Guillaume Martin : «J'ai encore du mal à le digérer... »

Il aura donc fallu un test positif au Covid pour voir Guillaume Martin abandonner une course... Après avoir accumulé 363 jours de course consécutifs sans abandon depuis le 14 février 2018, le Normand a dû quitter une épreuve en cours de route, et c'est malheureusement sur le Tour de France que c'est arrivé ! Testé positif au Covid samedi soir (test antigénique) et dimanche matin (test PCR), le leader de la Cofidis n'a pu prendre le départ de la 9e étape, et est donc rentré chez lui, la mort dans l'âme. "J'essaye de relativiser mais ce n'est pas évident. Après avoir appris que je devais quitter le Tour, je suis vite rentré chez moi. Là, je viens de mettre deux minutes le direct de la course, mais je n'ai pas tenu, j'ai direct arrêté. Je ne peux pas, c'est trop difficile", a-t-il confié dimanche auprès du journal L'Équipe et l'a confirmé ce lundi lors d'une conférence de presse en visio.

"Il me semblerait illogique d'être le seul dans cette situation"

Insistant sur le manque de clarté du protocole de l'UCI - "C'est un grand flou artistique et c'est là où je l'ai mauvaise. Il est complètement soumis à interprétation" - Guillaume Martin explique que c'est son honnêteté qui lui coûte sa place sur le Tour de France 2022. "Si je n'avais rien dit samedi soir (il parle de ses maux de gorge et de ses tests antigéniques positfs, ndlr), je serais reparti le lendemain et ça n'aurait posé aucun souci. Et je pense que c'est ce que certains coureurs ont fait. Je ne veux pas sembler aigri et je ne peux accuser personne, ce ne sont que des suspicions, des rumeurs, mais il me semblerait illogique d'être le seul dans cette situation", affirme celui qui était 14e du classement général et semblait progresser au fil des jours.

"Je ne regrette pas d'avoir été réglo d'un point de vue éthique mais..."

"Je sais qu'un coureur d'une autre équipe avait des maux de gorge en milieu de semaine, mais sa formation a décrété qu'elle ne ferait des tests qu'en cas de symptôme très grave", poursuit-il. "C'est complètement à l'appréciation des équipes et certaines essayent de profiter des interstices du règlement. Je ne regrette pas d'avoir été réglo d'un point de vue éthique mais il est clair que quand on est trop gentil, on se fait avoir", conclut Guillaume Martin, qui va désormais se projeter sur la seconde partie de la saison, même s'il sait que "ça va être dur."