Tadej Pogacar : «L'impression que c'est le sommet de ma carrière»
Tour de FranceCe jeudi 17 juillet 2025, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) a peut-être déjà assommé le Tour de France. Après sa chute, certaines incertitudes planaient autour du leader de la formation émiratie. Il les a toutes balayées (comme ses rivaux) avec une facilité déconcertante. Sur cette 12e étape, la première de montagne qui emmenait les 171 coureurs de cette Grande Boucle vers la station de Hautacam, le champion du monde n'a eu besoin que d'une seule accélération pour distancer son rival Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) au pied du col, à 12 km du sommet. À l'arrivée, "Pogi" remporte cette étape et relègue le leader de l'équipe Visma | Lease a Bike à plus de 2 minutes, soit un matelas de 3'31" au général. Un gouffre, déjà. L’ogre de Komenda s'est exprimé après l'arrivée lors d'une longue conférence de presse.
La conf de presse de Tadej Pogacar après la 12e étape
Était-ce le plan de partir dès le pied de la montée d'Hautacam et êtes-vous surpris des écarts déjà si importants avec Jonas Vingegaard ?
On me pose cette question pour la quatrième fois, et je vais la répéter encore une fois. Oui, le plan était d'essayer de gagner l'étape, ça dépendait de l'échappée. On en a parlé pendant l'étape, et il y a eu un gros travail des équipe EF et Uno-X avec Nils Politt pour contrôler cette grosse et dangereuse échappée. A la fin, Visma a essayé d'accélérer... mais il y avait encore Narvaez, Tim Wellens et Adam Yates. On disuctait justement hier ou aujourd'hui au petit déjeuner de cette étape du Dauphiné où on y était allé à fond depuis le bas. Et Jhony (Narvaez) n'a pas pris ça à la lègère je suppose, il y est allé à fond ! Adam n'était pas là au Dauphiné, et il a réagi en mode : "Mais que fait ce type ?". J'ai vu le plan de Jhony, j'ai suivi, j'ai essayé de m'y engager à fond. Dans le pire des cas, j'explosais et je devais ralentir. Mais au final c'était le bon choix, je suis resté seul et c'était mieux jusqu'à l'arrivée.
Si vous deviez comparer cette course avec les précédentes, est-ce que vous vous sentez meilleur ?
Je ne sais pas, d'après mon ressenti, j'ai l'impression que c'est le meilleur moment de ma carrière, je porte le maillot arc-en-ciel, je roule avec une équipe incroyable, des coéquipiers incroyables, donc c'est comme un conte de fées pour moi de rouler à vélo ces deux dernières années. J'ai l'impression que tant que j'aime les courses de vélo et la souffrance qui va avec, mais avec la fête sur le bord de route, je pourrais toujours aller aussi loin et avoir ce niveau et cette forme. Quand ce feu s'éteindra, mes performances déclineront probablement. Mais jusqu'à présent, je dirais que c'est le sommet de ma carrière et que ces deux ou trois dernières années sont celles où j'essaie de le maintenir aussi longtemps que j'en profite.
C'est votre 6e Tour de France, et vous semblez plus motivé aujourd'hui que vous ne l'avez jamais été. Etiez-vous particulièrement motivé pour cette étape ?
J'étais assez nerveux au départ, avec cette grosse échappée. J'étais peut-être un peu grognon, donc c'était sûrement dû au stress, et à la défaite du Tour de 2022 ici. Même si j'aime beaucoup cette ascension, j'ai perdu ce jour-là. J'étais vraiment motivé aujourd'hui. Le plus grand changement dans ma tête, c'est quand j'ai vu ce que Visma a essayé. Ils ont suivi le plan et j'ai vu que tout le monde n'était pas au top.
C'est à ce moment-là que j'ai changé d'avis. OK, aujourd'hui pourrait être une très bonne journée parce que Johny était toujours là, Marc Soler n'était pas loin, mais on s'est dit qu'il pourrait peut-être même revenir, Adam était là, Tim était devant. Tout ça, c'était une question de mentalité : aujourd'hui pourrait être une bonne journée. Finalement, quand on est arrivés à la dernière montée, je me sentais toujours bien. Il faisait très chaud, mais l'équipe a fait un super boulot pour me refroidir, donc j'étais vraiment très bien pour la dernière montée.
Tu connais Lipowitz du Dauphiné, il est arrivé troisième aujourd'hui. Qu'en penses-tu ?
Lipo est un gars génial. On était dans le même hôtel depuis trois jours. J'ai discuté un peu avec lui dans l'ascenseur hier. C'est un gars super cool et, oui, je ne veux pas le dire, il est vraiment solide et c'est un super bon coureur. Je pense qu'il a une marge de progression dans tous les aspects de la course et je pense qu'on le reverra davantage ces prochains jours et les années à venir.
Publié le par Arthur DE SMEDT