Egan Bernal, la 16e étape... encore dans la confusion et tronquée

Au lendemain de la deuxième journée de repos, La Vuelta entrait ce mardi dans sa dernière ligne droite avec une 16e étape de moyenne montagne entre Poio et Mos Castro de Herville (167,9 km). Quatre ans après le scénario rocambolesque de 2021, conclu par la victoire de Clément Champoussin, l’arrivée galicienne a à nouveau accouché d'un final peu conventionnel... mais cette fois-ci à cause d'une grosse manifestation pro-Palestine dans l'ascension finale ! Située à 3 km du sommet, cette protestation a contraint les organisateurs à supprimer la montée finale du parcours au dernier moment, déplaçant la ligne d'arrivée à 8 km au pied de cette dernière. Dans la confusion la plus totale, c'est donc au sprint que se sont expliqués les deux plus fort de l'échappée du jour, Egan Bernal (INEOS Grenadiers) et Mikel Landa (Soudal Quick-Step), avec la victoire du Colombien Bernal lors de ce final complètement tronqué, un peu comme à Bilbao il y a quelques jours ! Cette 3e semaine démarre de façon chaotique, la politique prenant à nouveau le pas sur l'aspect sportif ce mardi.

Egan Bernal renoue avec le succès sur un Grand Tour... 

La confusion règne à nouveau sur La Vuelta. Alors que la 16e étape était à moins de 20 kilomètres d'arriver à son terme, avec l'ascension de l'Alto Castro de Herville (8,2km à 5,2%) comme juge de paix final, l'organisation a annoncé que les coureurs n'iraient pas au sommet de cette dernière montée, en raison d'une grosse manifestation pro-Palestine 3 km avant la ligne d'arrivée. Pour éviter tout incident et protéger les coureurs, les organisateurs ont donc choisi de fixer cette dernière à 8 km du but, soit au pied de l'Alto Castro de Herville, qui n'a donc pas été escaladé. Les temps ont été pris sur cette ligne d'arrivée fictive.

Alors qu'on se dirigeait donc vers un duel passionnant entre les deux grands grimpeurs que sont Egan Bernal et Mikel Landa, membres de l'échappée fleuve de 17 coureurs qui a eu la bénédiction du peloton avant qu'ils ne lâchent leurs adversaires au fil des difficultés du final, le Basque et le Colombien ont donc dû se départager sur un sprint beaucoup moins emballant à suivre, avec la victoire du champion de Colombie, logiquement un peu perdu après la ligne. Bernal n'avait plus gagné (en dehors de son championnat national) depuis son Giro victorieux en 2021, soit sa toute première victoire depuis son grave accident qui avait failli lui coûté la vie. Mais ce succès qui aurait dû être celui de la rédemption aura sans surprise un goût plutôt amer et d'inachevé au vu du scénario du jour. Privé de podium protocolaire, Bernal aime décidément briller lors de ces journées spéciales et chaotiques, lui qui avait déjà gagné une étape tronquée sur le Giro 2021 et pris le jaune sur le Tour 2019 après l'étape arrêtée de Tignes...

Grosse course de la Groupama-FDJ à l'avant, Felix Gall craque et sort du top 5

Derrière ce duo, meme si le résultat final a forcément moins d'importance et de pertinence suite à ces évènements, il faut tout de même saluer la très belle course d'ensemble des Français de la Groupama-FDJ. Présents à trois à l'avant, Brieuc Rolland (3e), Clément Braz Afonso (5e mais malheureusement victime d'une crevaison dans le final alors qu'il était avec Bernal et Landa) et Rudy Molard (10e) sont tous les trois dans le top 10 du jour après une superbe prestation collective qui passera malheureusement au second plan vu les circonstances, alors qu'elle méritait bien mieux. 

A plus de cinq minutes de la tête, les favoris se sont malgré tout fait la guerre dans le très difficile Alto de Prado (3.2 km à 8.9%), situé pas loin de l'arrivée fictive. Le rythme soutenu a notamment été fatal à Felix Gall (Decathlon AG2R La Mondiale), seul membre du top 10 avec Junior Lecerf (Soudal Quick-Step) à ne pas finir dans le groupe maillot Rouge. L'Autrichien concède près d'une minute (plus de deux pour le Belge) et recule d'un rang au général, cédant sa 5e place à l'Italien Giulio Pellizzari (Red Bull-BORA-hansgrohe). A noter que si les coureurs ont arrêté la course à 8km de l'arrivée, ils ont également aussi dû patienter sur la route et à l'extérieur un bon moment, contraint d'attendre l'arrivée des bus situés au sommet...