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Hinault : «J'espère voir mon successeur avant de mourir»

Tour de France
Mis à jour le par Théo BOICHARD
Photo : @Cyclismactu / CyclismActu.net

Bernard Hinault, cinq fois vainqueurs du Tour de France et ultime vainqueur tricolore de l'épreuve, a reçu chez lui à Calorguen le quotidien breton Le Télégramme pour un entretien d'une vingtaine de minutes. A l'approche de la Grande Boucle, le grand champion s'est longuement livré dans le Grand Entretien du Ravito. D'un héritier sur le Tour de France, aux chances françaises sur le Tour 2022 ou aux podiums dans les années 2010, en passant par le formidable Pogacar et autres prodiges, ou encore les pavés du Tour, les oreillettes, le respect et les chutes dans le peloton, Hinault n'a pas manqué de révéler une nouvelle fois sa propre vision du cyclisme sur route, au risque d'en froisser certains. Si l'on peut penser que la manière de faire la course que l'ancien champion envisage est en inadéquation avec le vélo actuel, le style du nouveau vélo, incarné par des Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix), Remco Evenepoel (Quick-Step Alpha Vinyl) et autre Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), permet de réévaluer la pertinence du discours du Breton.

Cyclism'Actu avait rencontré Bernard Hinault avant le Ronde

 

Tour de France 2022 : "On a de très bons coureurs, mais..."

Hinault a regretté l'incapacité d'un coureur français à faire "et la montagne, et le contre-la-montre", des capacités nécessaires pour "gagner le Tour de France", que possèdent les Roglic (Jumbo-Visma) et Pogacar et, dans une moindre mesure, les Bernal et Carapaz (INEOS Grenadiers) qu'il a tout de même tenu à citer. S'il ne voit donc aucun Français remporter la Grande Boucle dès 2022, il n'en reste pas moins que l'Hexagone compte de "très bons coureurs". Toutefois, le Blaireau aurait tendance, dans la peau d'un directeur sportif, à diriger ses champions tricolores vers les étapes, ou éventuellement un classement annexe (meilleur grimpeur, meilleur sprinteur). En tout cas, "maillot jaune je ne vois pas comment", a-t-il conclu, alors que David Gaudu (Groupama-FDJ) visera le plus haut classement général possible en juillet prochain.

 

Oreillettes, pas oreillettes : Hinault la joue "old school"

Enfin, Hinault a fustigé les aménagements routiers - "ronds-points, dos d'ânes, avancements de trottoirs" -, les rendant responsables d'une partie des chutes, qui ont eu tendance à se multiplier ces dernières années. Plus surprenant, il a condamné les compteurs de puissance, qui distraieraient les coureurs de la route, et montraient donc en danger leur intégrité physique. Finalement, il a déoncé l'aliénation provoquée par les oreillettes, qui dénatureraient la course per se. Il estime d'ailleurs que des coureurs comme Alaphilippe, Van Aert, Van der Poel et Pogacar, emblêmes d'un nouveau vélo, ou réminiscences d'un vélo passé auquel il a appartenu, sont les premiers à s'affranchir de ces freins conceptuels que sont les oreillettes.

Plus encore, Hinault a affirmé que les équipes n'utilisaient pas cet outil technologique pour avertir correctement des dangers du parcours, une tâche qu'il conviendrait de remettre à l'organisation de la course par exemple. Malgré un caractère bien trempé, le Blaireau sait donc sur terre pieds garder... sauf quand il reprend son vélo, "une fois, deux fois par semaine", pour se faire "plaisir".

Publié le par Théo BOICHARD

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