Tadej Pogacar : «Est-ce que je m'ennuie sur ce Tour ?»
Tour de France"J'attends avec impatience que tout se termine", expliquait Tadej Pogacar (UAE Team Emirates-XRG) auprès de nos confrères de L'Équipe avant cette 19e étape entre Albertville et La Plagne, qui a vu le Néerlandais Thymen Arensman (INEOS Grenadiers) s'imposer. Dans une étape plutôt tranquille par rapport à celle entre Vif et Courchevel la veille, le Maillot Jaune de ce Tour de France a dû contrôler la majeure partie de la dernière ascension du jour, attaquant même à de multiples reprises pour tenter de s'échapper en solitaire comme il l'avait fait sur les terribles pentes d'Hautacam il y a une semaine. Moins incisif, plus calculateur dans ses prises de décision, le champion du monde n'est pas allé chercher sa 5e victoire sur ce Tour. L'ogre de Komanda s'est exprimé en conférence de presse à la suite de cette 19e étape marquée par la pluie et le froid.
Tadej Pogacar, en conférence de presse après cette 19e étape
"J’espère juste arriver à Paris avec le maillot jaune..."
Aujourd'hui, j’allais vous féliciter, mais attendons encore quelques jours. Après votre quatrième victoire d’étape sur ce Tour, vous aviez dit qu’il n’y aurait pas de cadeaux. Pourtant aujourd’hui, on a eu l’impression que vous n’étiez pas vraiment allé chercher la victoire, non ?
Je ne sais pas… À la fin, je comptais les kilomètres. Arensman allait vraiment très bien. J’espérais pouvoir imposer un rythme dans lequel je me sentais à l’aise. Si quelqu’un attaquait dans ma roue, je pouvais encore réagir. C’est pour ça que j’ai dû rouler à une certaine allure, mais Arensman était plus fort. Donc, chapeau à lui, il était vraiment, vraiment costaud. J’ai dû garder le tempo. Au final, je suis content de la façon dont on a couru aujourd’hui. Et voilà, les étapes de montagne sont terminées.
C’était la dernière étape de montagne, et vous aviez l’air assez serein. Vous vous attendiez à cela, ou à une stratégie différente de vos adversaires ?
Oui, on voulait jouer la victoire d’étape aujourd’hui parce qu’on se sentait forts, on était bons collectivement. Mais à la fin, certains coureurs pensent qu’ils peuvent sprinter du bas jusqu’au sommet sur une montée de 19 kilomètres (rires). On est donc partis à fond, puis plus personne ne voulait prendre de relais. J’ai attaqué. Je pensais qu’on pouvait aller au sommet avec Jonas [Vingegaard], et Arensman était là aussi. Mais ensuite, il a attaqué, j’ai essayé de garder mon rythme… et Arensman était plus fort.
Vous sentez-vous assez fort pour viser la victoire à Paris, sur le circuit de Montmartre ?
J’espère juste arriver à Paris avec le maillot jaune. Si on a de bonnes jambes, on a une bonne équipe pour le circuit. Mais là, je ne me sens pas hyper énergisé à l’idée de penser à la course de dimanche. Ce sera un parcours très nerveux, donc je pense que ce sera difficile. On verra bien ce qu’il se passera dimanche. Mais demain est peut-être un jour encore plus important.
Vous avez dit que vous comptiez les kilomètres. Est-ce parce que vous êtes fatigué… ou parce que vous vous ennuyez ? On a parfois l’impression que ce Tour ne vous intéresse plus.
Non, je suis évidemment fatigué. Et ce n’est pas un Tour facile. On m’attaque de tous les côtés, depuis le premier jour jusqu’à maintenant. Il faut rester concentré et motivé. Donc oui, la priorité, c’est le maillot jaune. Je comptais les kilomètres parce que je roulais à mon propre rythme, en espérant que personne n’attaque de l’arrière. Parfois, on se contente de compter les kilomètres jusqu’à l’arrivée, c’est comme ça.
Publié le par Esteban DA COSTA