Jonathan Milan la 8e étape en patron... Wout Van Aert de retour ?

Toutes les conditions étaient réunies ce samedi 12 juillet pour vivre la journée la moins trépidante de ce début de Tour de France... et ça n'a pas manqué ! Si vous n'avez pas pu suivre cette 8e étape de 171.4 km plate comme la main et destinée aux spinteurs, vous n'avez pas raté grand chose car après plusieurs jours intenses, le peloton s'est offert un moment de répit sur cette 112e édition en direction de Laval. Seule une belle mais vaine échappée en deuxième partie de course de Mathieu Burgaudeau et Mattéo Vercher (TotalEnergies) - tous les deux désignés combatifs du jour - est venue perturber la sieste de certains en cette après-midi calme et ensoleillée, avant que cette longue procession ne se termine avec un final très rapide et le sprint massif attendu. Et au terme d'un dernier kilomètre en faux plat montant, c'est Jonathan Milan (Lidl-Trek) qui a imposé sa puissance pour décrocher sa première victoire sur le Tour  dès sa première participation !

Jonathan Milan reprend le vert à Pogacar... Merlier malchanceux, Girmay se rate

A 24 ans, l'Italien met fin à une longue disette pour son pays sur la plus grande course du monde, le dernier succès transalpin remontant à 2019 avec un certain Vincenzo Nibali. Bien calé derrière le train des Alpecin-Deceuninck mené par Mathieu van der Poel, Milan a parfaitement géré ces derniers hectomètres, et dès que le Néerlandais s'est écarté, il a dépassé avec facilité Kaden Groves (finalement 3e) avant de résister tranquillement au retour d'un Wout Van Aert (Visma | Lease a Bike) accrocheur mais impuissant dans sa roue. Pascal Ackermann (Israel-Premier Tech) et Arnaud De Lie (Lotto) complète le top 5 du jour, tandis que Bryan Coquard (Cofidis) est le seul Français à se glisser dans les 10 premiers (7e).

Et si vous vous demandez où a donc pu passer l'autre grand favori du jour, le champion d'Europe Tim Merlier (Soudal Quick-Step), ce dernier a été victime d'une crevaison à 13 km et n'a pu revenir à temps pour jouer la gagne dans ce final sinueux. Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) s'est également bien raté (19e). Très belle opération au classement par points pour Jonathan Milan donc, puisque cumulé à son succès sur le sprint intermédiaire, il empoche 70 pts au total et reprend officiellement le maillot vert à Pogacar (192 à 156), lui qui le portait par défaut ce samedi. Rien à signaler au classement général pour le maillot jaune slovène et le reste des favoris.

Le résumé de la course

Sans surprise, le tracé totalement plat de cette 8e étape entre Saint-Méen-le-Grand et Laval n'inspire pas les attaquants, qui ne se bousculent pas une fois le départ donné. Le peloton reste groupé, et les formations Lidl-Trek (pour Jonathan Milan) et Intermarché-Wanty (pour Biniam Girmay) viennent déjà rouler pour dissuader les éventuels courageux. L'objectif est clair : arriver au sprint intermédiaire de Vitré sans aucune échappée afin d'optimiser le nombre de points récoltés pour le maillot vert. Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) a en effet déjà pris une belle avance dans ce classement par points et mène la vie dure aux sprinteurs.

Bref, vous l'aurez compris, voici une belle après-midi pour faire la sieste ou suivre avec un peu moins d'attention le Tour de France. RAS jusqu'au kilomètre 80, moment où la longue procession s'interrompt pendant quelques minutes à l'approche du fameux sprint intermédiaire. Le porteur du maillot vert par défaut Jonathan Milan passe en tête et empoche les 20 points devant Tim Merlier (Soudal Quick-Step), Anthony Turgis (TotalEnergies) et Biniam Girmay. L'Italien revient ainsi à 14 unités de Pogacar (142 contre 156 au Slovène), Girmay étant lui 3e avec 124 points avant le sprint massif final attendu en fin d'après-midi.

La Team TotalEnergies anime le final en vain... Jonathan Milan surpuissant vainqueur !

Une fois ce premier point chaud passé, les attaquants retrouvent quelques vélléités, et c'est la Team TotalEnergies qui secoue un peu le peloton et nous sort de la sieste en faisant attaquer deux de leurs coureurs ! Mathieu Burgaudeau sort en compagnie de son coéquipier Mattéo Vercher à 80 km de l'arrivée, et même si leur tentative n'a aucune chance d'aboutir, elle a le mérite d'animer un peu ce milieu d'étape. Le duo français prend jusqu'à un peu moins d'une minute d'avance, Lidl-Trek et Intermarché-Wanty continuant de mener le peloton derrière. Ils sont même tout proches de se faire reprendre à une trentaine de bornes de l'arrivée... mais le paquet décide de laisser filer à nouveau, et l'écart remonte à 1 minute au panneau des 20 km ! Les deux Français reprennent du poil de la bête et donnent tout, profitant d'un round d'observation pour mener la chasse derrière eux.

A 16 km de l'arrivée, au sommet de la seule "difficulté" du jour, la Côte de Nuillé-sur-Vicoin (0.9 km à 3.9%), Burgaudeau passe en tête devant son coéquipier pour le point de la montagne, avec encore 45" de marge. Plus fort, Burgaudeau finit par distancer son coéquipier un peu plus loin, alors que l'écart chute à 15 secondes. A 13 km, Tim Merlier est lui victime d'une crevaison et va devoir s'employer pour rentrer, même s'il est dépanné rapidement. Ils sont nombreux à subir ce type d'incident, à l'image de Paul Penhoët (Groupama-FDJ). L'échappée prend fin à 9 bornes du but, le rythme et la tension augmentent progressivement pour préparer l'approche du sprint. Le final est sinueux, les virages et ronds-points s'enchaînent, mais pas de chute à signaler. Alpecin-Deceuninck prend la tête après la flamme rouge, et Mathieu van der Poel dépose parfaitement Kaden Groves... mais Milan est dans la roue de l'Australien et le déborde facilement pour lever les bras à Laval, son premier bouquet sur le Tour !