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Didier Rous : «Investisseurs, venez et croyez en nous»

Tour de France
Mis à jour le par Esteban DA COSTA
Photo : @Cyclism'Actu

Quel Tour de France de la formation française, Arkéa B&B Hotels. En manque de sponsor pour l'année prochaine, l'équipe d'Emmanuel Hubert a tout donné sur cette Grande Boucle pour faire briller le maillot Excalibur. Une chose qui a été parfaitement réalisée avec la septième place au classement général du nouveau chouchou des Français, Kévin Vauquelin, qui s'est accroché chaque jour pour garder son Top 10 au classement général. Il y a quelques semaines, Cyclism'Actu avait interviewé le directeur sportif de cette formation, Didier Rous, sur les ambitions de fin de Tour pour Vauquelin. Un dilemme entre une victoire d'étape et un bon classement général était alors d'actualité. Ce dimanche 27 juillet, sur les Champs-Élysées, pour l'arrivée de ce Tour 2025, le directeur sportif de 54 ans s'est de nouveau exprimé à notre micro de Cyclism'Actu pour dresser un bilan du Tour de France de l'équipe, qui, pour rappel, est toujours à la recherche de sponsor pour la saison prochaine.

Didier Rous, au micro de Cyclism'Actu !

 

"On a prouvé ce qu’on savait faire..."

On s’était vus au départ du Tour de France. Au final, on a joué le classement général avec Arkéa B&B Hotels.

Jour après jour, les choses se sont mises en place naturellement. Ce qu’on ne voulait pas, c’était mettre de la pression sur Kevin [Vauquelin]. On était venus pour une victoire d’étape, et c’est resté longtemps l’objectif. En fait, on a un peu changé notre fusil d’épaule à la sortie des Pyrénées, parce qu’il avait bien traversé cette partie du Tour. On s’était dit qu’on ferait un bilan, on l’a fait, et on a vu que c’était possible de viser une belle place au classement général. Il avait gagné l’an dernier. Cette année, on s’est davantage tournés vers le général, et ça s’est construit étape après étape. Ce n’était pas simple : il a fallu se battre, heureusement qu’il avait ses coéquipiers, et qu’il a aussi progressé mentalement. C’est ce qui nous a permis d’y arriver. 4ᵉ par équipe, 7ᵉ au classement général du Tour : je pense que c’est une très belle performance.

 

Quel est le sentiment aujourd’hui ? On a lu l’interview de Manu Hubert chez Philippe Court du Dauphiné, comme tu le sais. Ce qui est dur, c’est que tout ça pourrait s’arrêter. Elle ne doit pas s’arrêter, cette équipe ?

Bien sûr. Ça fait chier. Parce que, comme dans toute belle aventure, il y a de belles personnes dans cette équipe. Des gens qui croient en ce qu’ils font, qui se battent chaque jour pour les coureurs, avec les coureurs. Et je tiens à remercier tout le monde, que ce soit l’encadrement ou les coureurs, pour avoir tenu le cap sans savoir ce que l’avenir réserve à l’équipe. Pour moi, c’est presque le plus important.

 

Donc l’humain prime sur l’argent ?

Bien sûr, parce que l'humain est au centre d'un projet. Dans le sport de haut niveau, ça ne peut pas être que des résultats. L’humain est essentiel. Pour rassembler, pour motiver, pour aller plus haut, c'est l'humain qui fait la différence. Ce ne sont pas que des chiffres ou des numéros. Oui, il y a une grosse partie de l'humain, et tant que l’humain reste au cœur du sport, on peut encore faire de belles choses. Mais s’il disparaît, ça peut devenir compliqué.

 

On connaît ton côté réservé, mais là : plus petit budget du World Tour, 4e au classement par équipes, top 10 avec Kevin Vauquelin… Qu’est-ce que tu ressens ?

Du plaisir. Du plaisir, parce qu’on a bossé pour ça. Ce n’est pas toujours facile : plus petit budget, on affronte des armadas qui ont des moyens énormes, mais on existe malgré tout. Et moi, je dis toujours aux gars : quand on a l’occasion, il faut la saisir. Il faut se battre, ne pas avoir de regrets. Tout ce qu’on a fait sur ce Tour, je trouve ça génial. Parce que tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice, à un moment ou à un autre. Kevin avait une vraie équipe autour de lui, des gars solides, qui y croyaient. Le staff aussi a fait un gros boulot et aujourd'hui, le résultat est là. On peut être fiers.

 

Kevin [Vauquelin] a dit qu’il voulait rester malgré les offres de grosses équipes. Ça doit vous toucher ?

Évidemment. Kevin voit comment on travaille. Même face aux grosses équipes, on n’a pas à rougir. On travaille différemment. On a moins de moyens, mais on compense par plus d’implication. Là où certaines équipes ont trois personnes par poste, on n’en a qu’une. Mais on y arrive. Kevin voit tout ça, il voit les opportunités qu’il a ici, qu’il n’aurait peut-être pas ailleurs, où les coureurs sont parfois traités comme des numéros.

 

On sait qu’Emmanuel Hubert bosse beaucoup. Quel message veux-tu passer aux investisseurs ?

Croyez en nous. On a prouvé ce qu’on savait faire. Les déclarations de Kevin en sont la preuve. On est pros, on travaille bien. Venez nous voir.

Publié le par Esteban DA COSTA

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