Victor Lafay : «Il y a encore deux étapes...»

Intelligemment placé dans la roue de l'épouvantail Wout Van Aert (Jumbo-Visma) à partir du moment où celui-ci a été remonté en tête de groupe par son coéquipier Jonas Vingegaard, le Lyonnais Victor Lafay (Cofidis) n'a pas démérité sur la 3e étape du Critérium du Dauphiné. S'il a lancé son sprint un peu tôt, c'est-à-dire en même temps que l'ogre Van Aert, le Français n'a probablement pas grand-chose à se reprocher puisqu'il s'est joliment classé 3e, trop limite pour le gain de l'étape qui est allé à un autre Français, le Breton David Gaudu (Groupama-FDJ). C'est l'un des meilleurs résultats de sa saison, et peut-être le plus impressionnant, pour le grimpeur de la Cofidis qui a volontiers répondu aux questions après avoir franchi la ligne.

"Cela montait un peu plus que je ne le pensais"

"J'ai reconnu sur VeloViewer l'arrivée. Je savais que c'était plutôt plat. Je me suis fait surprendre sur le fait que ça montait un peu plus que je ne le pensais quand même, les 200 derniers mètres. Je savais qu'il y avait la longue courbe à droite, je voulais prendre à droite, mais je pensais vraiment que Van Aert allait serrer contre les barrières. Je me suis dit : "tant pis je fais le sprint à gauche", je perds quelques mètres mais au moins j'avais l'espace de faire mon sprint. J'ai lancé un petit peu loin, après je sais que je suis meilleur sur les efforts de dix secondes que sur les pics de puissance. Comme ça montait un peu plus que je pensais, j'ai dû remonter dedans : c'est le moment où avant j'étais devant Van Aert et il me passe à peine devant, et quand je vois Gaudu qui nous passe, j'ai compris que j'étais troisième", a bien résumé Victor Lafay (26 ans).

"J'ai été étonné que Roglic me laisse prendre la roue de Van Aert"

"C'est pratique, je pense que maintenant toutes les équipes pro y ont accès. C'est vrai que c'est top, t'as pas besoin de venir sur place pour reconnaître l'arrivée, tu peux déjà voir les virages, un peu anticiper la stratégie", a expliqué celui qui semblait savoir ce qu'il faisait dans le final de l'étape. "J'ai été étonné que Roglic me laisse prendre la roue de Van Aert, mais merci, j'étais content, jusqu'aux deux cents derniers mètres j'étais bien au chaud. C'était dur quand même toute la montée, il y a eu un rythme infernal, on se dit "merde, je suis à bloc". Il ne faut pas se poser de questions, il faut y aller et c'est même le moment où il faut faire attention à être derrière des mecs costauds et pas derrière des mecs qui pètent sinon on peut vite le payer cher", a rajouté Victor Lafay.

Le vainqueur de la 8e étape du Tour d'Italie 2021 a conclu : "Je pense qu'il y a encore deux étapes, on ne sait pas trop si ça va être sprint ou échappée. En tout cas, comme il y aura des écarts avec le chrono, je pense que ça vaudra le coup de tenter les échappées. Les dernières seront peut-être un peu dures pour moi mais on verra comment seront les jambes." Le nouveau 3e du général du Dauphiné garde donc les pieds sur terre, et chassera une seconde victoire professionnelle sur une course de renom.