Woods la 9e étape, Pogacar a encore distancé Vingegaard

Michael Woods est devenu ce dimanche le premier Canadien à s'imposer au sommet du Puy de Dôme, 35 ans après la dernière arrivée du Tour de France en haut de ce géant d'Auvergne ! Membre d'une échappée composée de 14 coureurs et qui a reçu la bénédiction du peloton, l'expérimenté coureur de la formation Israel-Premier Tech a remporté la 9e étape de la 110e Grande Boucle après avoir fait un retour extraordinaire dans les 5 derniers kilomètres. Lui aussi auteur d'un gros retour, le Français Pierre Latour (TotalEnergies) a pris la deuxième place, juste devant Matej Mohoric (Bahrain Victorious). Matteo Jorgenson (Movistar Team) - repris à moins de 500 mètres de l'arrivée après avoir effectué un raid solitaire de plus de 40 km - et Clément Berthet (AG2R Citroën Team) ont complété le top 5 du jour.

 

Jonas Vingegaard perd 8 secondes sur Tadej Pogacar, plus que 17" d'écart !

Pointés à 15 minutes au pied du Puy de Dôme, les cadors se sont expliqués dans les 4 derniers kilomètres, et encore une fois, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) et Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) se sont montrés supérieurs à leurs rivaux. Comme il y a trois jours à Cauterets-Cambasque, c'est le Slovène qui a été plus fort que le Danois, ce dernier ayant concédé 8 secondes à son dauphin après avoir lâché prise à environ 1 borne du sommet. À l'issue de la première semaine de course, il n'y a que 17" entre Vingegaard et Pogacar au classement général, l'avantage et le maillot jaune étant toujours pour le vainqueur sortant.

 

Mauvaise journée pour David Gaudu et Romain Bardet... le podium s'éloigne pour les Français

Derrière les deux monstres du Tour 2023, ceux qui s'en sont le mieux sortis sont Simon Yates (Team Jayco AlUla) et Tom Pidcock (INEOS Grenadiers), qui ont concédé 51 secondes à Pogacar, tandis que Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers) a franchi la ligne 1 minute après le Slovène et que Jai Hindley (BORA-hansgrohe) a perdu 1'14" sur le double vainqueur de la Grande Boucle. La journée a été très compliquée pour les deux meilleure chances françaises au classement général puisque David Gaudu (Groupama-FDJ) et Romain Bardet (Team dsm-firmenich) ont respectivement concédé 2'06" et 2'23" à Tadej Pogacar.

Après neuf étapes sur ce Tour 2023, Vingegaard devance Pogacar de 17", Hindley de 2'40", Rodriguez de 4'22", Adam Yates (UAE Team Emirates) de 4'39" et Simon Yates de 4'44". Dépassé par Pidcock, 7e à 5'26", Gaudu est huitième à 6'01", soit deux rangs et 57 secondes devant Bardet. Resté aux côtés de son leader dans la montée finale, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) fait son entrée dans le top 15 (15e à 9'36"). À nouveau en difficulté en ce dimanche, Guillaume Martin (Cofidis) est dix-septième, à 11'12" du maillot jaune.

 

Un gros groupe à l'avant, trois Français en son sein

Particulière de par son lieu de départ - Saint-Léonard-de-Noblat, le village de Raymond Poulidor - et l'endroit où l'arrivée est prévue - le Puy de Dôme, de retour sur le Tour de France après 35 ans d'absence - cette 9e étape voit quatorze coureurs prendre très rapidement la poudre d'escampette. Les fuyards du jour se nomment Neilson Powless (EF Education-EasyPost), Matej Mohoric (Bahrain Victorious), Clément Berthet (AG2R Citroën Team), Gorka Izagirre, Matteo Jorgenson (Movistar Team), Michael Woods, Guillaume Boivin (Israel-Premier Tech), Victor Campenaerts (Lotto Dstny), David de la Cruz, Alexey Lutsenko (Astana Qazaqstan Team), Jonas Abrahamsen, Jonas Gregaard (Uno-X Pro Cycling Team), Mathieu Burgaudeau et Pierre Latour (TotalEnergies).

 

Le très gros numéro de Matteo Jorgenson, l'impressionnant retour de Michael Woods !

C'est ensuite Matteo Jorgenson qui crée une différence, la fuite de l'Américain étant bien plus sérieuse que celle de Boivin. Derrière l'Américain, un groupe de quatre coureurs se forme, avec Neilson Powless, Mathieu Burgaudeau, Matej Mohoric et David de la Cruz. Très costaud, Matteo Jorgenson fait mieux que résister au retour du quatuor, qui devient un trio suite au problème mécanique dont est victime De la Cruz. Au pied de la montée finale du Puy de Dôme (13,3 km à 7,7%, dont les 4 derniers à près de 12%), Jorgenson possède 55 secondes de marge sur le trio Powless-Burgaudeau-Mohoric et 1'45" sur le groupe Latour-Woods, De la Cruz étant entre les deux. Le peloton est quant à lui pointé à plus de 16 minutes de l'homme de tête.

Malgré le forcing de Powless, l'avance de Jorgenson sur le trio des poursuivants se stabilise lors des premiers kilomètres d'ascension, tandis les coureurs évoluant au troisième échelon de la course perdent du temps. À un peu plus de 3 bornes du sommet, Mohoric distance Powless et Burgaudeau, tandis que Woods fait une très belle impression et revient fort de l'arrière. Le Canadien dépasse sans coup férir l'Américain et le Français, mais il met plus de temps à revenir sur le Slovène. C'est chose faite à un peu moins de 2 bornes du but, puis Woods lâche Mohoric. L'avance de Jorgenson a fortement baissé et l'issue est cruelle pour celui-ci puisqu'il se fait reprendre et immédiatement distancer par Woods à 500 mètres de l'arrivée. Le Canadien ne peut plus être battu et remporte sa première victoire sur le Tour !

 

La bataille des cadors, avec un Tadej Pogacar au-dessus de Jonas Vingegaard !

Dans le peloton, c'est la Jumbo-Visma qui imprime le rythme, Wilco Kelderman accélérant petit à petit le rythme. Onzième du général ce dimanche matin, Ben O'Connor (AG2R Citroën Team) est distancé avant même l'arrivée sur les très gros pourcentages et va perdre gros. Une accélération de Sepp Kuss (Jumbo-Visma) à 4,5 bornes du but fait exploser le peloton, seuls Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma), Tadej Pogacar, Adam Yates (UAE Team Emirates), Simon Yates (Team Jayco AlUla), Tom Pidcock, Carlos Rodriguez (INEOS Grenadiers) et Jai Hindley (BORA-hansgrohe) ayant suivi.

Mais la très grosse bagarre, elle débute à 1,5 kilomètre de l'arrivée, moment choisi par Tadej Pogacar pour se dresser sur les pédales. Jonas Vingegaard saute dans sa roue et tient le choc pendant quelques centaines de mètres, puis le Danois perd la roue du Slovène. S'il ne peut suivre Pogacar, le maillot jaune ne craque pas pour autant et navigue à moins de 10 secondes de son grand rival. Cet écart se stabilise jusqu'à la ligne d'arrivée, 8 secondes séparant finalement les deux hommes. Vingegaard conserve donc son maillot jaune, mais la menace Pogacar s'intensifie !