarder, le reste de l'échappée se rapproche également, à l'image de Wout Van Aert et Ivan Romeo, qui sont sortis en contre et reviennent à 10 secondes. Campenaerts parvient enfin à s'extraire en solitaire et va cueillir la 2e place, tandis qu'un regroupement général s'opère juste derrière lui. Van Aert semble bien parti pour offrir un triplé à la Belgique... mais Alaphilippe le saute sur la ligne et lève les bras, pensant avoir gagné.

Publié le par Arthur DE SMEDT

Vous avez aimé cet article, partagez le ! 

A LIRE AUSSI

TOUR DE FRANCE

Comment UAE a-t-elle caché la blessure de Pogacar sur le Tour ?

TOUR DE FRANCE

Procter & Gamble désormais partenaire des “Tour de France”

 

A la Une